Chaque hébergeur propose des solutions verticales, mais IBM sur SoftLayer et Microsoft pour Azure ont recours au même fournisseur.

« Pendant les travaux, le service continue ». C’est un peu l’approche que beaucoup d’administrateurs souhaiteraient adopter pour répondre aux demandes de migration, qu’il s’agisse de serveurs, d’environnements virtualisés ou de certaines bases de données. Ce mode de migration est défendu par le produit DoubleTake qui avait été crée au départ, il y a prés de 20 ans, pour assurer la haute disponibilité entre serveurs, bloc a bloc, fichier par fichier. Il a su évoluer pour servir d’outil de migration à quatre systèmes d’exploitation différents : Windows, Linux, Aix, OS/400 et les différents environnements virtualisés Vmware, HyperV, Xen ou KVM.

La firme Vision Solutions a su transformer différents outils de haute disponibilité en outils de migration et de sauvegardes sur différents environnements, une démarche qu’elle a entamé, il y a 4 ans, bien avant l’heure des migrations vers le cloud. Une approche qui était assez avant-gardiste.

Les migrations ne sont pas effectuées à l’aide d’un simple outil de transfert de fichiers mais par un système dérivé de la haute disponibilité ce qui apporte un véritable savoir-faire et une sécurité dans les copies de fichiers systèmes des quatre systèmes d’exploitation maitrisés par l’éditeur, sans compter leurs virtualisation.

Comment cela marche ?

Dès que l’on a installé le logiciel sur la plate-forme de départ et sur celle de destination, deux processus agissent en parallèle, l’un permet le transfert du contenu boc à bloc et l’autre permet la production en continue. La migration qui ne ralentit que modérément les utilisateurs pour être effective nécessite bien sûr l’arrêt des machines et un redémarrage. Cet arrêt est programmé puis le basculement « déclencher par la fonction « cut over » qui permet de transférer les dernières informations de base comme les numéros de licence et les éléments prioritaires.

Une migration sans arrêts prolongés

L’argument de choc est de pouvoir assurer une réplication avec un temps d’arrêt minimal en répliquant l’ancien serveur vers le nouveau pendant que les utilisateurs restent en ligne. En assurant la synchronisation des serveurs pendant la validation du nouveau serveur, l’activité de l’entreprise n’est pas paralysée et c’est ce qui explique l’actuel intérêt de tous les promoteurs du cloud comme Microsoft avec Azure et IBM avec SoftLayer. Présents à la présentation du 20 juin, les deux éditeurs montraient l’emprise désormais du cloud dans leurs propres entreprises.

IBM, par exemple, dispose de 12 grands datacenters dans le monde et a l’intention de mettre à la disposition de ses clients 40 sites dont prochainement Paris sans toutefois se présenter comme IBM. Eric Petiot de SoftLayer expliquait que l’intérêt de l’offre était de disposer d’un grand réseau privé théoriquement insensible aux trafics et d’offrir des transferts de 2 à 10 fois supérieurs.

Des logiciels crées dans la ville où IBM conçoit ses ordinateurs

Des versions pour les plates-formes iSeries (ex AS/400) et AIX existent et la firme travaille en partenariat avec les équipes IBM de Rochester dans l’état de New York. Si pour la migration et le Disaster recovery sous AIX, les produits s’appellent Doubletake Move et Double take Recover now, pour l’AS/400 les logiciels s’appellent Mimix Move et Mimix DR. Ces logiciels provenaient des acquisitions précédentes Itera et Lakeview Technology. Le logiciel de ces firmes spécialisées dans la haute disponibilité en environnements IBM AIX et iSeries regroupées au sein de l’offre Vision Solutions ont pris une nouvelle tournure avec l’acquisition des outils Double Take en mai 2010.

Des outils de migrations dont l’utilisation est parfois surprenante

Au-delà de la migration complète des OS, des applications et des données, la firme californienne propose aussi ses services pouL les données « des bases de données». La firme précise d’ailleurs qu’elle ne peut assurer certaines migrations vers Oracle, suite au format particulier de certains outils. Les outils de Vision Solutions sont aussi utilisés pour automatiser la collecte d’informations sur un type de logiciels et les réinjecter dans un autre. C’est ainsi que l’on peut rapatrier sur un serveur SQL Server sous Windows les données en provenance de plusieurs bases Informix implantées sur des serveurs AIX. C’est la solution retenue par la chaine de casino Pinnacle Entertainment qui gère une quinzaine de casinos aux USA et champs de course sous AIX et qui ne voulait pas se ruiner avec ses outils de reporting d’Informix et surtout réinjecter les informations dans une bureautique très classique.

Double Take n’est pas seul

D’autres outils de migration sont disponibles mais nécessitent de nombreux logiciels accessoires pour réaliser les mêmes travaux. Parmi les plus connus dans l’optique du cloud on retiendra le puissant mais lourd CloudSystem Matrix 6.3, d’HP. Pour des fonctions plus ciblées, on peut citer Abiquo 1.7 pour l’IaaS, MCollective de puppet Labs qui vise la gestion des VM et les TurnKey Linux Backup and Migration Tools (TKLBAMs) qui ciblent la récupération de cloud à partir des seuls OS, un grand nombre de logiciels complémentaires renforçant ses outils de base.