Si les services de stockage en ligne transforment le marché des logiciels de sauvegarde, il en va de même pour leurs distributeurs qui ne savent plus, parfois, « à quel Cloud se vouer ». Les risques, pour les revendeurs d’être « doublés » par leurs fournisseurs de logiciels, parfois à la fois éditeurs et hébergeurs, s’ils se mettaient à vendre, en direct, exactement le même service, dans une formule moins chère, ne sont pas négligeables.
La concurrence féroce qui règne entre Google, Amazon, Microsoft pour offrir du stockage à moindre coût a l’avantage de faire baisser les prix pour les consommateurs. Mais pour les intermédiaires, cette fuite en avant a réduit leurs marges et ils se doivent de trouver de nouveaux outils. Pour les entreprises, les services proposés par l’intégrateur ou le revendeur local, s’ils sont standardisés, ne paraissent plus avoir beaucoup d’importance puisque le programme est situé dans un datacenter lointain et géré par des équipes spécialisées. Mais ce n’est pas le cas, par contre, lorsque ces programmes existent aussi sur le site ou dans une formule hybride associant un programme lointain au service sur site. Et c’est souvent le cas avec les programmes de sauvegarde. Si les problèmes de partenariats avec l’éditeur ne sont, a priori, que celui du revendeur, ils nécessitent d’analyser les différentes prestations proposées pour un même logiciel car les services et les responsabilités ne sont souvent pas tout à fait les mêmes, suivant le prestataire. Pour le vendeur de proximité, c’est souvent dans une ambiance de suspicion vis à vis de l’éditeur que se déroule la grande mutation vers le Cloud. Du côté des acheteurs, on préfère actuellement se préoccuper des notions de territorialité, de responsabilité des droits d’accès et des assurances en cas de pertes de données.
La sauvegarde en ligne profite de la virtualisation
FalconStor, l’éditeur de programmes de stockage « définis par logiciel » vient justement de passer un accord de distribution avec Egenera, un grand fournisseur américain de services en « marque blanche » dans le Cloud. C’est pour Falconstor, un bon moyen d’étendre le nombre de ses vendeurs sur des marchés émergeants. La firme qui a réalisé 29,5 millions de dollars de chiffre d’affaire sur les deux premiers trimestres est en progression de 27% mais sa rentabilité laisse à désirer, avec 2,9 millions de pertes. Pour la firme, cette situation s’explique par le fait qu’elle pratique désormais une nouveau mode de vente à la demande, en « pay as you grow » avec différents niveaux de services, mais il suffit de voir les prix pratiqués au Go sauvegardé, par les géants du cloud ( image ci-dessous, à droite) pour comprendre que c’est aussi la concurrence qui mine ses revenus. Elle vend aussi ses produits sur site via des distributeurs « classiques ». Depuis deux trois ans, elle a fait de la sauvegarde « définie par logiciel « , son principal argument de vente.
Un effet de normalisation
Pour FalconStor, beaucoup d’entreprises se sentent généralement obligées pour éviter des problèmes techniques de maintenir des infrastructures totalement identiques pour le stockage primaire et secondaire. L’incompatibilité entre les matériels et logiciels sur les diverses plate-formes, les multiples générations de systèmes, les architectures différentes, et même les différents types de médias (DVD réinscriptibles, cassettes, cartouches et bandes) peuvent facilement compromettre tous les efforts entrepris pour garantir l’exacte réplication des données utiles.
Pour Pete McCallum, le directeur des offres Data Center chez FalconStor, la tendance du » Stockage défini par logiciel » est incontournable. » Lorsqu’il est mis en œuvre sur le réseau, on n’a pas à se préoccuper du matériel sous-jacent. Il permet de contourner les problèmes d’administration du stockage car il normalise, de fait, tous les outils, les services de données et de la gestion. Par exemple, la réplication Fibre Channel nécessite une infrastructure de Fibre Channel sur IP. En plus, il faut savoir maîtriser sa complexité de paramétrage, sans parler des coûts supplémentaires. Mais, dans un environnement de stockage défini par logiciel où l’on considère l’écosystème comme un seul pool, un seul groupe unifié de ressources comportant pourtant des matériels différents, on peut être plus efficace et réduire ainsi ses coûts ».
Une concurrence non négligeable
Ce discours est aussi celui de nombreux produits de virtualisation comme Datacore (San Symphony) ou VMware avec Vsan et bien d’autres encore. Falconstor a donc convaincu Egenera qui proposera désormais pour ses services de sauvegarde et de reprise après sinistre le programme FreeStor de FalconStor. Celui-ci était déjà connu pour fonctionner avec tous les OS de la planète. Le fournisseur de services Egenera qui est présent dans plusieurs milliers de Datacenters à travers ses services appellés Xterity Cloud Services, proposait déjà presque tout ce qu’il est possible de vendre en terme de logiciel dans le cloud. Son coté « on a tout en magasin », rassure les responsables de datacenters qui souvent doivent discuter avec de multiples structures, grossistes, intégrateurs ou clients finaux qui souvent souhaitent tester différents niveaux de services. L’offre à géométrie variable de Falsonstor qui couvre les services de clouds privés et hybride, y compris Infrastructure-as-a-Service (IaaS), Disaster Recovery as a Service (DRaaS) et Backup-as-a-Service (BAAS) a l’atout d’être unique, il suffit de le paramétrer. Selon Egenera, avec Xterity, les revendeurs peuvent proposer des services de cloud sans coûts d’investissement ou de maintenance pour du cloud hybride ou du stockage flash, on paie à la consommation. Egenera qui a pour clients des sociétés de conseil, des ISV et MSP, souhaite que ceux-ci conservent des services de « différenciation » pour soutenir la concurrence dans le stockage. Le simple fait de le mentionner nous rappelle que l’usage du programme est déjà un sujet de négociation et que l’enfer se situe souvent dans les détails, le service à la demande correspondant aussi à un tarif qui varie en fonction de la consommation.