L’éditeur français, mais de plus en plus international, Prologue, est sorti de sa réserve habituelle à l’occasion de son partenariat avec la firme Chéops Technology pour son offre Connect2Cloud. Celle-ci permet d’utiliser à la fois le Cloud privé et le Cloud public. Précisément, Connect2Cloud est constitué d’une offre de Cloud privé on-premise (sur site) de Cheops Technology et de l’offre de Cloud Public de Cloudwatt, le tout étant administré par la plateforme « Use It Cloud Broker » de Prologue.
Najah Naffah, le directeur Général France de Prologue (photo) a bien voulu répondre à nos questions à l’occasion de ce lancement.
Comment proposez vous vos produits autour du cloud ?
Si l’on couvre les trois différentes formules classiques de cloud, en Paas en SaaS et IaaS, on propose principalement du cloud management comme Use It Cloud Broker, qui constitue notre récente annonce. Chacun des clouds dispose de sa propre couche de management, il faut donc une couche d’administration cohérente dés que l’on doit s’occuper de plusieurs environnements. Le fait que nous proposions ces applications en mode SaaS ou que nous les administrions nous-mêmes, pour le compte de nos clients, constitue notre différence. Les entreprises ont parfois des difficultés à choisir un fournisseur. Savoir comment déployer des applications SaaS, et les services cloud en général réclame des compétences peu courantes encore en interne. Avec notre mode de sous-traitance, on leur permet de changer de fournisseur simplement et faire évoluer leur écosystème informatique, avec un minimum d’investissement et une grande flexibilité.
Comment administrez-vous le cloud hybride avec des appliances chez le client ?
Nous sommes essentiellement un éditeur de logiciels pour le cloud avec en particulier un savoir-faire en développement autour des plates formes Open source. Mais nous sommes en mesure de les « opérer » également à partir de notre propre plate-forme. Sur le plan de l’administration, nous restons généralement l’opérateur. On vend aussi notre solution en marque blanche sous la forme d’un Dashboard (un tableau de bord) chez nos partenaires. On travaille ainsi avec Cloudwatt dont nous sommes l’un des partenaires, eux-mêmes ayant aussi HP comme fournisseur matériel.
Ne vous sentez-vous pas concurrent de vos propres clients, vendeurs de cloud, dans la mesure où vous-même aussi vous êtes opérateurs de services ?
On ne couvre pas en général les mêmes périmètres fonctionnels. Nous sommes des fournisseurs de solutions logicielles complémentaires, chacun fournissant sa brique de services. On nous consulte pour consolider des environnements hétérogènes et ce sont les hébergeurs qui nous préconisent.
Comment vendez-vous l’idée de votre service de Cloud Broker ?
L’idée du broker est de pouvoir, pour l’entreprise, passer avec une certaine indépendance vis à vis des fournisseurs cloud, d’un cloud à un cloud en toute transparence. Prologue met en place, si l’entreprise le veut, une approche multi-cloud (privé, public, hybride). Cela permet aux entreprises de se transformer en des sociétés plus agiles. Cela leur permet surtout de réaliser de réelles économies sur leur coût de possession (TCO) des applicatifs et du matériel.
Comment pouvez-vous vous différencier vis a vis des autres fournisseurs d’outils d’administration du Cloud comme CA ou BMC ?
Le fait que l’on propose l’administration en mode SAS. C’est notre savoir-faire, mais le choix de la différence vient toujours du client. Qu’il y ait une bataille de fonctionnalités entre les différents outils pour le cloud est classique et sain. On espère que les clients se porteront sur nos logiciels parce qu’ils seront plus simples à mettre en oeuvre. Chez nous une grande banque pourra mettre en concurrence plusieurs offre de clouds américain et analyser les avantages de chacun en les utilisant en parallèle. On peut pousser un vrai mode de self service du cloud.
Comment faites-vous pour administrer la facturation ? Proposez-vous des tarifs à la consommation sur des applications spécifiques comme le font T System ou BT avec des applications comme SAP ?
On facture en général selon des contrats prévisionnels. Par exemple, on offre le management à 7 cents de l’heure par VM. On peut moduler nos offres selon la consommation avec certaines applications comme le desktop as a service et établir des comparatifs tarifaires pour nos clients. On peut aussi négocier avec le fournisseur de cloud pour proposer au client une facture unique. Selon les besoins, on peut masquer l’hétérogénéité des environnements et embarquer un agent qui mesure la consommation dans un cloud donné. On travaille avec presque tous les logiciels les plus répandus dans le cloud, qu’il s’agisse d’Amazon (AWS), avec Microsoft (Azure), VCloud et Openstack chez OVH et cloudStack chez Ikoula. On supporte leurs API mais aussi des standards et des formats standards comme OCCI. On travaille depuis avec Cloud Sigma à Genève chez Equinix. On fait appel à différents modes de traitements, selon la demande.
On peut nous demander de la recherche en développement et des tests de configuration. C’est un volet très important de notre activité. On travaille d’ailleurs sur différents projets open source comme CloudPort, une plateforme logicielle pour la migration des applications vers les clouds et Compatible One (OW2) le standard d’interopérabilité pour les plateformes cloud.
Avez-vous une offre sécurisée particulière ?
Oui, on a des clients pour la dématérialisation rien que dans la vente de cloud hébergés. Avec la multiplication des plate formes « de type tablettes et portables », certains grands utilisateurs veulent pouvoir effectuer une signature à partir de chez eux de manière très sécurisée. Pour échanger des dossiers à la DGFIP, il a fallu au préalable créer un parapheur électronique. Que le client ne soit pas obligé de signer sur un tableau sur un cloud même sécurisé évite une vulnérabilité dans les workflows. On a un service où la demande ou les transactions sont chiffrées et où le détenteur de clé doit s’authentifier. On travaille dans ce domaine avec un grand nombre de services de l’état dans le cadre de la dématérialisation (CAF, CETE, banques, Trésorerie Générale, DGFIP, fournisseurs, prestataires…) On a mis au point pas mal d’outils dans ce domaine. La plupart des échanges d’un bailleur social avec les partenaires sociaux et les administrations peuvent être dématérialisés. On a eu des clients pour le CAD Cam qui voulaient que leurs données soient stockées exclusivement dans des clouds souverains. Dans les labos pharmaceutiques leurs soucis, c’est le cloud européen, car il y a des problèmes de backup.
Comment à votre avis vont évoluer les offres de services ?
Certains concurrents doivent se mettre à travailler ensemble. Microsoft dont les offres vont évoluer va composer avec beaucoup de partenaires. Il y a un effet d’annonce Software layer, cloud stack et stack azure, je vois pas mal d’offres mixtes arriver. Notre offre « Use it Cloud Brooker » en est l’illustration .