Avec la transformation progressive des entreprises sous le signe de la numérisation, les DSI doivent de plus en plus définir leur rôle dans cette lame de fond.

Le cabinet PAC présente ce défi de manière beaucoup plus drastique en indiquant que le principal défi du DSI en 2005 sera de maintenir sa place au sein de son entreprise, un engagement qui n’aura jamais été plus difficile. « Avec la numérisation, l’IT devient au cœur de toute stratégie d’entreprise, explique le cabinet de conseil, l’IT devient de plus en plus important, mais pour les différentes directions ou Business Units, l’IT est devenu si stratégique qu’ils clament leur propre souveraineté face à elle. Cette tendance s’observe particulièrement au sein des direction marketing ».

Mais cette entrepris n’est si simple car selon l’enquête annuelle du magazine CIO, plus de la moitié des cadres dirigeants considère la DSI comme un obstacle pour atteindre cet objectif. Évidemment, les DSI ne partagent ce sentiment. La majorité des directions des entreprises veulent que les DSI simplifient les technologies et leur mise en œuvre. Ils demandent aussi que les DSI se réorganise et engage sa propre mutation afin que la relation avec le reste de l’entreprise soit facilitée. L’enquête indique également qu’ils souhaitent que les DSI consacrent encore plus leur effort et complète leur formation sur la problématique du client. Leur rôle est désormais plus perçu comme un facilitateur de cloud, orchestrant des services IT proposés par différents fournisseurs. Nous avons déjà largement abordé ce sujet dans nos colonnes[1]. Si le Rapport Lemoine (Rapport Lemoine : 180 mesures pour numériser la France) intitulé La transformation numérique de l’économie française traite de l’importance de la transformation numérique des entreprises[2], il n’aborde pas le rôle que peut ou doit jouer le DSI. Tout simplement, l’une proposition avancée par le rapport concerne la généralisation de la mise en place d’une fonction de responsable du numérique (Chief Digital Officer) au sein des entreprises et des administrations siégeant au comité exécutif sans aborder la question de la relation qu’il devrait nouer avec la DSI.

Montée en puissance de l’offshore

Jusqu’ici, la France et l’Allemagne étaient restées relativement fermé à l’externalisation offshore par rapport à des pays comme les Etats-Unis, le Royaume-Uni, les Pays-Bas ou la Suisse. Mais cette situation est en train de changer. En Allemagne, les principaux leaders de services IT ont eu de grandes difficultés de croissance organique sur les 5 dernières années, les 6 premières SSII indiennes ont multiplié leur chiffre d’affaires par six. Qu’elle ce soit effectuée en interne ou via des acquisitions, cette croissance s’est appuyée sur un modèle hybride qui s’appuie sur un partage des contributions en local et en offshore, principalement en Inde. Grâce à cette dynamique, Infosys et TCS sont entré dans le Top30 des SSII présentes en Allemagne. Les quatre autres – Wipro, TechMahindra, HCL et Cognizant ne devrait pas tarder intégrer ce classement.

En 2015, le cabinet PAC voit plusieurs facteurs de croissance, même si cette dernière devrait rester modeste, dont le principal est ka numérisation de l’économie et des entreprises sera le plus important. Tout a commencé avec ce que l’on appelé « le digital workplace » incluant l’UCC (Unified Collaboration and Communication) et la mobilité. Un élément circonscrit à l’intérieur de l’entreprise. La seconde étape vise la relation avec les clients, toujours fond de numérisation. Cette transformation ne s’arrête pas là et la prochaine vague portera sur ce que l’on appelle l’industrie 4.0[3] incluant les technologies M2M et l’internet des objets. Les objets connectés dépassent largement le mouvement des wearables et touchent toutes les industries. Au CES qui se tient aujourd’hui à Las Vegas, BK Yoon, le patron de Samsung a indiqué que 90 % des produits que son entreprise fabrique seront connectés en 2017 et trois ans plus tard, tout ce qui sortira de ses chaînes de production, le sera (Une nouvelle vague électronique ?

 

[1] Ci-dessous les liens d’articles sur l’évolution du rôle des DSI dans les entreprises

DSI : de la gestion des infrastructures à l’innovation
A quoi servent les DSI ?
Quel nouveau rôle pour le DSI ?
Les DSI prêts pour le changement ?
Le client, nouveau patron du DSI
Les DSI sous pression
Quel rôle pour les métiers et DSI dans la transformation numérique

[2] La proposition M27 : Créer une agence de notation numérique pour évaluer la maturité numérique des entreprises

[3] Le concept d’Industrie 4.0 correspond à une nouvelle façon d’organiser les moyens de production : l’objectif est la mise en place d’usines dites « intelligentes » (« smart factories ») capables d’une plus grande adaptabilité dans la production et d’une allocation plus efficace des ressources, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle révolution industrielle1. Ses bases technologiques sont l’Internet des objets et les systèmes cyber-physiques (source : Wikipedia)