La reconnaissance du DSI comme un facteur important dans la mise en œuvre de la stratégie d’entreprise est très élevée tout comme l’insatisfaction quant à leur efficacité.
C’est la tendance que met en lumière la huitième édition de l’enquête réalisée par le cabinet McKinsey intitulée IT under pressure. En effet, de plus en plus de directions générales sont convaincues de la valeur stratégie de la DSI qui va désormais largement au-delà de la simple réduction des coûts pour améliorer la productivité, l’efficacité des métiers, l’innovation au service du développement de nouveaux produits et services. Mais dans le même temps, ils font état des défauts dont souffrent les DSI.
D’une année sur l’autre, on perçoit une évolution assez significative des priorités, preuve s’il en était besoin, de la rapidité de l’évolution des technologies et des possibilités nouvelles qu’elles offrent aux entreprises. L’amélioration de l’efficacité des processus métiers vient au premier rang des priorités et a connu la plus forte évolution depuis deux ans. Elle obtient l’adhésion de 6 directions générales sur 10. L’autre évolution notable des priorités concerne la nécessite de fournir les bonnes informations aux responsables métiers afin qu’ils puissent à la fois planifier et décider. La montée en puissance du big data n’y est évidemment pas étrangère. A l’inverse, la réduction des coûts fait beaucoup moins recette qu’il y a deux ans : 31 % contre 44 %.
Face à ces priorités revues à la hausse, les directions générales décident assez logiquement d’augmenter les budgets. Malgré cela, ils font état d’une insatisfaction grandissante sur les performances de la DSI.
Pour accompagner ces évolutions, les budgets des DSI devraient connaître des évolutions significatives avec une baisse des dépenses d’infrastructures et des applications transactionnelles (type ERP) avec en même temps une augmentation des budgets destinés à l’innovation – développement de nouveaux produits ou services, nouveaux business models – et à l’analytics.
Paradoxalement, les directions générales considèrent que les DSI sont moins efficaces dans leur contribution pour atteindre les objectifs métier : partager des informations et des compétences, développement de nouveaux produits, gains de productivité, entrer dans de nouveaux marchés, suivi et segmentation des clients.
Pour remédier à ces manques, les directions générales et les DSI semblent s’accorder sur les décisions à prendre et les moyens à mettre en œuvre. La plus grande différence concerne le remplacement des équipes en place, les DSI sont plus convaincues de la nécessité de changer les hommes et des femmes en place. Les directions générales considèrent peut-être que les compétences existantes peuvent être mises à niveau. Et sans trop de surprise, les nouveaux talents pour les douze prochains mois sont recherchés dans les domaines qui font l’actualité : analytics et big data, applications mobiles et en ligne, cloud et informatique distribuée, architecture d’applications d’entreprise… Avec des différences très importantes accordées à ces technologies. L’acquisition de talents dans le cloud recueille l’adhésion de seulement 16 % dans le secteur financier contre 45 % dans les secteurs IT et télécoms.
Parallèlement à l’embauche de nouvelles compétences, quels moyens pour augmenter l’efficacité des DSI ? Renforcer la culture et le moral des organisations, proposer des salaires plus attractifs et présenter des évolutions de carrières plus lisibles constituent les moyens qui sont cités en priorité.