Ce sont aujourd’hui un peu plus que des rumeurs et des suspicions, mais encore très loin d’être des produits… Apple et Meta, chacune de son côté, investiraient lourdement dans la R&D de robots humanoïdes.
Ils sont l’avenir des usines et des entrepôts, de la médecine, de l’enseignement, de l’aide à domicile… Les robots humanoïdes ne sont pas encore dans notre quotidien mais n’appartiennent déjà plus à la science-fiction. De nombreux acteurs développent des prototypes plus ou moins avancés et plus ou moins spectaculaires : Atlas de Boston Dynamics, Optimus de Tesla, Figure02 de Figure, GR-2 de Fourier, H1-2 de Unitree mais aussi Alfie de Prosper Robotics, Ameca de Engineered Arts, Astra d’Apptronik, Beonmi de Beyond Imagination, CL-1 de LimX Dynamics, Digit d’Agility Robotics, Aeo d’Aeolus Robotics, Forerunner K2 de Kepler Exploration Robots, NEO de 1X Technologies, Phoenix de Sanctuary, Reem-C de PAL Robotics, Robee de Oversonic Robotics, Themis de Westwood Tobotics, 4NE-1 from NEURA… et on en oublie certainement.
Mais forcément, les géants de la Tech qui se débattent déjà sur l’IA d’aujourd’hui ne laisseront pas les startups œuvrer sans elles sur ce qui est sans conteste la nouvelle frontière de l’IA. Leur développement combine des progrès en robotique, en IA et en réalité augmentée pour aboutir à des machines capables de reproduire, à divers degrés, les mouvements, l’interaction et même l’ingéniosité humaine.
Meta commence à afficher ses ambitions
Selon un mémo interne consulté par Reuters, Meta – qui vient, parallèlement, d’annoncer le licenciement de 3600 employés, soit5 % de son personnel – aurait créé un nouveau groupe « Robotics » au sein de sa division « Reality Labs » dirigé par Marc Whitten (ex patron de la division de véhicules autonomes Cruise de General Motors). L’objectif n’est pas forcément de développer le robot par lui-même mais plutôt une plateforme logicielle à implémenter dans des robots tierces. Cette plateforme, basée sur LLama et les travaux IA de Flair (le labo IA de Meta) mais aussi sur les capteurs développés notamment pour les casques Quest, vise à animer des robots capables d’assister les humains dans leurs tâches quotidiennes, telles que plier les vêtements ou ranger la vaisselle.
Meta prévoit d’investir 65 milliards de dollars cette année pour financer ses recherches en IA et robotique. Meta aurait déjà approché des fabricants de robots tels que Figure, Unitree Robotics et autres.
Apple planche sur les émotions et attitudes des robots
Apple semble également s’intéresser de plus en plus à la robotique. Il y a peu, l’entreprise avait dévoilé son framework ELEGNT (Expressive and Functional Movement Design). Conçu pour rendre les robots non humanoïdes plus naturels et expressifs dans leurs interactions avec les humains, ce framework permet aux robots de transmettre des intentions, des émotions et des attitudes par leurs mouvements, et pas seulement de réaliser des tâches fonctionnelles.
Mais Apple n’explorerait pas que le champ des systèmes non anthropomorphes. Des prototypes humanoïdes seraient aussi en développement. Et ce n’est pas la première fois qu’une telle rumeur circule. Bloomberg avait révélé il y a un an l’existence d’un « Skunk-Works project » autrement dit un projet développé par une petite équipe en dehors de la feuille de route principale de l’entreprise. La rumeur resurgit en ce début d’année. Toutefois le projet demeure un développement à lointain terme pour l’entreprise qui se focalise pour l’instant à internationaliser et étoffer son Apple Intelligence sur ses plateformes actuelles.
Car ces robots humanoïdes ne sont pas pour demain matin. Quoi que puisse en laisser penser la multiplicité des vidéos YouTube de robots réalisant toutes sortes de prouesses, de très nombreux défis restent à relever avant de les voir quitter les labos de R&D. De gros travaux sont entrepris pour améliorer leur dextérité, leur autonomie, leur perception et leur adaptabilité afin d’être réellement utiles dans cet environnement complexe et divers qu’est le quotidien des humains. Sans compter les questions éthiques, de sécurité et de régulation qui se posent avant l’intégration de telles machines dans notre univers.