Google officialise ce que l’on voyait venir depuis plusieurs mois et depuis la réorientation de Fuchsia OS sur l’IoT : ChromeOS et Android vont effectivement converger, Android devenant en réalité la fondation de ChromeOS. Explications…
Google vient de lever, un peu plus, le voile sur une stratégie longuement mûrie mais qui a souvent changer de cap : la convergence de ChromeOS et d’Android dans une même plateforme. L’annonce, formulée à demi‑mot par Sameer Samat, président de l’écosystème Android, lors d’un entretien avec TechRadar en marge du Samsung Unpacked, confirme et précise des indices disséminés depuis deux ans.
Du télescopage aux clarifications
En 2024, Google avait déjà officialisé avoir commencé à « porter des composants clés de la pile Android vers ChromeOS » afin d’accélérer l’innovation sur les Chromebook Plus.
Restait à savoir si ce portage allait s’étendre au-delà des composants clés et si les deux OS allaient converger pour n’en faire plus qu’un.
Et apparemment, les deux OS vont effectivement converger mais subsister tous les deux. Sameer Samat a en effet dissipé le doute en précisant : « Nous construisons l’expérience ChromeOS au‑dessus de la technologie sous‑jacente d’Android pour libérer de nouvelles performances, itérer plus vite et renforcer la continuité avec le smartphone. »
Autrement dit, ChromeOS survivra, mais son cœur passera à Android 16 et suivants. Dit autrement, ChromeOS va devenir une surcouche d’Android plutôt qu’un OS à part entière.
Une réponse directe à la montée en puissance d’Apple
Le timing n’a rien d’anodin. Apple a dévoilé en juin dernier sur iPadOS 26 une nouvelle ergonomie multitâche de niveau « desktop » qui rapproche incontestablement l’iPad d’un Mac. Face à cette fusion progressive d’iOS et de macOS, tout au moins en termes d’expérience utilisateur, Google veut proposer de son côté un écosystème plus unifié, capable de couvrir smartphone, tablette, PC portable et les appareils pliables.
L’objectif affiché est de créer une expérience « moderne, agréable et familière » pour les utilisateurs, tout en conservant les atouts distinctifs de ChromeOS : démarrage instantané, mises à jour automatiques, et exécution native des applications Web et Android.
Quel impact pour les DSI et RSSI ?
Sur le plan opérationnel, la consolidation simplifiera le portefeuille de terminaux : un même socle de sécurité (Play Integrity, Verified Boot, chiffrement par défaut) sera exploité du smartphone au « laptop Chromebook » en passant par les tablettes.
Côté gestion IT, on peut anticiper une convergence des consoles Google Admin et Android Enterprise, avec des politiques unifiées de MDM, un inventaire matériel simplifié et, potentiellement, une mutualisation des licences.
La perspective d’un mode bureau Android proche de Samsung DeX, couplé au moteur Chrome de ChromeOS, ouvre la voie à des applications Web‑first (PWA) plus performantes et à une meilleure gestion des fenêtres, sur Chromebook comme sur tablette, point critique pour la productivité personnelle comme en entreprise.
Reste à confirmer la compatibilité des extensions Chrome, l’intégration de Linux (déjà disponible sur Android) et le suivi de la durée de vie des appareils.
Feuille de route et points de vigilance
Aucune date précise de bascule n’a été communiquée, mais Android 16, déjà disponible sur Pixel, servira de base à cette convergence des systèmes. Ainsi, les premières releases « fusionnées » sont attendues après les Feature Drops de fin 2025. Entre‑temps, Google devra rassurer sur la continuité des mises à jour ChromeOS existantes mais aussi la gestion des parcs scolaires Chromebooks très étendus aux USA.
Dit autrement, cette convergence entre les deux systèmes devraient simplifier les évolutions des systèmes Google, offrir une bien meilleure ergonomie multitâche aux tablettes Android, enrichir l’univers des Chromebooks mais aussi, pour les entreprises, permettre de simplifier la gestion des applications métiers mobiles et d’une manière générale de mieux rationaliser la mobilité, la sécurité et le TCO du parc d’appareils nomades.