La croissance soutenue du trafic aérien met les terminaux français sous tension. Face à ces flux, la reconnaissance faciale s’impose comme un instrument de sûreté et de fluidité, à condition d’allier performance technologique et conformité réglementaire : 70 % des voyageurs plébiscitent l’embarquement sans papier. La technologie répond aujourd’hui à cette demande. Portiques Parafe dopés à l’IA et lecteurs hybrides HID accélèrent la reconnaissance faciale pour libérer les terminaux et rassurer les autorités.
Alors que le trafic passager retrouve, voire dépasse ses niveaux pré-pandémiques, les plateformes aéroportuaires françaises doivent conjuguer sûreté, fluidité et efficacité opérationnelle. La biométrie, et notamment la reconnaissance faciale, s’impose progressivement comme un levier de modernisation. Mais son déploiement soulève des enjeux techniques, réglementaires et sociétaux propres au contexte français.
Des flux en forte croissance, des infrastructures sous tension
Dans un contexte de reprise accélérée du trafic aérien, les aéroports français doivent concilier sécurité, fluidité et qualité de service. D’après la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), plus de 200 millions de passagers ont transité par les aéroports de métropole en 2023, un chiffre en hausse constante depuis la pandémie. Roissy-Charles de Gaulle a retrouvé sa place dans le top 10 mondial, tandis qu’Orly, Lyon ou Marseille voient leur fréquentation exploser, notamment avec l’essor des vols court et moyen-courriers.
Mais cette croissance s’accompagne de tensions structurelles : files d’attente à rallonge, manque de personnel aux postes de contrôle, infrastructures sous pression. Dans ce contexte, la biométrie est de plus en plus envisagée comme une solution complémentaire aux dispositifs existants, notamment aux postes frontières, aux zones d’embarquement ou dans les accès aux salons.
Un levier technologique au service de l’efficacité publique
Longtemps cantonnée aux séries de science-fiction, la reconnaissance faciale est aujourd’hui une réalité opérationnelle dans plusieurs grands hubs internationaux. À Singapour, aux États-Unis ou à Dubaï, les voyageurs peuvent déjà embarquer sans présenter ni passeport ni carte d’embarquement. En Europe, la France amorce elle aussi ce virage. Le programme Parafe (Passage Automatisé Rapide aux Frontières Extérieures), basé sur la reconnaissance faciale, est déployé dans plusieurs aéroports français, mais reste encore en phase pilote.
Au-delà des portiques automatisés, la biométrie permettrait de repenser entièrement le parcours passager, de l’enregistrement à l’embarquement, en passant par les contrôles de sécurité. En réduisant les files d’attente et les manipulations physiques, elle allège les procédures, tout en renforçant la sûreté des frontières.
Réconcilier exigences de sécurité et attentes des voyageurs
La demande des passagers est claire : plus de rapidité, moins de friction. L’expérience aéroportuaire doit aujourd’hui s’aligner sur les standards du e-commerce ou du transport urbain : fluide, personnalisée, numérique. Et les Français y sont prêts. Selon une étude SITA, plus de 70 % des passagers en Europe se disent favorables à l’usage de la biométrie, à condition que la protection des données personnelles soit garantie.
C’est là que se joue un équilibre délicat : progresser technologiquement sans sacrifier la souveraineté numérique ni les libertés individuelles. La CNIL rappelle régulièrement les conditions strictes d’usage de la reconnaissance faciale dans l’espace public, et l’État doit encadrer ces usages dans un cadre de confiance. Mais bien conçue, la biométrie n’est pas une menace : c’est un outil de service public.
Des équipements adaptés aux exigences locales
Certaines solutions intègrent déjà ces contraintes. C’est le cas par exemple du lecteur HID Amico, récemment lancé, qui associe reconnaissance faciale et authentification par badge ou mobile. Ce type de dispositif permet de diversifier les modes d’identification selon les zones ou les profils utilisateurs, tout en garantissant un stockage local des données biométriques, conforme aux recommandations européennes.
Cette approche « hybride » s’inscrit dans une logique de modularité : elle permet aux exploitants d’adapter le niveau de contrôle aux exigences spécifiques de chaque point d’accès, sans imposer une généralisation systématique de la reconnaissance faciale.
Vers un modèle français du parcours passager biométrique ?
Si certains aéroports internationaux ont déjà mis en place des parcours 100 % biométriques, comme à Dubaï ou Singapour, la France semble privilégier une montée en puissance graduelle, fondée sur l’expérimentation, la transparence et la maîtrise des technologies déployées.
Pour les exploitants, il s’agit autant d’un enjeu opérationnel que d’une question de souveraineté technologique. La capacité à intégrer ces innovations dans un cadre de confiance, respectueux des usagers et des obligations légales, pourrait bien dessiner les contours d’un « modèle français » du parcours biométrique aéroportuaire.