C’est une démarche plutôt osée. Après avoir tenté de racheter LinkedIn au printemps dernier, Salesforce tente à présent de s’opposer à l’acquisition du réseau social professionnel par Microsoft. Les autorités antitrust américaine, canadienne et brésilienne, ayant déjà donné leur accord, la firme de San Francisco s’est adressée à la Commission européenne en espérant que Margarethe Vestager, la bouillante commissaire à la concurrence, très chatouilleuse concernant tout ce qui touche à son domaine, bloque l’opération.

« La proposition de Microsoft d’acquérir Linkedin menace l’avenir de l’innovation et de la concurrence », affirme le directeur juridique de Salesforce, Burke Norton, dans son argumentaire. « En obtenant la propriété des données uniques sur plus de 450 millions de professionnels situés dans plus de 200 pays, Microsoft sera en mesure d’empêcher des concurrents d’accéder à ces données et ainsi obtiendra un avantage concurrentiel injuste ». Il engage les autorités européennes et américaines à se pencher de près sur l’opération. Il n’est pas exclu que la commissaire danoise accède à cette demande en engageant une étude approfondie de l’opération, retardant ainsi sa finalisation.

« Le deal a déjà été autorisé à suivre son cours aux Etats-Unis, au Canada et au Brésil », a répliqué à nos confrères de PCWorld, le président de Microsoft, Brad Smith. « Nous sommes déterminé à engager une concurrence sur les prix dans un marché CRM dans lequel Salesforce est le participant dominant facturant aujourd’hui des prix plus élevés aux clients. »

En juin dernier, Microsoft avait surpris pas mal de monde en annonçant le rachat de LinkedIn pour 26,2 milliards de dollars.

Il est loin ce jour de mai 2014 où Marc Benioff et Satya Nadella posaient ensemble après avoir signé un accord stratégique entre leurs deux entreprises.

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