Avec 243 milliards de dépenses de santé en 2013, la France est l’un des pays où les frais par habitant (4300 euros) sont les plus importants dans le monde. Le financement public représentait 79 % des dépenses totales de santé, soit un niveau supérieur à la moyenne de l’OCDE (73 %). Articulé autour de 27 régions, 547 hôpitaux publics et près de 209 000 médecins et thérapistes pour 65 millions d’habitants, le secteur de la santé repose donc essentiellement sur les fonds publics via la CNAM. Le secteur de l’Esanté ( E health en anglais) est en pleine croissance et l’année 2016 s’annonce être l’année de la consécration selon ses promoteurs. Ainsi 59 startups françaises de la e-santé se sont regroupées au sein de l’association France eHealthTech (www.france-ehealthtech.org) fin septembre. Mais quinze jours à peine après, en  octobre dernier, cinq autres organisations professionnelles, la FEIMA, le LEEM, LESISS, le SNITEM et le Syntec Numérique ont créé eHealth France, une alliance pour promouvoir la santé numérique. Bref, on ne manquera pas de conseils dans le domaine.

eHealthTech, une groupement de start ups

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E health progresse à la faveur des réformes du secteur médical

Avec une moyenne d’âge de 2 ans et 6 mois, les membres de France eHealthTech représentent plutôt des petites structures et elles emploient environ 750 personnes. Seules 2 startups dépassent l’effectif de 100 personnes : Withings et Doctolib. Une cartographie des membres d’eHealthTech permet d’observer qu’elles sont présentes sur l’ensemble du territoire français, un tiers en Ile-de- France, 10 en Languedoc-Roussillon – Midi-Pyrénées… Elles se situent dans 10 des 13 régions françaises, à l’exception des Pays de la Loire, du Centre et de la Corse. Cette association est dirigée par Guillaume Marchand, un médecin-entrepreneur qui a fondé sa startup, dmd Santé, en 2012. Pour lui « La France a tout pour briller dans ce domaine, mais l’écosystème français vit encore en silos : le sanitaire est dissocié du médico-social, la ville de l’hôpital, le public du privé, les patients des soignants ». Le groupe a déjà été consulté par le gouvernement pour la loi Macron II.
Les domaines d’intervention des membres de l’association sont très divers : plateformes web, réseaux sociaux en santé, applications mobiles et objets connectés de santé, data en santé, machine to machine.
France eHealth tech est organisée en six commissions thématiques (commission pouvoirs publics, commission économique et industrielle, commission R&D, commission data et données de santé, commission attractivité et commission communication).

France eHealth tech « a pour mission de promouvoir et de représenter les startups de la e-santé auprès des pouvoirs publics, des élus et l’ensemble de l’écosystème et pour gagner en lisibilité et visibilité « . Un discours que l’on retrouve aussi dans les présentations du côté Syntec. Mais cette dernière alliance, pour promouvoir la santé numérique, fait surtout appel aux informaticiens et éditeurs de logiciels du secteur.

eHealth France regroupe donc cinq structures, rappelons-le, qui elles aussi œuvrent pour la Santé « numérique ».
‐ FEIMA : Fédération des éditeurs d’informatique médicale et paramédicale ambulatoire
‐ LEEM : Les entreprises du médicament
‐ LESISS : Les entreprises des systèmes d’information sanitaires et sociaux
‐ SNITEM : Syndicat national de l’industrie des technologies médicales
‐ SYNTEC Numérique : Syndicat professionnel des entreprises de services du numérique (ESN),
des éditeurs de logiciels et des sociétés de conseil en technologies

Deux associations « ouvertes aux propositions »
On peut imaginer que les deux structures pourront travailler en commun sur des projets spécifiques, même si déjà l’on peut se rendre compte que d’un côté la « France eHealthTech » est promue par le gouvernement alors que eHealth France, issue du Syntec, est très imprégnée des pratiques conservatrices du Medef. Néanmoins, certains membres de la commission Santé du Medef sont aussi membres de France eHealthTech. Ainsi Christophe Lorieux, président de SANTECH en fait partie, mais il est aussi le représentant des PME au sein de la commission TIC & Santé des pôles de compétitivité franciliens et le fondateur du forum pour des Living Labs en Santé et Autonomie. Pour tous, l’objectif est de « fédérer les entreprises de taille intermédiaire, grands groupes, pôles de recherche et de compétitivité, clusters, acteurs du financement, représentants des professionnels de santé, des patients et des usagers qui interviennent en e-santé au sein d’un éco- système permettant la création d’une filière industrielle de niveau international ». Un domaine où les Américains et les Chinois savent mieux se vendre que nous. On espère que certaines entreprises de la French Tech, spécialistes de l’eSanté, présentes au CES de Las Vegas, le salon de l’électronique grand public, qui commence dans dix jours, sauront nous faire mentir. De nombreux petites structures qui ont démarré avec des simples projets conçus autour de plateformes de l’IOT (ici ci-dessous des exemple crées sur la base Arduino) ont de belles perspectives devant elles.

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exemples d’utilisation de plateforme IOT ( Arduino) pour la surveillance des patients