L’IA agentique va révolutionner non seulement le monde du travail mais aussi les outils que nous utilisons. Après Edge, c’est au tour de Word, Excel et PowerPoint d’hériter d’un « mode Agent » mais aussi d’agents dédiés qui permettent de piloter ces applications depuis Copilot Chat sans les lancer !
C’est l’une des annonces phares de la conférence Microsoft Ignite 2025 qui se tient cette semaine. Pourquoi ? Parce qu’elle marque un tournant capital et probablement irréversible pour la suite Office ! Microsoft a déjà réinventé son navigateur avec l’Agent Mode (à essayer d’urgence si vous n’avez pas encore eu cette curiosité). L’éditeur s’apprête à en faire de même avec Windows (comme expliqué il y a quelques jours mais Microsoft en a dévoilé plus à Ignite, nous y reviendrons dans un prochain article). Alors forcément, Office aussi doit être revisité pour l’ère agentique s’il veut survivre.
Des « Agent Mode » pour Word, Excel et PowerPoint
Première forme d’évolution, l’intégration d’un « Mode Agent » au sein des outils du quotidien que sont Word, Excel et PowerPoint. Ce mode permet d’éditer et de formater directement le contenu (Word, Excel, PowerPoint) avec depuis l’icône Copilot de ces applications. En réalité la fonction est déjà disponible sur Word pour les abonnés Premium mais Microsoft a annoncé son extension à Excel et PowerPoint (le mode Agent sur ces apps sera d’abord réservé aux entreprises inscrites au programme Microsoft Frontier).
Agent Mode est un mode d’utilisation à l’intérieur même des applications Office. Copilot y opère comme un agent embarqué dans le document ouvert : il lit le contenu existant, le modifie, le reformate, ajoute des sections, construit des modèles Excel complexes ou retravaille une présentation en plusieurs passes. Il peut même créer de zéro un nouveau document à partir d’un simple prompt. Mais l’idée est plutôt de confier à Copilot des tâches longues ou itératives sur un document déjà là, avec des capacités d’édition directes et spécifiques à chaque app (mise en forme avancée, formules, slides, etc.). Ce mode permet aussi d’appeler des fonctionnalités que l’on ne connaît pas ou que l’on ne maîtrise pas et laisser Copilot faire.
Des Agents Word, Excel et PowerPoint pour Microsoft 365 Copilot
Mais Microsoft va encore plus loin avec l’idée finalement de pouvoir créer et éditer des documents sans même à avoir à lancer les applications Office. Les nouveaux agents Word, Excel et PowerPoint pour Microsoft 365 Copilot, eux, vivent dans l’assistant conversationnel Copilot Chat.
Ce sont des agents « chat-first » : on démarre dans Copilot avec un brief en langage naturel (« Construis-moi un plan stratégique », « Monte un modèle de prévisions », « Prépare une présentation pour le COMEX ») et ces agents vont, dans un environnement « headless » basé sur les vraies apps Office, planifier, générer puis affiner un document, un classeur ou un deck complet avant de vous proposer de l’ouvrir dans Word, Excel ou PowerPoint. Ils réutilisent les mêmes « aptitudes » que l’Agent Mode, mais ils sont plus orientés création de projets complets depuis le chat, avec un enchaînement multi-étape (planification, rédaction, vérifications, enrichissement avec les données de l’entreprise via Microsoft Graph et Work IQ).
Le tout se fait de façon conversationnelle depuis Copilot Chat : « Tapez simplement une instruction, et l’agent posera des questions ciblées pour adapter le résultat à vos objectifs » explique Microsoft.
Des nouveautés agentiques dans Teams
Teams n’est pas en reste. L’application bénéficie de nouveaux agents capables de transformer les conversations individuelles en collaborations de groupe. Les utilisateurs peuvent désormais inviter des collègues dans un chat Copilot partagé, brainstormer ensemble et générer des drafts collectifs.
Les agents que l’on peut déjà embarquer dans les canaux Teams peuvent désormais se connecter à des applications tierces et à d’autres agents via des serveurs MCP (GitHub, Asana, Jira, etc.), ce qui leur permet d’agréger des risques d’un projet, de proposer des plans de mitigation puis de programmer automatiquement une réunion, le tout sans quitter Teams.
Un Channel Agent fait également son apparition : il agit comme expert de domaine, résume les avancées et crée automatiquement des plans de travail avec tâches et échéances.
Microsoft introduit aussi un Teams Admin Agent dans le centre d’administration, capable d’exécuter de façon autonome des workflows d’exploitation, comme le monitoring des réunions ou le provisioning d’utilisateurs, afin de réduire la charge manuelle tout en appliquant de manière homogène les politiques de sécurité et de conformité.
Quant aux réunions, elles profitent de recaps intelligents et de modèles personnalisables, capables de transformer les notes en véritables synthèses exécutives.
Outlook s’agentifie peu à peu
Outlook n’est évidemment pas oublié non plus. Copilot y devient un véritable assistant de pilotage de la messagerie. Sur mobile, une nouvelle expérience vocale interactive résume les mails non lus et enchaîne les actions (répondre, supprimer, archiver, épingler, marquer) totalement mains libres.
Les “one-tap prompts” comme « Triage my inbox », « What needs my reply? » ou « Summarize and reply » sont désormais disponibles sur Outlook pour Windows, web, iOS, Android et la version classique.
Copilot sait maintenant planifier directement des réunions depuis le chat en trouvant les créneaux, réservant les salles et générant l’ordre du jour.
Enfin, Microsoft annonce qu’en 2026 Copilot Chat dans Outlook deviendra “inbox-, calendrier- et meetings-aware” même pour les utilisateurs sans licence Microsoft 365 Copilot, avec une disponibilité annoncée en préversion d’ici mars 2026.
Bref, après avoir longtemps hésité sur la bonne approche pour intégrer l’IA dans les applications Office (Microsoft 365), Microsoft semble avoir enfin trouvé le bon chemin. L’intégration de Copilot est de plus en plus naturelle et l’arrivée des agents transforme totalement l’utilisation des applications au point qu’il n’est même plus utile de savoir les utiliser pour en éditer les documents. Mois après mois, l’éditeur est en train d’en faire de véritables applications « IA native ».





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