Microsoft prépare Windows 11 à devenir une plateforme agentique, où des agents autonomes peuvent travailler en parallèle de l’utilisateur, dans des environnements isolés et sécurisés, avec un contrôle total et absolu laissé à l’utilisateur. La dernière « build » Windows Insider éclaire la stratégie et les innovations technologiques « agentiques » sur lesquelles l’éditeur planche.
Il y a quelques semaines, Microsoft confirmaient que l’avenir de Windows 11 serait celui d’un système « AI-native », capable de déléguer des tâches à des agents autonomes. Et la dernière Build expérimentale dévoilée cette nuit, à la veille de l’ouverture de sa conférence Microsoft Ignite, dévoile comment l’éditeur compte implémenter des agents IA au cœur du système.
Dans un billet de blog détaillant les nouveautés de cette Build, Microsoft explique que l’équipe de développement de « Windows s’engage à rendre les expériences agentiques plus productives et sécurisées pour les particuliers et les entreprises ».
En pratique, les agents IA évolueront dans un espace dédié, baptisé Agent Workspace, où ils pourront exécuter des actions en parallèle de l’utilisateur, tout en restant isolés, sécurisés et hautement contrôlables par l’utilisateur.
L’Agent Workspace : un bureau parallèle pour l’IA
L’Agent Workspace fonctionne comme une session Windows distincte, avec son propre compte et son propre bureau. L’idée est de permettre à l’IA de « cliquer, taper, ouvrir des applications et travailler sur vos fichiers en arrière-plan », sans interférer directement avec l’activité de l’utilisateur.
L’implémentation évite de faire appel à une VM façon « Windows Update » et exploite un autre mécanisme de Windows qui est un mode « multi-session » jusqu’ici uniquement utilisé par Microsoft dans ses offres Windows 365.
Pour éviter les retours de flamme connus avec la fonctionnalité Windows Recall, Microsoft insiste déjà lourdement sur l’isolation et la traçabilité procurée par le mécanisme mis en place : « La création de l’espace agent (Agent Workspace) permet aux agents de travailler en parallèle avec l’utilisateur humain, en garantissant une isolation d’exécution et une autorisation encadrée ».
Transparence et sécurité au cœur du modèle
La firme met ainsi en avant trois principes clés qui président à l’exploitation des agents IA au cœur de Windows : non-répudiation, confidentialité et autorisation. Autrement dit, toutes les actions d’un agent doivent être observables, les données sensibles protégées, et chaque accès doit être préalablement validé par l’utilisateur (et peut aussi être tracé et analysé à posteriori).
Un document interne précise : « L’expérience et le modèle de sécurité sont activement affinés pour soutenir les principes de transparence, de sécurité et de contrôle utilisateur ».
Des risques assumés mais encadrés
Cette évolution ne sera évidemment pas sans controverse. Car, forcément, l’activation de ces agents IA leur donne accès à des dossiers personnels comme Documents, Images ou Musique. Quand on voit le tôlé (par forcément très justifié) qu’a déclenché l’annonce de Windows Recall il y a plus d’un an, on peut s’attendre là encore à des débats très animés entre les partisans de l’automatisation par l’IA et ceux qui préfèreraient voir Microsoft fiabiliser et accélérer Windows sans rajouter de fonctionnalités inutiles à leurs yeux. En outre, beaucoup s’inquiète de l’impact sur les performances d’agents tournant en tâche de fond dans leur bulle isolante.
Microsoft reconnaît les inquiétudes et avertit que des problèmes de performance peuvent effectivement survenir, les agents fonctionnant réellement en tâche de fond.
Malgré ces réserves, l’entreprise martèle que l’Agentic OS est inévitable. En gros le message de l’éditeur est que « l’expérience agentique est le futur de Windows, que cela plaise ou non ».
Une première étape vers un OS « AI-native »

En clair, Windows 11 ne se contente plus d’intégrer l’IA : il s’oriente vers un modèle où l’OS lui-même devient agentique, capable d’agir de manière autonome mais toujours sous le regard vigilant de l’utilisateur. On devrait en apprendre plus à l’occasion de la conférence Microsoft Ignite 2025 qui s’ouvre ce soir.





puis