Alors que la modernisation des environnements IBM Z et IBM i est un enjeu de longue date pour les DSI difficile à concrétiser, Rocket Software mise sur l’IA et l’automatisation intelligente pour améliorer l’expérience développeur, fluidifier le travail des équipes IT, accélérer la cadence des mises en production et répondre à la pénurie de compétences sur ces systèmes. L’éditeur espère ainsi, grâce à l’IA, combler le fossé entre anciens systèmes et pratiques de développement modernes.
Acteur historique de la modernisation des infrastructures critiques, Rocket Software propose depuis plusieurs années des solutions destinées aux entreprises dépendantes des mainframes IBM Z et des « minis » IBM i (héritier de l’AS/400). Car ces systèmes aux origines ancestrales restent au cœur de processus métiers sensibles. Mais leur maintien est fragilisé par la rareté des profils capables de les exploiter. L’annonce d’une nouvelle série d’outils DevOps illustre la volonté de l’éditeur de rendre ces plateformes plus accessibles, tout en permettant aux DSI de les rapprocher de leurs pratiques des environnements distribués et cloud. L’objectif est de moderniser le parc applicatif de ces systèmes hérités sans replatforming brutal.
Plutôt que de migrer massivement hors du mainframe, Rocket propose de rapprocher ces plateformes des standards DevOps du monde distribué, en intégrant Git, VS Code, Azure Pipelines ou encore les IDE classiques comme Visual Studio et Eclipse.
Combler le déficit de compétences plutôt que remplacer les mainframes
« Les entreprises du monde entier misent sur des systèmes centraux pour livrer les données et applications essentielles à une expérience client de qualité. Cependant, la pénurie de compétences, la méconnaissance des systèmes centraux et des outils obsolètes ralentissent l’innovation », constate Puneet Kohli, en charge de la modernisation applicative chez Rocket Software. Une formule qui souligne une réalité : sans renouvellement de compétences, le risque est moins technique que RH. La plupart des grandes organisations continuent d’appuyer leurs applications cœur de métier sur des mainframes, tout en faisant face au départ à la retraite des profils COBOL ou RPG et à une attirance des jeunes développeurs pour les environnements cloud-native.
Rocket répond par un discours centré sur le DevEx et veut proposer des outils « intuitifs et puissants », dopés à l’IA, accompagnés de bonnes pratiques pour que les équipes de développement puissent continuer à générer de la valeur sans être bloquées par la rareté des experts mainframe. L’éditeur promet de « pallier la pénurie de compétences » en donnant aux développeurs des moyens d’intervenir sur les systèmes centraux via des environnements qui leur sont familiers.
Un DevOps plus homogène sur IBM Z, IBM i et le cloud
La nouvelle version des solutions Rocket Software (Rocket DevOps, Rocket Workload Automation, Rocket Continous Modernization Kit plus connue sous le nom CM-Kit, Rocket TMON One, Rocket Visual Cobol) s’articule autour d’une intégration renforcée avec les chaînes d’outils contemporaines, qu’il s’agisse de Git, de Visual Studio Code ou des pipelines Azure. L’objectif est d’éviter aux développeurs l’usage d’outils isolés ou propriétaires, facteur souvent cité comme frein à l’intégration des jeunes recrues.
L’éditeur insiste sur des fonctionnalités animées par des modèles d’IA destinées à analyser du code hétérogène ou ancien, notamment COBOL, à guider les équipes dans la compréhension d’applications rarement documentées et à identifier les impacts des modifications. Cette approche s’inscrit dans une tendance observée sur tout le marché, où l’interprétation automatisée par IA du code devient un moyen de compenser la perte de connaissances historiques.
L’intégration avec les toolchains modernes est mise en avant : connexion renforcée à Git, prise en charge de VS Code, Visual Studio, Eclipse. L’idée est de permettre aux développeurs d’utiliser les mêmes outils, qu’ils travaillent sur du code hébergé sur mainframe, sur IBM i ou sur des systèmes distribués.
Les gains attendus portent aussi sur la réduction des délais de livraison grâce à l’interconnexion CI/CD, à la gestion unifiée des versions et à la détection automatisée d’anomalies. Rocket Software cherche ainsi à rapprocher les cadences du mainframe de celles observées dans les environnements cloud. L’éditeur met par ailleurs en avant une observabilité transversale offrant une vision commune des métriques et des événements, ce qui doit faciliter les opérations et limiter les incidents non détectés.
L’automatisation est omniprésente : tests automatisés, promotion sécurisée des changements, provisionnement d’environnements de test, déploiement à grande échelle sur différents systèmes, génération de rapports de conformité pour les audits. Rocket insiste sur la capacité à réduire le nombre d’erreurs déployées en production et à standardiser les processus, avec à la clé une baisse des risques de sécurité et des coûts de débogage de dernière minute.
Là encore, l’IA joue un rôle clé, notamment dans les détection des anomalies et l’analyse des données « de santé des systèmes » .
L’approche est d’autant plus intéressante qu’elle vise clairement à contrer une tentation fréquente mais rarement réalisable en pratique : le replatforming ou la réécriture complète des applications cœur de métier, des projets coûteux et risqués. Rocket défend, comme IBM, un scénario de transformation progressive, où l’on modernise les pratiques de développement et l’expérience développeur sans toucher à la plateforme elle-même.
Outre les offres d’IBM lui-même, des acteurs comme BMC, Broadcom ou Micro Focus (OpenText) poussent également des approches similaires avec des suites DevOps et des solutions de modernisation mainframe. Rocket met en avant sa capacité à proposer une approche unifiée du DevEx couvrant mainframe, IBM i, systèmes distribués et cloud, là où certaines offres restent plus segmentées. Les DSI devront toutefois, et comme toujours, arbitrer entre la richesse fonctionnelle, l’intégration dans leurs écosystèmes existants et le risque d’enfermement technologique. Mais ils ont au moins désormais entre les mains une nouvelle génération d’outils IA pour simplifier une modernisation applicative longtemps rester un véritable casse-tête.
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