Depuis Noël 2013 et les retards de livraison des colis commandés sur les sites d’e-commerce, chaque année, la rumeur s’amplifie. Amazon va-t-il monter son propre réseau de logistique pour éviter de rembourser les frais d’expédition à ses clients mécontents d’avoir loupé le rendez vous du Père Noël ?

La distribution des chèques cadeaux à titre de compensation serait un preuve que l’e-commerce ne fonctionne toujours pas comme Amazon l’avait prévu. Désormais, la fumée est de plus en plus épaisse et l’incendie qui arrive chez ses sous-traitants ne ferait plus de doute. C’est même en France qu’Amazon serait en passe de se faire les dents sur un marché en pleine expansion, les livraisons des produits d’e-commerce. Amazon qui possède 25 % de la firme française Colis privé veut passer à la vitesse supérieure et acquérir 100 % de cette firme dés le premier trimestre 2016, selon notre confrère le Figaro et devenir un acteur de la logistique à temps plein. En Angleterre, la firme a déjà acquis 4 % de Yodel, une firme de distribution comparable, puis un accord avec Connect Group montre un réel désir de la firme d’évoluer dans cette sphère.

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Pour les spécialistes de la logistique, le projet d’une infrastructure dans ce domaine en Europe ne fait plus de doutes, même si l’objectif à court terme est de mettre en place une solution de secours. Ce serait aussi une manière de peser sur les renouvellements de contrats:  » On travaille toujours avec vous mais à un tarif plus intéressant pour nous », pourra expliquer bientôt Amazon.

20 Boeing cargos en location

Mais les projets les plus lourds se situent dans l’Ohio. Déjà le projet «secret», Aerosmith, qui exploitait les ressources de la compagnie de fret « Air Transport Services Group » pour délivrer une partie du trafic des paquets à partir de l’aéroport de Wilmington Air Park dans l’Ohio est en passe de se renforcer et de se structurer. Après un premier appel d’offres sur la location de 4 avions-cargos, c’est désormais une location à plein temps de 20 Boeing 767 cargo qui seraient requis pour assurer une petite partie du trafic.

La demande a été identifiée par des sociétés de services travaillant avec la maintenance de Boeing. Plusieurs centaines de camions ont, en outre, été achetés par Amazon pour relier les centres d’approvisionnement, ceux de livraisons et les centres de distribution, une augmentation impressionnante qui étaye l’hypothèse d’un Amazon devenu logisticien. Si la firme gère environ 35% de ses colis par l’US Postal, le service historique des États-Unis, ce sont 30% de ses expéditions qui passent par UPS, et autour de 17% par FedEx, le reste étant confié à des entreprises locales, plus petites. Amazon veut apparemment créer son propre service cargo. L’objectif est d’éviter certains retards générés par UPS et et Fedex qui eux-mêmes le reconnaissent avoir du mal à gérer la croissance rapide du e-commerce. Les coûts d’expédition, pour l’année écoulée, ont été de 10,4 milliards de dollars pour Amazon et même si cela ne représente que 5% du trafic total d’UPS (58 milliards de CA) et 4% du trafic de Fedex (48 milliards de CA), la dépendance est réelle.