Cloudera vient de lever 160 millions de dollars par plusieurs fonds d’investissements dont T.Rowe, Google Ventures et le fonds privés de Michael Dell. Cette nouvelle levée de fonds porte à 300 M$ le montant total que l’entreprise californienne a réussi à collecter.
Cloudera est une société spécialisée dans la fourniture de solutions et services pour le big data et une des meilleures spécialistes de la plate-forme hadoop, un projet aujourd’hui dans le giron de la fondation Apache. Cloudera a été créé en 2008 par le mathématicien Jeff Hammerbach, un ancien de la Bear Stearns puis de Facebook, de Christophe Bisciglia, anciennement chez Google, et Amr Awadallah, un ex-Yahoo auxquels s’est joint Mike Olson, un ancien cadre dirigeant d’Oracle. Le point commun des trois premiers est d’avoir été travaillé dans des géants de l’Internet et montrent combien ces sociétés sont impliquées depuis leurs débuts dans le traitement de volumes considérables de données.
Cloudera indique qu’elle utilisera ces nouveaux fonds pour renforcer sa position sur les technologies hadoop et accélérer le développement de l’entreprise pour fournir du support en Europe et en Asie. Cloudera indique qu’elle est maîtrise l’ensemble des technologies hadoop mieux qu’aucune autre entreprise en étant parti prenante dans différents projets d’Apache : Recherche en temps réel avec les projets Lucen et Solr, sécurité avec Sentry entre autres.
Cloudera a récemment introduit son Entreprise Data Hub qu’elle qualifie d’étape majeure dans l’évolution de la gestion des données d’entreprise (Enterprise Data Management).
Cette initiative financière montre le dynamisme qui entoure aujourd’hui le big data. Selon le cabinet PAC, le marché des logiciels et services autour du big data reste modeste et est évalué à 400 M€ mais devrait connaître une croissance rapide évaluée à 40 % par an pour représenter 1,5 milliard d’euros en 2017.
Et en France ?
« Les deux outils de base d’exploitation des données numériques sont les mathématiques appliquées et les logiciels et les deux sont des pôles d’excellence français », expliquent André Lévy-Lang et Jean-Michel Lasry, tous deux professeurs à l’université Paris-Dauphine dans un Point de Vue publié dans les Echos intitulée Le « big data » et les atouts français. Les deux auteurs décrivent l’ensemble des facteurs qui pourraient contribuer à l’éclosion de pépites : initiative des pouvoirs publics et des instituts de recherche, des entreprises dans la création d’incubateurs, des écoles dans la formation de spécialistes. Néanmoins, la réalité est un peu différente et ne concrétise pas cette potentialité. Une des raisons n’est-elle pas précisément le manque de fonds disponibles pour favoriser le développement de startups ?