Pour Alain Bernard, le representant de Force Ouvrière de chez Bouygues Telecom, la situation est grave.La direction étudierait de 1500 à 2000 licenciements.
« Le modèle économique actuel » de Bouygues Telecom ne marcherait plus: « Le chiffre d’affaires de Bouygues Télécom a chuté de 26 % en deux ans avec des coûts qui ont augmenté de 10 %. » C’est l’arrivée de Free mobile dans le marché en 2012 qui aurait contraint Bouygues à créer des tarifs plus modestes avec sa nouvelle marque low cost B&You, marque où se sont réfugiés 18% de ses clients habituels, 200 000 clients ayant quitté l’opérateur, la gestion de la clientèle et la motivation du réseau de distribution étant aussi largement en cause. Malgré une couverture 4G sur l’ensemble du territoire, la filiale du groupe de BTP n’est pas arrivé à sortir de l’ornière creusée en 2012 avec son premier déficit depuis son lancement il y a onze ans. En 2012, l’opérateur présentait une perte de 14 millions d’euros contre un bénéfice de 331 millions l’année précédente. L’opérateur a du même être recapitalisé l’an passé à hauteur de 700 millions d’euros par la maison mère.
La faute à Free mais aussi à SFR
Martin Bouygues suite à l’échec du rachat de Sfr , pourtant clairement aidé par le gouvernement, précisait à l’époque:’«Le très grand déséquilibre de régulation créé par l’Arcep au profit du nouvel entrant a profondément déstabilisé le marché. Dans l’ensemble de la filière, des dizaines de milliers d’emplois ont été détruits en deux ans et plus d’un milliard par an de recettes fiscales se sont envolées pour l’État, sans compter la dépréciation de sa participation dans Orange. J’ai bien noté qu’Arnaud Montebourg s’était emparé du sujet des télécoms pour tenter d’apporter des solutions et qu’il allait se pencher de près sur les problèmes de régulation du secteur».
Au delà d’une possible réduction de ses coûts de fonctionnement , Bouygues Telecom envisagerait de quitter la tour d’Issy les Moulineaux au bord du périphérique Paris pour rejoindre des locaux moins couteux prés de son siège social, Challenger, prés de Saint Quentin dans les Yvelines. Selon notre confrère le Figaro, les syndicats craignent « la suppression de 1500 à 2000 postes, sur les 9000 salariés que compte Bouygues Telecom, soit 23 % des effectifs« . Cette vague massive de licenciements serait présentée comme la conséquence directe de l’échec récent du rachat de SFR. La présentation des résultats trimestriels Jeudi devrait permettre d’en savoir plus.