Cloud hybride, edge et multi-cloud. Les entreprises, leurs partenaires et leurs fournisseurs ne semblent plus n’avoir que ces mots à la bouche depuis quelques mois. Avec comme objectif de se libérer de toutes notions de « Lock-in », autrement dit de dépendance à un cloud donné ou une solution donnée.

Pour bien des entreprises, le cloud a toujours été hybride que ce soit pour des raisons de stratégie, de contrôle, de conformité ou de respect des règles européennes. L’idée de conserver une infrastructure interne repensée pour offrir l’agilité des clouds et conçue pour s’étendre selon les besoins (de stockage, de compute ou de PRA) sur le cloud public a bien évolué ses dernières années avec d’un côté des acteurs de l’infrastructure cherchant à s’émanciper vers le cloud (Vmware, Nutanix) et de l’autre des acteurs du cloud public cherchant à prendre place dans l’infrastructure on premises  (Azure Stack, AWS Outposts, Google Anthos).

Lors de sa conférence MS Ignite qui a lieu cette semaine à Orlando, Microsoft est allé encore plus loin dans son approche, concrétisant non seulement une vision hybride mais surtout une vision « multi-edge, multi-cloud » de ses services Azure.
Avec Azure ARC, l’éditeur introduit un ensemble de technologies qui débloque de nouveaux scénarios hybrides permettant d’apporter les services d’Azure et ses outils de gestion sur n’importe quelle infrastructure !
Cette approche répond à des besoins d’agilité et de mobilité des workloads qui doivent désormais pouvoir résider indifféremment dans l’infrastructure privée, dans les multiples clouds publics (y compris concurrents comme AWS) mais aussi dans le Edge.

Azure Arc comporte pour l’instant deux volets mais s’enrichira probablement dans les mois à venir.

Le premier consiste à étendre les outils d’administration et de gouvernance d’Azure au-delà d’Azure. Azure Arc se présente comme une interface de pilotage (Control Plane) conçue pour un monde multi-cloud, multi-edge. Les entreprises peuvent ainsi disposer d’une approche cohérente et unifiée pour gérer leurs différents environnements où qu’ils soient. Azure Arc étend Azure Resource Manager, Azure Shell, Azure Portal, Azure Policy et certaines API pour piloter vos environnements Windows, Linux et Kubernetes qu’ils soient hébergés en interne sous Azure Stack, dans le Edge avec Azure Stack Edge (de nouvelles appliances ont été annoncées à Ignite), sur le cloud Azure mais aussi sur AWS !
Avec Azure Arc, les développeurs peuvent créer des applications conteneurisées en utilisant les outils de leur choix et les équipes informatiques peuvent s’assurer que leurs applications sont déployées, configurées et gérées uniformément à l’aide de la gestion de configuration basée sur GitOps. Plus important encore, Azure Arc facilite la mise en œuvre de la sécurité cloud dans tous les environnements grâce à des stratégies centralisées de contrôle d’accès et de sécurité basées sur les rôles.

Le deuxième volet est encore plus surprenant puisqu’il étend certains services de données d’Azure à vos environnements on-premises, Edge, Clouds. Pour faire simple, Azure Arc permet de déployer en un clic Azure SQL Database et Azure Database for PostgreSQL Hyperscale où vous voulez en pilotant non seulement les déploiements et les mises à jour depuis azure Portal mais également en bénéficiant d’une totale élasticité comme sous Azure et en appliquant les mêmes politiques de sécurité et de gouvernances sur tous les environnements. La seule contrainte est d’avoir préalablement déployé Kubernetes sur ces environnements. Autrement dit, Azure Arc permet de déployer les services de données d’Azure sur du Nutanix (avec Karbon), sur du VMware Cloud, sur votre propre implémentation de Kubernetes « on prem » ou encore sur de l’AWS par exemple.

Azure Arc inaugure ainsi chez Microsoft une nouvelle approche hybride qui va bien au-delà d’Azure Stack et qui cherche, en quelque sorte, à unifier votre gouvernance des différents environnements d’un système d’information étendu qu’ils soient déployés « on premises », « on the edge » ou « in the clouds ». Une volonté que l’on retrouve également, dans un contexte un peu différent et avec des outils radicalement différents, chez VMware et Nutanix.