Le SaaS (Software as a Service) a représenté un chiffre d’affaires de 20 milliards de dollars ce qui représente moins de 8 %. Salesforce, Microsoft et Intuit sont les trois premiers de ce classement réalisé par le PwC.

Il y a encore un décalage entre la réalité et le discours. Si tous les éditeurs portent haut le discours autour de leur offre SaaS alors que la réalité des affaires est encore dans la bonne vieille des licences logicielles. Bien sûr, le SaaS évolue à grande vitesse. En 2012, il a connu une croissance de 60 %, une chiffre très nettement supérieur au marché du logiciel. C’est l’éternel problème du renouvellement de parc. Quasiment tous les fournisseurs proposent désormais leurs logiciels dans les deux modes. Par ailleurs, le développement de nouveaux logiciels se fait désormais exclusivement en mode SaaS. Mais le mouvement est lancé. Le cabinet évalue la croissance du marché du logiciel à 4 % jusqu’en 2016 mais à plus de 21 % pour le seul segment du SaaS.

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Si les Etats-Unis dominent le marché du logiciel, ils sont également à la pointe de cette tendance. Sur les 100 sociétés de classement, 67 sont américaines mais on en compte 9 dans le Top10 du SaaS (Seul SAP arrive à s’intercaler) et 17 dans le Top20. En termes de chiffre d’affaires généré en mode SaaS, les éditeurs américains représentent plus de 80 % du CA généré en SaaS. Côté français, le seul acteur présent dans ce classement est Dassault Systemes.

Salesforce est un des pionniers du SaaS et sans doute la plus belle réussite dans ce domaine. La firme de Marc Benioff qui avait pour mot d’ordre No Software a adopté exclusivement le SaaS à une époque où l’Internet était loin d’être ce qu’il est aujourd’hui. C’était donc une démarche visionnaire dont elle récolte le fruit aujourd’hui puisque l’éditeur émerge largement du lot et a réalisé plus de 4 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2013 au terme d’une croissance très rapide. Parmi les bonnes nouvelles, l’Europe constitue une zone de dynamisme pour le pionnier du SaaS : plus de 40 % en 2013 contre 33 % à l’échelle mondiale. Ce qui la distingue de beaucoup d’éditeurs de logiciels pour qui le Vieux Continent n’est pas une région de fort développement – en raison de leur antériorité sur ce marché ou de la faible croissance de l’Europe – et qui s’intéressent plus à l’Asie-Pacifique ou l’Amérique du Nord (Salesforce : cap sur l’Europe).

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Mais la mauvaise nouvelle est que salesforce est le seul éditeur 100 % SaaS de taille mondiale, les autres ont une dimension plus modeste ou se sont déjà fait rachetés par les ténors de ce marché. De telle sorte que, aujourd’hui, les éditeurs traditionnels dominent le SaaS. Mais on observe aussi l’arrivée de nouveaux entrants chez les constructeurs ou les entreprises de services. A l’avenir, explique le cabinet PwC, avec la disparition des frontières entre le matériel, le logiciel et les services, on devrait voir arriver des acteurs historiquement en dehors du monde du logiciel. le cabinet cite par exemple les fabricants de vêtements qui proposeront  des informations liées à la forme et à la santé traités par des logiciels ad hoc et diffusés le plus souvent sous la forme d’App.

Dans ce schéma, on peut mentionner la société Under Armour qui a racheté l’éditeur d’Apps MapMyFitness. Dans le monde industriel, les grandes entreprises du secteur vont embarquer de plus en plus de logiciels dans leurs produits pour proposer de nouveaux services. C’est la cas de GE qui est entrée dans ce qu’elle appelle l’internet industriel consistant à intégrer des capteurs dans tous les équipements permettant de récupérer des données avec des objectifs très variés allant de l’amélioration de la maintenance à la fourniture des nouveaux services. C’est  aussi le cas de Schneider Electric qui vient de finaliser l’acquisition d’Invensys, une société spécialisée dans les automatismes et le logiciel. Une évolution qui devrait lui permettre une évolution vers le Smart Home et le Smart Grid.

« Qu’est ce qu’être un éditeur de logiciels aujourd’hui », questionne Pierre Marty, consultant de PwC ? Il fut un temps où le logiciel était un simple morceau de code gravé sur un support ou développé à la demande et compilé par un ordinateur pour assurer une fonction particulière ? Aujourd’hui, avec la transformation numérique de la société, le logiciel est partout. On pourra donc en conclure que tout devient logiciel.

Pour télécharger l’étude de PwC : Global 100, Software Leaders, The growing importance of apps and services