Roland Garros a touché à sa fin ce week-end, mais les festivités sportives ne font que commencer et les trois prochains mois s’annoncent chargés : l’Euro 2016, le Tour de France, les championnats d’Europe d’athlétisme ou encore les Jeux Olympiques. Tandis que les sportifs les plus célèbres s’affronteront sur le terrain, les équipes informatiques livreront une bataille contre le streaming des épreuves et ses conséquences sur le réseau informatique de l’entreprise.
Ces quatre évènements sportifs feront partie de toutes les discussions, ou presque, du 10 juin – début de l’Euro – au 21 août – fin des Jeux Olympiques. Et ils seront également au cœur des discussions des équipes informatiques. Les épreuves en direct seront retransmises en streaming sur différents sites et les médias publieront les résultats en temps réel. On imagine aisément qu’un très grand nombre d’employés sera amené à les suivre en direct, via des sites de streaming depuis leurs ordinateurs ou leurs terminaux mobiles personnels.
La performance du réseau d’entreprise pourra donc en pâtir. En effet, le streaming mobilise une large partie de la bande passante et cela peut considérablement ralentir le réseau – faisant passer certaines tâches, potentiellement critiques pour l’entreprise, au second plan.
Les administrateurs systèmes doivent donc se préparer à cette surcharge sur le réseau informatique. Chaque équipement connecté au streaming peut ralentir les performances, la disponibilité des contenus du réseau et donc la productivité globale. Le service informatique va connaître quelques difficultés puisqu’il devra déployer de grandes ressources, à la fois techniques et humaines, pour apporter des solutions aux problèmes de saturation du réseau.
Selon une étude menée par Ipswitch aux Etats-Unis lors de la coupe du monde de football en 2014, 66,9% des entreprises ont indiqué qu’elles avaient déjà rencontré des problèmes liés au streaming d’épreuves sportives. Sur ces entreprises, plus de 69% admettaient que le streaming vidéo avait un impact négatif sur les performances réseau ou les opérations. Avec la multiplication des évènements sportifs cette année, et l’importance croissante du BYOD (Bring Your Own Device), ce constat devrait s’aggraver pour les entreprises mal-préparées.
Les pics de trafic soudains – liés au streaming – créent des problèmes pour les réseaux d’entreprise, problèmes allant du simple ralentissement au véritable bug. Très souvent, les collaborateurs de l’entreprise n’ont pas conscience de cela, et ils deviennent leur propre ennemi : assis à leur bureau en se demandant pourquoi certaines applications sont si lentes, tout en regardant du coin de l’œil les matchs et épreuves.
Certains responsables réseau prennent des décisions radicales en surveillant étroitement l’utilisation de la bande passante pendant les événements pour bloquer les sites qui lui sont associés. Mais il existe des moyens plus simples de traiter le problème, tout en permettant aux employés de suivre les différents tournois.
La clé du succès : anticiper et avoir un plan de secours. La première étape est de sensibiliser les utilisateurs aux conséquences du streaming pour l’entreprise. Il faudrait, idéalement, mettre en place une télévision ou, à défaut, un seul ordinateur diffusant en direct le match sur un projecteur ou grand écran. On le sait, pour conserver la motivation des troupes, l’auto-régulation est préférable à la régulation imposée, mais la modification des politiques existantes concernant l’accès internet est une bonne solution de secours pour limiter l’impact.
La deuxième étape est d’utiliser les technologies qui sont déjà à la disposition de l’équipe informatique. La plupart des entreprises possèdent des outils de gestion et de surveillance réseau à un niveau ou un autre, mais ces derniers ne sont que très rarement utilisés de manière optimale. Ces outils peuvent, en effet, aider à mettre en place des stratégies pour équilibrer l’utilisation de la bande passante, permettant ainsi d’éviter que les applications critiques ne soient affectées par un possible ralentissement de cette dernière.
Pour obtenir un niveau de contrôle efficace sur un réseau d’entreprise, il faut envisager de suivre le trafic par numéro de port, par adresse IP ou par paquets de données. Cela aide à surveiller, contrôler et équilibrer l’utilisation de la bande passante.
Il est également possible de mettre en place une liste noire, mais ce n’est pas toujours la meilleure solution. Il n’est pas si simple de faire la différence entre un contenu de streaming pertinent pour le travail ou non.
Quelle que soit la façon dont le réseau est surveillé pendant ces évènements sportifs, il ne faut pas laisser le hasard décider du bon fonctionnement des applications d’entreprise. L’important est de préparer son infrastructure et de connaître la disponibilité de la bande passante à tout moment pour pouvoir s’adapter et opérer des changements si besoin.
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Michael Hack est Directeur EMEA des opérations chez Ipswitch