Les résultats du troisième trimestre montrent une baisse significative des revenus pour la division serveurs mais l’ensemble est plutôt meilleur que celui de l’an passé.
Avec des revenus en baisse de 8,3 % pour atteindre 27,2 milliards de dollars, le troisième trimestre d’HP s’affiche moins mauvais que l’on ne craignait surtout si l’on considère les dépenses exceptionnelles budgétées de longue date. Les millions de dollars engloutis dans les restructurations (3800 licenciements pour ce trimestre sur les 28 000 prévus pour 2013) et l’effacement des frais liés à l’acquisition d’Autonomy (8,8 milliards sur plusieurs trimestres), l’éditeur anglais, surpayé par le prédécesseur de Meg Whitman, pèsent lourd. Si l’on s’intéresse même aux bénéfices réels, HP est passé d’une perte de 8, 9 milliards à un bénéfice de 1,39 milliard. Mais cela fait néanmoins 4 trimestres consécutifs que la firme est en dessous des 30 milliards de CA par trimestre. Des chiffres qui avaient permis à la firme d’atteindre respectivement 127 et 120 milliards en 2011 puis 2012. Pour les résultats de fin d’année 2013, les analystes parient désormais sur 111 milliards de CA. Mais son endettement qui était de 10 milliards en 2011 aura quasiment disparu en fin d’année. Tout ne va pas si mal.
Une équipe de direction revue
Mais que le marché soit en légère baisse et que l’on licencie pour rassurer les actionnaires n’est pas très nouveau. Par contre, la mise sur la touche de Dave Donatelli, qui devrait désormais se consacrer aux acquisitions comme celles réussies de 3Par et 3Com, surprend. L’expert en stockage arraché en 2009 à EMC qui devait rebooster la division serveurs, l’une des principales sources de revenus d’HP, retourne donc à son cœur de métier d’origine, les fusions / acquisitions. A sa place, on retrouve Bill Veghte, un des ex directeur de Microsoft, devenu directeur du logiciel puis Chief Operating Officer. Il aura pour rôle « de remettre en ordre les opérations au seins de la division Enterprise Group » Le CA de cette division Enterprise Group a baissé de 9% par rapport à la même période en 2012 les serveurs (-11%), le stockage (-10%), et les services (-7%) sont à peine compensés par la faible progression de la division réseau issue du rachat de 3com. Dave Donatelli paie ainsi la baisse des revenus de la division serveurs. Celle-ci contraste avec les progrès de Dell qui se rapproche, dans ce secteur, depuis peu d’HP.
Par ailleurs, la responsabilité du marketing incombera désormais à Henry Gomez qui s’occupait jusque-là des communications. Une valeur sure que Meg Whitman avait déjà promu chez Ebay et lors de son parcours politique pour tenter de devenir gouverneur de Californie. Le vétéran du marketing, Marty Homlish après quinze ans chez Sony et 10 ans chez SAP, aura tenu 26 mois chez HP. Il avait l’handicap d’être un « ami de longue date » du précédent patron, Leo Apotheker. Après l’éviction à la tête de la division PC de Tom Bradley, et la mise au premier plan du directeur financier, Cathie Lesjak, il est clair que Meg Whitman a désormais bien mis en place son équipe.
Descente aux enfers pour les PC
Mais c’est bien le marché qui dirige. Et les ventes de PC sont annoncées en régression de 10,8 % pour un CA de 7,7 milliards. HP annonce ainsi une baisse de 43,7 % de ses profits sur cette activité pour atteindre seulement 228 millions de dollars. On peut se poserla question : A qui profite le marché actuellement de ce coté ?
A premier vue, Asus, Lenovo, Samsung et Apple continuent de progresser sur un marché des PC portables où les marges sont devenues ridicules pour HP (moins de 3% pour le constructeur). Seules éclaircies, la division logiciels continue à progresser aux alentours du milliard de dollars et la division imprimantes qui progresse à nouveau de 5%. L’ex Pdg d’HP Leo Apotheker, avait préconisé avant son licenciement un « calmant » déjà utilisée par IBM : se séparer des PC qui sont entièrement sous-traités, à l’instar de nombre de ses concurrents. Meg Whitman suivra-t-elle ce chemin qui compromet néanmoins les bons tarifs de serveurs grandement liés aux prix des disques et autres composants achetés par millions d’unités pour les PC ? Si c’est le cas, la formule utilisée sera certainement moins dramatique que celle utilisée par son prédécesseur.
La Pdg a clairement annoncé lors de la 13eme conférence NTH Generation’s durant l’été que la firme ne pourrait plus continuer à jouer sur tous les tableaux même si cela rendait la firme totalement unique et incontournable. L’action a baissé de prés de 10% depuis les annonces de mercredi 21 mais ces baisses correspondraient, selon les spécialistes boursiers, en fait, aux rumeurs de rachat de l’éditeur de logiciel Tibco par HP.
Dans tous les cas , les valeurs attribuées parle cabinet d’étude Trefis, à chacune de ses divisions, donne une idée de ce que pourrait donner une vente par appartement. Le 27 décembre dernier au pire de la crise liée à des annonces négatives, la firme avait déclaré devant l’autorité boursière la SEC étudier de près les activités qui ne correspondraient pas à ses objectifs stratégiques, mais selon les membres du conseil d’administration il n’y aurait pas de commission dédiée à une éventuelle session.
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