Avec l’arrivée de Satya Nadella, Microsoft met les bouchées sur le cloud et entend rassurer ses partenaires et les convaincre que c’est là une voie à suivre.
Lors de ses résultats du troisième trimestre de l’exercice fiscal 2014 (de janvier à mars 2014), Microsoft indique que le cloud a été un facteur de croissance important. « Le troisième trimestre démontre les opportunités qu’ouvre notre stratégie « mobile-first, cloud-first », explique Satya Nadella, CEO de Microsoft. Nous réalisons de grands progrès dans nos services grands publics tels que Bing ou Office 365 Home et nos clients entreprises continue de s’orienter sur la voie des services cloud ». Sur ce trimestre, Microsoft affiche un chiffre d’affaires de 20,4 mds de dollars en progression de 8 % et un bénéfice net de 6,66 mds.
Parmi les quelques chiffres distillés lors de la présentation des résultats, Microsoft fait état de 4,4 millions d’abonnés grand public pour Office 365 (1 million de clients nouveaux en trois mois). Côté entreprises, le chiffre d’affaires réalisé avec Office 365 a presque doublé, celui des services de cloud Azure a augmenté de 150 %. Ce sont là des taux de progression important mais Microsoft ne donne pas le montant des ventes réalisés.
Quoi qu’il en soit, la volonté de la firme de Redmond d’accélérer la mutation vers le cloud ne fait aucun doute d’autant que la concurrence est rude avec un Amazon Web Services qui fait pour l’instant la course en tête dans le cloud public et de nombreux prétendants comme Google ou IBM. Le problème de Microsoft est qu’il réalise 95 % de ses ventes via ses partenaires. Cette stratégie vers le cloud doit donc impérativement inclure ses partenaires. Or certains n’ont peut-être pas les compétences pour y aller, d’autres craignent une perte de leur chiffre d’affaires ne comprenant pas trop ces nouveaux business models. Bref, c’est là un problème majeur à résoudre pour Microsoft.
C’est dans ce but que l’éditeur à confié au cabinet IDC une étude sur « les opportunités du Cloud dans son ensemble pour ses partenaires, notamment en termes de rentabilité et de développement commercial ». Cette étude fait suite à celle publiée en juillet 2013, à l’occasion de la dernière édition de la Worldwide Partner Conference. Sans trop de surprise, elle confirme les bénéfices du passage au Cloud :
– les partenaires engagés dans le Cloud (plus de 50% de leurs revenus) connaissent une croissance de leur marge brute en moyenne 1,5 fois supérieure à celle des autres partenaires.
– ils affichent en moyenne un ratio de nouveaux clients supérieur de 1,3 fois.
De toutes façons, on pourrait ajouter que si Microsoft a décidé d’aller vers le cloud, les partenaires n’ont pas d’autre choix et plutôt que subir cette évolution, ne faut-il pas mieux pour eux de s’y engager de manière volontariste ? « Vous ne pouvez-vous permettre d’être dans les retardataires, explique IDC. En s’adressant aux partenaires. Les opportunités sont toujours présentes mais le temps presse. Sachant que le passage du modèle traditionnel au cloud ne se fera sans doute pas sans douleur ». Mais comme l’on dit outre-Manche, « no pain, no gain ».
Aujourd’hui, la taille des entreprises qui font appel aux services est assez également répartie en fonction de la taille. Et cloud ou pas cloud, l’approche pour les PME et les TPE n’est pas la même que celle pour les grands comptes : la première doit être orientée volume et bas coûts, la seconde un service personnalisé et de haut de gamme. IDC ne peut que recommander aux partenaires de Microsoft avec raison d’utiliser largement les services cloud afin de se familiariser avec tous les aspects de cette façon de consommer des services informatiques.
Du côté des modèles de tarifications, les solutions présentes sont assez diversifiées, allant du contrat forfaitaire annuel au mode Fremium (où une partie est gratuite mais payée par un tiers et une partie payante par l’utilisateur). De leur côté, les DSI n’ont sans doute pas figé leurs préférences. Il faut sans doute s’attendre à des évolutions sur ce point dans les mois à venir.