En moyenne, les services de cloud public achetés en Europe sont plus chers qu’aux Etats-Unis, entre 7 et 19 % pour les mêmes applications.

La différence entre les prix de services de cloud public entre l’Europe, l’Asie-Pacifique, les Etats-Unis et l’Amérique est significative. En Europe, cette différence se situe entre 7 et 19 % pour les mêmes services proposés par les mêmes fournisseurs. C’est ce qu’indique le rapport Global Pricing Analysis que vient de publier le cabinet d’études 451 Research. Le Vieux Continent pourrait se consoler dans la mesure où l’écart est encore plus important avec l’Asie-Pacifique et l’Amérique Latine.

Concernant l’Europe, il s’agit là d’une moyenne sur l’ensemble du Continent qui masque des différences entre les pays. Au niveau des coûts déjà qui ont malgré tout une influence dans la détermination des prix, l’Irlande, par exemple, offre une situation très favorable avec le free cooling pour les data centers, des barèmes de taxation très avantageux pour les fournisseurs de cloud, un prix du foncier et de l’énergie électrique très bas. D’où des coûts du cloud beaucoup moins élevé qu’en Allemagne, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas.


Cloud-Price Index : Small basket vs large basket

451 Research a défini deux portefeuilles d’applications pour définir deux indice de prix. L’indice « Large-Basket » représente un ensemble de services d’infrastructure incluant de la puissance de calcul, du stockage, des bases de données, de la capacité réseau pour faire fonctionner une large application 3-tiers résiliente et évolutive incluant un support 24/7. L’indice « Small-Basket » correspond à une machine virtuelle et la bande passante nécessaire pour fonctionner une application 3-tiers non résiliente.


 

Pourquoi dans ces conditions, une entreprise européenne, asiatique ou latino-américaine rationnelle ferait appel à des services plus chers alors qu’ils pourraient se fournir « ailleurs », en l’occurrence aux Etats-Unis, pour moins cher ? Mais il n’en n’est rien pour la grande majorité car l’élasticité des prix n’est pas aussi importante et les entreprises sont sensibles à d’autres arguments pour choisir un service sur sa région. Selon le cabinet 451 Research, « de nombreux DSI préfèrent garder leurs données sur leur territoire national que de les envoyer à des milliers de kilomètres. Cela n’est pas nécessairement irrationnel – un fournisseur local offrira un support dans la langue ou aura une accréditation gouvernementale ou respectera une réglementation locale ».

2 Cloud 1

En analysant les chiffres, on constate que ces différentiels d’indices de prix (CPI ou Cloud-Price Index – voir méthodologie ci-dessous de définition de 2 ensembles d’applications : large-basket vs small basket) ne sont pas les mêmes selon les fournisseurs et connaissent même de grande différence. Pour les trois principaux acteurs du cloud public – AWS, Google et Microsoft – elles ne sont pas considérables.

2 Cloud 2

 


Les conseils du cabinet 451 Research pour choisir « régional »

  • L’avantage apporté par la prime supplémentaire doit être considéré comme une police d’assurance : oui, vous payez plus mais à payer peut pour un service supérieur en matière de temps de latence, de support ou encore de protection des données. Il faut donc comparer le supplément de prix et ces différents avantages ;
  • Certaines applications ne requièrent pas de protection des données particulières, de temps de latence ou de support local. Dans ces cas, la règle est simple : choisir le service le moins cher ;
  • Dans les autres cas, le supplément à payer doivent être évalué à l’aune des bénéfices apportés : avoir des applications hébergées en local peut supprimer ce qui peut être un casse-tête comme par exemple la protection des données ;
  • Le temps de latence est-il une question ? Les quelques millisecondes de différences justifient-elles un tel supplément ? Si non, il suffit de prendre le service le moins cher, si oui, alors il faut payer un peu plus pour offrir la bonne expérience aux utilisateurs ;
  • Quand un service ou une application tombe en panne, un support dans la langue du pays peut être un plus.
  • Un peu à l’instar des forfaits téléphoniques, il faut prendre en considération les engagements sur la durée ;
  • Le marché va se consolider, il faut donc être attentif à la pérennité des fournisseurs.