Après s’être attaquée aux pratiques anticoncurrentielles de Google, la Commission Européenne s’intéresse désormais aux récoltes et usages des données personnelles du géant américain.
On le sait, l’essentiel du Business de Google repose sur la publicité et les données que l’entreprise collecte non seulement sur nos recherches et nos centres d’intérêt via Google Search et YouTube mais aussi sur nos usages quotidiens et nos habitudes via Android, sur nos navigations, nos besoins et nos hobbies via Chromecast et Google Home et bien sûr sur nos trajets et déplacements via Waze et Google Maps. Chez Google, la donnée personnelle est le nerf de la guerre. Et son business est principalement construit sur les connaissances qu’elle a des internautes et utilisateurs de ses services et produits.
Bref, le géant américain en sait plus sur nous que nous ne nous connaissons nous-mêmes. Pas étonnant que ses pratiques aient été immédiatement dénoncées par plusieurs associations françaises et européennes dès l’entrée en vigueur du RGPD. D’ailleurs, en janvier dernier, la CNIL avait condamné Google à une sanction de 50 millions d’euros.
Selon Reuters, c’est désormais la Commission Européenne qui s’intéresse de près aux données collectionnées par le géant du Web et aux usages qui en sont fait. Elle s’inquiète également des sociétés partenaires avec lesquelles Google échange des données et leur valeur pécuniaire. Elle a ainsi envoyé de multiples questionnaires à différents acteurs européens en préambule à une investigation plus poussée.
Google a réagi à ces informations en affirmant « utiliser les données collectées pour rendre nos services plus utiles et pour afficher des publicités pertinentes. Nous offrons aux utilisateurs les contrôles nécessaires pour gérer, supprimer ou transférer leurs données. Nous continuerons à dialoguer avec la Commission Européenne et d’autres organisations sur cette discussion très importante pour notre industrie ». L’entreprise a également affirmé sa volonté de se conformer aux suggestions issues des investigations en cours.
Une bonne volonté qui ne suffira probablement pas à convaincre des instances européennes qui ont déjà infligé une amende record de 8 milliards d’euros à Google ces derniers mois pour abus de position dominante.