SAP va consacrer entre 800 et 950 millions d’euros, essentiellement au cours du premier trimestre, « afin de simplifier davantage les structures et les processus de l’entreprise et de s’assurer que sa configuration organisationnelle, ses compétences et son allocation de ressources continuent de répondre à l’évolution de la demande des clients », précise un communiqué de l’entreprise. Cette restructuration entraînera le départ d’environ 4.400 personnes, principalement aux Etats-Unis et en Allemagne, soit environ 5% des effectifs mondiaux de l’éditeur. Il devrait s’agir essentiellement de départs volontaires.

Commentant cette information lors de la présentation des résultats 2018 aux analystes, le CEO de SAP, Bill McDermott, a indiqué qu’il ne s’agissait pas de réduire les effectifs ou de réaliser des économies, mais de mieux se déployer dans les secteurs stratégiques d’avenir. De son côté, le directeur financier, Luca Music, a expliqué que la société, qui compte 96.498 salariés, devrait terminer l’année 2019 avec environ 100.000 personnes. A l’exclusion des coûts de restructuration, le plan devrait toutefois permettre des économies annuelles de 750 à 850 millions d’euros. Bill McDermott a promis un bon accord avec les salariés licenciés « afin de les traiter équitablement ».

Les deux hommes ont par ailleurs présenté des résultats 2018 plutôt mitigés, et ce malgré un redressement du chiffre d’affaires au quatrième trimestre. Au cours des trois derniers mois, SAP a dégagé un chiffre d’affaires de 7,43 milliards d’euros, en hausse de 9% par rapport aux 6,81 milliards d’euros enregistrés un an plus tôt. Les souscriptions cloud et les services d’assistance ont bondi de 41% à 1,41 milliard d’euros (IFRS). Les réservations du cloud au cours du trimestre ont augmenté de 25% à 736 millions d’euros.  Le chiffre d’affaires générés par les logiciels traditionnels et leur support a progressé plus modestement de 2% à 4,91 milliards d’euros mais reste le principal pourvoyeur de fonds. En revanche, le bénéfice après impôts a reculé de 9% à 1,69 milliard d’euros.

Sur l’ensemble de l’année, l’éditeur allemand a enregistré un chiffre d’affaires de 24,71 milliards d’euros, en hausse de 5% par rapport à 2017. A l’opposé, le bénéfice après impôts n’a progressé que de 1% à 4,09 milliards d’euros. Les souscriptions cloud et les services d’assistance ont grimpé de 32% à 4,99 milliards d’euros. Les réservations du cloud pour l’année ont progressé de 25% à 1,81 milliard d’euros. Au contraire, les revenus générés par les licences de logiciels traditionnels et le support ont diminué de 1%, pour atteindre 15,63 milliards d’euros.

Pour l’exercice 2019, SAP prévoit des revenus provenant des souscriptions au cloud et du support de l’ordre de 6,7 milliards à 7,0 milliards d’euros, soit une hausse de 33 à 39%. La firme de Walldorf s’attend à ce que la croissance du chiffre d’affaires total « augmente fortement, à un taux légèrement inférieur à celui du bénéfice d’exploitation ». Elle devrait profiter de l’apport de Qualtrics, le spécialiste de la gestion opérationnelle acquis pour 7 milliards d’euros en novembre dernier.

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