Après SAP, Microsoft et IBM, Oracle annonce à son tour la technologie In-memory à sa base de données Oracle Database 12c.

C’est Larry Ellison en personne qui a présenté cette nouveauté témoignant ainsi de l’importance de cette technologie et de cette annonce pour Oracle. Certes, la firme de Redwood Shores fait figure de suiveur dans ce domaine et ses principaux concurrents ont déjà incorporé la technologie à leur propre base de données. A la faveur de cette technologie, SAP a même développé sa propre base de données sous l’appellation HANA. Microsoft propose également cette technologie dans la dernière version de SQL Server 2014 suite au projet Hekaton. Sachant qu’Oracle proposait déjà cette technologie mais avec un produit spécifique avec Exalytics.

Comme son appellation le suggère, la technologie In-memory s’appuie sur le fait que la base de données réside essentiellement en mémoire vive et de ce fait est beaucoup plus rapide court-circuitant les accès disques beaucoup plus lents. Ces nouvelles générations de base de données sont possibles grâce à la baisse continue du prix des mémoires.

Les bases de données In Memory sont conformes aux exigences ACID (Atomicity, Consistency, Isolation, Durability) qui garantissent l’intégrité des transactions. Un des problèmes de la mémoire vive est qu’elle est volatile. Pour surmonter cette difficulté, un système de sauvegarde périodique par image disque, snapshot, permet de sauvegarder la base. Ce système est complété d’une historisation des transactions afin de remettre la base en état en cas de coupure de courant.

Grâce à l’adjonction de la technologie In-Memory, Oracle fait état de performance nettement supérieure en décisionnel pouvant dans certains cas dépasser un facteur 100, voire 1000 en mode apour les différentes applications du portefeuille de l’éditeur (E-Business Suite, JD Edwards, PeopleSoft, Siebel et Fusion Applications). En mode transactionnel, le gain est beaucoup plus modeste entre 2 et 4 fois). L’éditeur fait remarquer que les applications existantes peuvent bénéficier de ce dispositif supplémentaire sans changement ni programmation supplémentaire. Toutefois, pour bénéficier à plein de cette amélioration, les éditeurs vont devoir faire adapter leurs logiciels. De même, les utilisateurs devront placer en mémoire les données sur lesquelles ils entendent lancer les requêtes pour bénéficier du gain de performances pour ne pas subir le ralentissement lié aux accès disque.

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Pour donner une idée de l’amélioration des performances, Juan Loaiza, Senior Vice President, qui participait à la présentation à utiliser une image simple : « c’est comme marcher et voyager en avion ». Oracle indique avoir procéder à de très nombreux tests de validation avec des entreprises utilisatrices, des éditeurs partenaires et en interne pendant les neuf derniers mois.

Une des particularités de l’approche retenue par Oracle est qu’elle combine les deux approches transactionnelle et analytics grâce à un module qui créé un table en colonne directement en mémoire augmentant considérablement les requêtes en mode analytique. Lors de la présentation, Larry Ellison a montré les performances sur différents serveurs : un serveur bi-socket X86, une machine Exadata et un serveur Sparc.

Fort de cette technologie qui offre le meilleur des deux mondes – transactionnel et décisionnel -, comment Oracle va-t-il désormais positionner ses appliances et ses solutions de datawarehouse. Il va falloir mettre en avant les avantages de chacune des solutions proposées. Par exemple, Tim Shelter, Vice President Produits, Exalytics permet d’agréger des données provenant de multiples sources et d’utiliser l’outil de recherche Endeca. L’option In-Memory permettra d’accélérer les applications partageant le même serveur de base de données. En fait, à l’instar d’IBM avec son BLU Acceleration for DB2, Oracle a mis l’accent sur les performances en décisionnel là où Microsoft a mis l’accent sur le transactionnel. Mais dans tous les cas, la préoccupation des trois grands des bases de données, – Oracle, IBM et Microsoft – est de préserver la base installée et de proposer des fonctionnalités additionnelles. SAP n’a évidemment pas la même stratégie puisqu’il est nouveau sur le marché des bases de données et n’a aucune base installée.

La technologie IN-Memory technologie devrait disponible à partir de juillet sur l’ensemble des plates-formes supportant Oracle Database 12c.