La startup française annonce la disponibilité de ses « Pasqal Cloud Services », une plateforme cloud animée par son premier ordinateur quantique à base d’Atomes Neutres et hébergée par OVHcloud.

C’est une première importante. Pasqal ouvre son offre de Cloud « Quantique as a service ». La startup française a progressé de manière assez fulgurante ces derniers mois au point de désormais pouvoir donner accès à ses premiers processeurs QPU à bases d’atomes neutres au travers d’un service cloud.
Rappelons que la startup française est le précurseur d’une technologie d’informatique quantique basée sur la manipulation d’atomes de Rydberg (constitués d’atomes de Rubidium) dont on a tellement réduit l’agitation thermique (d’où leur désignation d’atome froid ou atome neutre) qu’ils en deviennent manipulables par des lasers.

Cette disponibilité montre que la startup a franchi deux étapes importantes dans la démocratisation de sa technologie.

Premièrement, si elle maîtrise le contrôle de tels atomes depuis plusieurs mois, il lui fallait encore transformer ces atomes en Qubits programmables et donc assembler ses mécanismes de manipulation d’atomes neutres au sein d’un « QPU », un processeur quantique, capable d’exécuter des « instructions quantiques ». C’est désormais chose faite. Pasqal a fait construire fin 2021, grâce au soutien financier du plan quantique via France Relance, une usine de 1 000 m2 à Massy (Essonne) pour produire jusqu’à 6 machines en parallèle et une centaine de QPU par an.

Deuxièmement, il lui fallait rendre ses processeurs quantiques accessibles ce qui supposait de disposer de services clouds (autrement dit d’une plateforme logicielle pour exploiter les QPU via le cloud), étape franchie avec la fusion Pasqal et Qu&Co en janvier, mais aussi d’un premier hébergeur qui, en l’occurrence, n’est autre que le français OVHcloud.

Pasqal annonce que deux clients expérimentent déjà son service QaaS « Pasqal Cloud Services ». Le premier est CA CIB (filiale du Crédit Agricole) et le consortium universitaire italien Cineca. Le premier s’intéresse au potentiel des algorithmes quantiques dans l’analyse des risques financiers, le second aux applications de calcul scientifique.

Pour l’instant, les machines de Pasqal sont programmables à l’aide du framework open-source Pulser qui est une bibliothèque Python de bas niveau permettant la manipulation d’atomes neutres.

Pour l’instant la plateforme QaaS est en accès restreint. Elle devrait ouvrir publiquement au dernier trimestre 2022. On ignore pour l’instant les spécificités techniques des QPU ainsi proposés par Pasqal. On sait que la startup a réussi en laboratoire à manipuler de 800 à 1000 atomes neutres. Toutefois, Pasqal avait expliqué il y a quelques semaines que les premières machines quantiques produites comporteraient entre 100 à 200 qubits. On attend désormais d’en savoir un peu plus sur la stabilité de leurs qubits et le potentiel réel de ces premiers QPU français.
De nouvelles machines quantiques Pasqal devraient également prochainement rejoindre la plateforme nationale de calcul quantique ‘HPC Quantum Hybrid’ au TGCC du CEA mais aussi le cloud Azure suite à l’accord signé entre Pasqal et Microsoft en mars dernier.

 


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