Le marché du BPM et de la RPA connaît une mutation radicale sous l’effet de l’IA. Avec Smart Investigate Agentic Automation, Pega introduit des agents capables d’orchestrer et résoudre automatiquement les exceptions de paiement, un enjeu critique pour les banques face à la montée des flux transfrontaliers et des contraintes réglementaires.
Le marché du Business Process Management (BPM) et de la Robotic Process Automation (RPA) est en pleine transformation. Longtemps centrées sur des règles déterministes et des workflows codifiés, à la rigidité si contraignante qu’elle a souvent freiné leur adoption, ces technologies s’ouvrent désormais à l’IA générative et aux agents intelligents capables d’interpréter, décider et exécuter. Cette convergence change la donne pour les entreprises, en particulier dans la finance où la complexité des flux transfrontaliers et des contrôles réglementaires explose.
C’est dans ce contexte que Pegasystems, acteur historique de l’automatisation des processus, lance Pega Smart Investigate Agentic Automation. Cette solution s’adresse directement aux banques confrontées à une hausse massive des exceptions de paiement, alimentée par de nouvelles routes commerciales, des sanctions internationales plus strictes et une adoption progressive des normes SWIFT ISO 20022. Selon le Boston Consulting Group, le marché mondial des paiements pourrait atteindre 3 300 milliards de dollars d’ici 2031, une croissance qui rend la question de la résilience opérationnelle éminemment cruciale.
La nouveauté tient à l’intégration de l’IA agentique au sein d’une solution déjà éprouvée. Là où de nombreuses banques continuent de gérer les exceptions manuellement, Pega propose une automatisation « hybride », combinant règles fixes et intelligence générative. Les agents logiciels peuvent analyser des messages SWIFT complexes, traiter des demandes issues d’e-mails, orchestrer plusieurs workflows en parallèle et même interagir avec des agents tiers via les standards MCP et ACA.
« Les banques doivent faire face à une multiplicité de défis : volume croissant des exceptions de paiement, sanctions de plus en plus complexes et modifications inédites des habitudes de paiement » souligne Steve Morgan, directeur du secteur des services financiers chez Pega. Il ajoute que ces agents intelligents sont conçus pour « penser, lire et agir comme certains de vos meilleurs experts, encore plus rapidement et à grande échelle ».
En filigrane, la stratégie de Pega illustre l’évolution d’un secteur où la valeur ne réside plus seulement dans la rapidité d’exécution mais dans la capacité à absorber des contextes mouvants. La bataille se joue désormais sur l’interopérabilité – avec les normes SWIFT ou les agents tiers – et sur la promesse de réduire les coûts tout en libérant les ressources humaines pour des tâches à plus forte valeur grâce à une IA agentique à même de décider et agir en lieu et place de l’humain quitte à demander une approbation humaine en cas de doute.
Reste une question clé auquel le marché ne tardera pas à répondre : jusqu’où les banques accepteront-elles de déléguer à des agents autonomes des tâches critiques, traditionnellement sous contrôle humain ?