S’adapter au numérique est une nécessité pour les entreprises, tous secteurs confondus.

Aujourd’hui, aucune entité n’est à l’abri d’une cessation d’activité si elle ne parvient pas à s’organiser autrement. Prenons le cas de la société Thomas Cook : celle-ci s’est déclarée en faillite l’an dernier après 178 ans d’existence, car cette célèbre agence de voyages ne s’est jamais réellement adaptée au numérique. Elle n’a pas pu survivre face à la montée des compagnies low cost et des sites Internet proposant des offres à bas prix.

En France, l’impact et l’importance de la transformation numérique peuvent se mesurer par notamment le nombre de grandes entreprises déclarées en faillite. Selon un rapport de la Coface datant de décembre 2019, si le nombre de procédures d’insolvabilité a diminué, la taille moyenne de celles-ci a augmenté.

De nouvelles préoccupations stratégiques

En matière de progrès numériques, les entreprises françaises se situent dans la moyenne mondiale. Au regard de 22 initiatives de transformation numérique, on estime leur score de maturité numérique à 61, deux points en dessous de la moyenne mondiale qui est de 63.

Les grandes entreprises ont entrepris de surmonter les différents obstacles qui se présentent à elles. Alors qu’elles indiquaient il y a un an devoir faire face à la pénurie de talents et l’aversion pour le risque, désormais, elles estiment que le développement des capacités en matière de change management est le défi qui les préoccupe le plus, sans oublier les questions budgétaires qui arrivent en seconde position. Ces obstacles deviendront des enjeux de plus en plus importants pour mener à bien la transformation numérique dans les années à venir.

Les entreprises françaises ne sont pas visionnaires

Les entreprises françaises font preuve d’une grande maturité numérique dans les initiatives « client centric », comme le marketing numérique et le marketing omnicanal. En améliorant l’expérience client et en répondant plus rapidement à leurs besoins, les entreprises françaises se classent au premier et au troisième rang des entreprises motivées par l’adoption des nouvelles technologies.

De nombreuses entreprises ont fait des progrès significatifs dans leur quête de maturité numérique. À cette échelle, seules 5 % des entreprises françaises se situent encore au bas de l’échelle. Cependant, uniquement 17 % d’entre elles se classent dans le niveau le plus haut, celui des visionnaires numériques et une grande majorité se retrouve cantonnée au milieu, ce qu’on appelle « l’impasse numérique ». Ce moment où les entreprises commencent à voir diminuer le rendement de leurs investissements technologiques.

Les entreprises les plus avancées se différencient notamment par leurs motivations à se lancer dans les technologies de pointe. Ces dernières sont beaucoup plus susceptibles d’adopter la technologie pour autonomiser leurs employés et accroître la satisfaction client.

Développer la formation et le bien-être au sein même de l’entreprise

La responsabilisation des employés est un facteur de réussite essentiel pour les grandes entreprises numériques. Néanmoins, les entreprises françaises doivent faire preuve d’amélioration dans la formation et le développement de leur collaborateur. Seulement 1 entreprise sur 5 affirme mettre la technologie au service de l’autonomisation des salariés, afin qu’ils puissent agir et conduire le changement.

Les entreprises les plus avancées recherchent des moyens pour que la technologie puisse faciliter les choses, tant pour leur équipe que pour leurs clients. Elles travaillent selon des cycles rapides et se comportent comme un véritable organisme vivant. Elles ressentent et réagissent, apprennent et s’adaptent, jusqu’à atteindre des stades d’évolutions les plus poussés. Ces entreprises les plus performantes encouragent presque universellement la formation et le travail, afin de permettre aux collaborateurs et aux clients d’accéder instantanément à l’information.

Certaines entreprises françaises interrogées considèrent l’évolution des employés comme essentielle à l’amélioration de leurs résultats. Une entreprise de vente au détail met l’accent sur la formation des employés pour faire face à la pénurie de talents. Certaines parviennent à accroître leur maturité numérique grâce à des équipes multidisciplinaires.

Des technologies plus rapides, plus performantes et moins onéreuses ne suffiront pas à elles seules à fournir les améliorations dont les entreprises ont besoin. Les plus avancées mettent ces outils numériques au service d’un modèle centré sur les collaborateurs. Alors, les collaborateurs utilisent la technologie pour répondre à leurs besoins et servir au mieux les clients, ce qui génère en fin de compte les retombées économiques qui permettent à l’entreprise de satisfaire toutes les parties prenantes et de suivre le rythme des marchés mondiaux.
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Par Jeff Kavanaugh, Infosys Knowledge Institute