Contrairement à ce qu’essayent de faire croire les fournisseurs, le prix des services cloud public ne diminuent que très lentement, seuls quelques services d’appels connaissent des baisses spectaculaires.
Sous le terme générique cloud on trouve aujourd’hui à peu près tout ce que recouvre les solutions et services informatiques. Difficile dans ces conditions de s’y retrouver et de faire un choix avisé de solutions de cloud public. D’où l’initiative du cabinet 451 Research de lancer en octobre 2014 un indice baptisé Cloud Price Index ou CPI (public edition) et qui constitue un panier moyen de consommation d’une entreprise incluant les différents services.
Pour constituer son « panier de services cloud », 451 Research a soumis une offre virtuelle à laquelle à répondu les fournisseurs suivants : AWS, Colt, Google, Swisscom, Verizon et Windstream. Il a ajouté des estimations provenant de Rackspace et CenturyLink (un panel très américain donc qu’il convient de réutiliser avec précaution auprès de fournisseurs européens et français).
Depuis octobre dernier l’indice CPI a baissé de seulement 2,25 %. L’offre serveur est celle qui a connu la plus forte baisse même si celle reste modeste à 4 %. Alors que depuis octobre, AWS a annoncé une baisse de 43 % du prix de la bande passante et restructuré ses instances réservées[1] sur nombre de services et Google dévoilé une baisse de 37 % sur l’ensemble de ses services.
« Si vous croyez les gros titres des médias, les fournisseurs de cloud seraient en pleine guerre où les marges sont écrasées et la profitabilité laminée au point de mettre le situation des fournisseurs en péril, commente Owen Rogers, analyste du cabinet 451 Research (Does a cloud price war risk providers’ profits?). Mais les données du CPI montre que peu de choses ont changé dans les catalogues des fournisseurs en matière de prix ».
L’offre « Compute » est véritablement le produit d’appel de l’ensemble des fournisseurs autour duquel ils essayent de capter l’attention. Mais les services proposés sont désormais très étoffés : stockage, services managés, support. Pour constituer son CPI, 451 Research a défini une application de serveur Web qui consiste en une application 3-tiers multi-service incluant des VM sous Linux, du stockage d’objet et en format block, des bases de données relationnelles et NoSQL, de l’équilibrage de charges (load balancing), des listes de contrôle d’accès et des sauvegardes, le tout dans une architecture résiliente. Selon le cabinet, les services du CPI représentent environ 70 % du catalogue des fournisseurs. Sachant que le coût des services de bases de données peuvent représenter jusqu’à 50 % du coût total pour faire tourner une application d’entreprise.
Les méthodes de vente utilisées par les fournisseurs de services cloud sont à peu près les mêmes que celles de hypermarchés : promouvoir quelques produits d’appel pour attirer l’attention des prospects. Toujours selon le cabinet 451 les marges de manœuvre des clients sont non négligeables. Il leur est toujours possible de négocier sur l’ensemble des aspects du contrat : prix, instances réservées, engagement, discount… Le cabinet a aussi évalué ce qu’il appelle le « best-case price » qui, lui, a baissé de 12 %. Et les fournisseurs ont tout à y gagner en menant ce type de politique en essayant de fidéliser ses clients. Car c’est là la possibilité d’avoir une meilleure visibilité et de poursuivre un développement très coûteux en investissement. Car pour les entreprises, aller vers le cloud, c’est le moyen de passer du CAPEX à l’OPEX, mais les fournisseurs de cloud eux doivent bien investir pour consolider et moderniser leurs infrastructures.
[1] Les instances réservées Amazon EC2 vous permettent de réserver des capacités de calcul Amazon EC2 pendant 1 ou 3 ans, pour un taux horaire nettement réduit (jusqu’à 75 %) par rapport au tarif des instances à la demande.