Si tout le monde connaît Amazon, le troisième hébergeur mondial, Rackspace est plus discret. Présent à Nice pour la conférence sur le Cloud organisée par Netevents, son responsable de l’offre cloud a insisté sur l’importance d’OpenStack.( En photo d’ouverture le site de rackspace à Erskirne Parc  au Texas)

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Khurram Ijaz,  ( photo ci contre) est le responsable cloud de l’hébergeur qui cherche désormais à mieux se faire connaitre avant d’installer un nouveau data center en Europe de l’ouest. Il répondait à nos questions après une présentation lors la conférence niçoise de Netevents

Info-news : « Quelle est votre situation au 25 septembre ? »

Khurram Ijaz : «.Dans le monde entier, on a réalisé en 2012 près de 1,3 milliards de  dollars de chiffre d’affaires avec plus de 5000 clients répartis sur 9 data centers dont six aux USA. Ceux ci hébergent 98 0000 serveurs mais ce chiffre évolue tous les jours.  En tant qu’hébergeur en Europe, Rackspace  a déjà comme clients  40% des  100 premières entreprises britanniques cotées au Footsie (FTSE).  On a commencé l’hébergement en 2003 à partir d’une offre destinée principalement aux développeurs. Notre offre à l’étranger repose sur trois récents data centers, un qui se situe à Londres et  les deux autres à Hong Kong et  Sydney. Actuellement, on vend nos services dans prés de 120 pays. »

 

Info-news : « Quelles sont  les plus grandes évolutions dans votre offre d’hébergement ?

Khurram Ijaz : « C’est assez hétérogène. Par catégorie, le cloud hybride et  le cloud public progressent le plus,  mais plus simplement, ce sont les serveurs de messageries privées et les applications métiers qui rencontrent le plus de succès. L’Infrastructure as a Service (IaaS) est peut être la principale évolution mais entre ce que l’on propose et le choix de nos clients, il y a un certain  temps de réflexion. En général, les entreprises n’ont pas une idée précise sur la manière dont ils utiliseront le cloud mais leur choix n’est jamais binaire: ce n’est pas le cloud ou rien. Les nouveaux démarrent sur du cloud privé puis essayent d’autres solutions en particulier  l’hybride pour le débordement. D’autres préfèrent  tester aussi des serveurs dédiés pour une application particulière afin d’obtenir de meilleurs temps de réponse. On s’adapte aux besoins et le « pay as you go » est devenu courant. On peut vraiment les laisser essayer différentes solutions de déploiement. Et  cette souplesse incite les clients depuis  2010  à expérimenter, tester et mettre en production. C’est l’un des intérêts de l’utilisation d’open stack qui est notre plate forme de développement open source.
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Info-news : «  Comment  avez vous été séduits par Openstack ?

Khurram Ijaz : «. Cette solution gratuite intéressait tous nos clients et surtout la NASA notre partenaire original  qui n’avait pas envie de dépendre d’une technologie propriétaire. Openstack est désormais poussé par un groupe d’environ 200 sociétés qui  travaillent sur le projet. Il repose aussi sur prés  de 10 000 contributeurs individuels.

C’est un phénomène  qui génère un vrai engouement autour du cloud. Cela donne aussi une grande liberté aux clients à condition qu’ils aient développé une application qui respecte les interfaces de programmations standard d’OpenStack. Ils peuvent ainsi porter leurs charges de travail sur les serveurs de différents fournisseurs de services. Chez nous, les clients ne sont pas prisonniers par des contrats annuels, ils sont libres de tester d’autres solutions. On parie sur la  versatilité, la flexibilité et le changement pour convaincre »

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Info news : que font de vos services vos principaux clients ?

Khurram Ijaz : « A l’heure actuelle, il faut être réaliste, 85% des activités informatiques reposent encore sur des serveurs privés. Les applications privées lourdes  sont les limitations du développement  du cloud car  les décideurs ont peur d’erreurs d’intégration sur des sujets essentiels. La portabilité des applications constitue l’élément décisif, mais la répartition entre les deux modes privés et cloud, qui permet d‘évoluer en fonction est courante. L’utilisation du cloud tient surtout au débordement. Le trafic classique, prédictible est conservé en interne. On utilise souvent l’expression autoscaling

Des clients comme Domino’s Pizza, se servent uniquement de nous dans du débordement pour des utilisations lors de promotions particulières par exemple : juste pour 6 heures en mode public,  mais  la plupart du temps leur utilisation reste très classique. L’utilisation des plates formes à la demande évite des achats de serveurs. Les services informatiques apprécient de pouvoir changer de mode de fonctionnement suivant leurs charges de travail mais aussi d’avoir, à n’importe quelle heure, des interlocuteurs surtout dans le domaine du développement. On est les derniers à proposer un contact téléphonique pour résoudre un problème. Nous sommes à fond dans l’Openstack et cela a créé des relations  de confiances particulières. Depuis  trois ans, on  donne aux clients l’opportunité   de choisir différentes formules. C’est la charge de travail de nos clients qui détermine les modes d’utilisation.

 

Où va Openstack ?

Rackspace a  participé au code source d’open stack dans sa partie stockage (OpenStack Object Storage component.). IBM, Redhat, VMware  mais aussi Cisco, HP et Dell ont aussi depuis largement contribué à valider le projet.  OpenStack, qui au départ était, pour les hébergeurs concurrents, un bon moyen de lutter contre l’envahissant Amazon est devenu le logiciel Open Source du Cloud. 2013-08-29-OpenStackLogoC’est le logiciel le plus surveillé des trois dernières années. Depuis la fin 2012 Suse, Canonical, CloudScaling et Piston ont crée des suites  « améliorées » d’Openstack prêtes à l’emploi. Du coté intégrateurs, HP et Dell commercialisent OpenStack dans leurs offres de cloud public. Vmware et Microsoft ont même étiqueté leurs superviseurs ESX et HyperV « Openstack compatible ». La version 7 d’OpenStack surnommée Grizzly dispose de fonctions de virtualisation du réseau embryonnaire vis-à-vis de NSX de Vmware. La prochaine appelée Havana devrait disposer de nouvelles fonctions d’administration et d’un système de facturation et de mesure d’usage qui seront décisives pour une adoption croissante par les hébergeurs. Le concurrent d’OpenStack, surtout dans le domaine privé, est  Cloudstack, le Framework IaaS Open Source confié par Citrix  à la Fondation Apache en avril 2012. Amazon, Netflix et en France Ikoula ont choisi cette solution qui à l’avantage  de ne pas dépayser les habitués des solutions Citrix et Microsoft.