Andy-KennedyAndy Kennedy avait rejoint VMware Ncira au début de 2013 en tant qu’ingénieur réseau de la Plate-forme de virtualisation (NVP) au sein de l’Unité Business Unit «Réseaux et Sécurité », après plusieurs années passées chez des fournisseurs de matériel réseaux dont Juniper. Il était à Paris, la semaine dernière, pour le forum « SDN & NFV Summit 2015 ». Nous avons pu lui poser quelques questions sur l’évolution de l’offre réseau de la firme.

 

IN : Comment évolue votre plate forme de virtualisation des réseaux ?

AK (Andy Kennedy) :« Depuis le mobile World Congress, au-delà de notre unique offre NSX, pour les hébergeurs et les entreprises nous avons introduit une nouvelle plate forme qui s’adresse aux opérateurs mobiles et qui rassemble différents services pour optimiser les fonctions de virtualisation de leurs réseaux. Notre plate forme s’appelle vCloud for NFV. Elle permet d’effectuer la gestion des services sur des serveurs classiques (ndlr : les white box) à la place d‘appliances dédiées, ce qui représente une économie substantielle. Un bon nombre d’anciennes applications de gestion (OSS) ont été réécrites par les spécialistes des télécoms sous forme d’applications virtualisées qui sont plus flexibles et rapidement mises en route. On a été aidé dans cette démarche par des grands fournisseurs telecom comme Ericsson et HP qui nous soutiennent. La version actuelle prend en charge plus de 40 fonctions virtualisées de plus de 30 différents fournisseurs, ce qui devrait faciliter l’adoption d’une forme de convergence.»

IN : Le patron de Cisco, John Chambers, vous a désigné comme son principal concurrent dans le domaine Télécom avec les fournisseurs de white box. Mais pour le moment vous n’avez pas signé de gros contrats avec des opérateurs ?

AK : « Que Cisco s’inquiète d’une simple division de VMware est un bel hommage. Mais on travaille avec Cisco, on participe à de nombreux projets avec eux. Ce ne sont pas des ennemis mais plutôt des partenaires. Pour les télécoms, on est en discussion avec des dizaines d’opérateurs et ceux-ci testent nos produits concrètement dans leurs infrastructures de réseaux mobiles. On aura bientôt de nombreux noms à vous communiquer. Déjà la filiale de l’opérateur Telekom Austria, l’opérateur serbe Vip mobile, a montré qu’elle testait « en live » sur son réseau des applications voix et données et les services IMS. La filiale de l’allemand T Mobile, en République Tchèque, a aussi montré les premières applications de voix sur réseaux LTE (VoLTE) pilotées par des serveurs IMS. On travaille avec de nombreux intégrateurs et des spécialistes des réseaux de telcos comme Cyan, un fournisseur d’outils d’orchestration. Ces sociétés mettent en place sur nos logiciels, des solutions IMS déjà connues et les testent. Vis à vis des applications, nos fonctions réseaux et stockage offrent une compatibilité complète avec le standard OpenStack. L’actuel engouement des opérateurs s’explique facilement. Ils veulent raccourcir leurs délais de commercialisation pour être les premiers à offrir de nouveaux services, car c’est un avantage compétitif. C’est une des raisons pour lesquelles ils hésitent à communiquer. Dans tous les cas, ils veulent réduire durablement leurs coûts face à des solutions propriétaires et les intégrateurs y voient aussi un atout pour proposer de nouveaux services. »

IN : Open stack paraît devenir la base de travail pour toutes les applications virtualisées mais votre version paraît être un peu différente.

AK : « On travaille avec tous les spécialistes de l’open stack, comme Mirantis pour que la version que nous commercialisons soit la plus compatible avec les standards actuels. A partir du moment où OpenStack est devenu le « control plane du NFV »nous cherchons une solution qui recueille le plus de support. Notre intérêt est de rassembler le plus de partenaires possibles. A l’occasion de la conférence SDN& NFV 2015, je participe justement au débat sur « l’open source et les standards, comment peuvent-ils s’accorder ? ». Nous travaillons avec un grand nombre comités de normalisation dans le monde pour faciliter la convergence des anciennes plates-formes avec le NFV. »

IN : A l’occasion de WM World, à la fin de l’an passé, nous avons pu interroger l’ancien patron de Ncira, Martin Cassado et celui-ci nous a précisé que Vmware se montrait de plus en plus comme un outil de sécurité.

AK : « NSX est une partie de notre plate forme vCloud for NFV pour les opérateurs et elle permet de faire fonctionner des applications de firewall virtuels. F5 Networks, Palo Alto et d’autres encore ont crée des versions de leurs outils pour les déployer plus facilement sur différents réseaux. La sécurité est l’un des premiers domaines à tirer profit de la virtualisation car cela simplifie l’administration des tâches. C’est d’ailleurs un argument important pour les opérateurs  qui peuvent gérer plus simplement leurs équipements.»