La tendance actuelle dans les entreprises est de souscrire à des services hébergés dans le cloud, ce qui simplifie de façon significative le travail des équipes IT. Mais cette proposition pratique et efficace présente toutefois un piège que les administrateurs systèmes ne doivent pas sous-estimer.
La surveillance des ressources IT fait partie des activités quotidiennes dans les entreprises de grandes et moyennes tailles, mais les plus petites peuvent elles aussi profiter des avantages de la supervision des systèmes, des espaces mémoire, de l’accessibilité ou encore de la performance.
Une telle proactivité a pour objectif de garantir des processus fluides, en permettant par exemple à un administrateur de savoir des jours à l’avance qu’un espace disque devient trop réduit. Les équipes IT préfèrent en effet éviter de recevoir des plaintes de la part des utilisateurs et surtout de devoir faire face à des pertes de production dues à une panne des systèmes.
L’ère du cloud hybride
Aujourd’hui, de plus en plus d’entreprises décident d’opter pour un environnement en cloud hybride, avec une partie de leurs données et applications hébergée en interne (« On-Premise ») ou dans un cloud privé, et une autre partie basée dans le cloud public, qu’il s’agisse d’infrastructures, de stockage ou de logiciels en SaaS (Software as a Service).
En ce qui concerne la partie On-Premise de cet environnement, on ne trouve pas de contraintes spécifiques pour sa surveillance : les différentes applications standards du système d’exploitation et les espaces de stockage peuvent être parfaitement supervisés. La moindre défaillance sera détectée très rapidement par les administrateurs réseaux et systèmes grâce à leur logiciel de supervision.
Mais que se passe-t-il en revanche si Dropbox ne fonctionne pas correctement, que la mémoire OneDrive est saturée, ou que les e-mails d’un serveur de messagerie hébergé n’arrivent plus ? Vers qui vont se tourner les utilisateurs indignés dans ce type de situation ? Très probablement vers le service IT de leur entreprise.
Les services souscrits dans le cloud sont extrêmement pratiques pour l’utilisateur. Enfin, tant qu’ils fonctionnent sans le moindre problème… Etant donné que les administrateurs et les responsables IT de l’entreprise ne disposent que d’un champ d’action limité au strict minimum dans ce genre de situation, ils sont la plupart du temps tout aussi impuissants et démunis que les utilisateurs.
Heureusement, les responsables IT du côté des prestataires de services prennent généralement bien soin de leurs machines et de leurs services. Il faut dire que la satisfaction de leurs clients est en jeu, avec bien souvent des contrats de niveau de service (SLA) formulés très précisément.
Superviser les services en local et dans le cloud de la même manière
Etant donné que tous les services basés dans le cloud ne sont pas similaires, les administrateurs peuvent avoir recours à différentes options pour la surveillance de leurs systèmes externalisés, généralement des IaaS (Infrastructure as a Service) ou des variantes, donnant accès à des machines virtuelles (VM) hébergées dans un Data Center.
Les composants de stockage et de réseau sous-jacents demeurent sous le contrôle du fournisseur de service et échappent donc à la supervision directe par les entreprises clientes. Mais cela ne leur est pas fondamentalement nécessaire d’obtenir une visibilité sur les détails de l’infrastructure. Il existe toutefois une fonction permettant de gérer une partie des systèmes en collaboration avec un fournisseur de services hébergés, via une connexion VPN/DirectAccess reliée au système principal interne de l’entreprise. Ce qui ne représente pas un réel défi de mise en place.
Plus essentiel en revanche, les administrateurs ont la possibilité de surveiller à distance tous les services localisés dans les machines virtuelles à l’aide d’une sonde reliée au logiciel de supervision installé en local. Selon la configuration de leur infrastructure, certains administrateurs peuvent choisir une option inverse en installant le logiciel de supervision directement sur l’une des machines virtuelles et non pas sur les serveurs locaux. Ce sont ces derniers qui seront cette fois surveillés par une sonde distante.
Dans un cas comme dans l’autre, et hormis quelques différences de temps de latence infimes, cela ne change rien à la supervision globale du cloud hybride, avec une interface unique et des tableaux de bord qui ne font pas de distinctions notables entre les serveurs locaux et ceux dans le cloud. Ainsi, tous les processus de surveillance fonctionnent de la même façon pour des services hébergés dans un Data Center distant que pour ceux basés dans le réseau principal interne de l’entreprise.
Toutefois, comme il existe rarement un accès réseau privé entre les serveurs distants et locaux, les connexions s’effectuant via l’Internet public, un administrateur qui souhaiterait tout de même superviser globalement son infrastructure hybride aura la possibilité d’employer d’autres méthodes que nous ne détaillerons pas ici.
Gestion localisée de la performance
La supervision du cloud se limite donc avant tout aux services hébergés. Les administrateurs peuvent ainsi garder un œil sur les temps de réponse et la disponibilité des sites web et des ports SMTP, entre autres. Le tout en prenant en compte les éventuelles « distorsions » dans les flux de données, si celles-ci doivent par exemple transiter entre l’Europe et l’Asie.
Pour pouvoir répondre à ces besoins, les systèmes de supervision proposés par les fournisseurs disposent de fonctions étendues pour la surveillance du cloud hybride, avec des capteurs dédiés et positionnés sur différents continents, afin d’obtenir une « supervision localisée ». Généralement, des capteurs spécifiques pour Amazon, les services de messagerie, les systèmes VMware, Microsoft OneDrive, Dropbox, Google Drive et Google Analytics complètent ainsi les offres du marché.
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Christophe da Fonseca est Sales Development Manager France chez Paessler AG