VMware et EMC ont annoncé hier soir qu’ils mettaient la firme Virtustream, rachetée l’été dernier (pour 1,2 milliard de dollars)  et tous leurs logiciels pour le cloud ​​public dans un même panier et sous la même marque, Virtustream. Le PDG de Virtustream, Rodney Rogers, sera à la tête de cette structure  et rapportera au conseil d’administration qui comprendra le président d’EMC, Joe Tucci, et le CEO de VMware, Pat Gelsinger. Les résultats financiers de Virtustream seront consolidés dans les états financiers de VMware commençant au 1er trimestre 2016.

Rappelons que EMC détient 80% de Vmware et que la firme Virtustream sera détenue à 50% par VMware et EMC. Cela ne va pas simplifier le paysage lorsqu’on sait que Dell doit bientôt racheter EMC pour 67 milliards de dollars. Selon Vmware, Virtustream devrait générer plusieurs centaines de millions de dollars en revenus récurrents dés 2016, grâce à ses outils axés sur les services de cloud computing d’entreprise. La perspective de voir croître son marché de un à plusieurs milliards au cours des prochaines années à incité VMware a créer une « businesss- Unit » dédiée aux logiciels pour fournisseur de Cloud. Elle y incorporera donc les offres existantes de gestion de cloud de VMware ( Vlcoud ) et les actifs logiciels de Virtustream – y compris sa plate-forme de gestion des clouds xStream et d’autres logiciels spécialisés dans l’administration des clouds. Vis à vis de Dell, Virtustream n’avait pas intérêt à être lié à un fournisseur spécifique de matériel, et l’on comprend aisément que Dell, de son coté, ne voulait pas risquer de forcer la main à ceux qui voudraient installer d’autres logiciels de cloud sur ses serveurs.

Un travail d’externalisation serait-il en train de débuter?

En commençant à placer certains de ses joyaux dans des filiales, Vmware les valorise et en même temps se dévalue un peu. Le groupe israélien Rad avait, un peu de la même manière à la fin des années 90, multiplié ses filiales à partir de sa structure de base en finançant leurs développement avec l’argent issu de la bourse. La méthode s’était un peu émoussée et avait été ensuite décriée par les actionnaires à l’époque de la bulle mais cela avait permis de créer une constellation de firmes qui ont été vendues ensuite « par appartement ».

VMware , « les joyaux de la couronne seront « toujours  » indépendants »

Ces nouvelles viennent un jour après que Michael Dell, qui sera le président de l’entité Dell-EMC, a priori,  se soit engagé à maintenir VMware comme une société indépendante, dans une « fédération » de l’ensemble qu’il a appelé « le joyau de la couronne ». Interrogé lors d’une conférence de presse avant l’ouverture de VMworld, mardi Soir, Michael Dell n’a pas voulu trop insister sur ce sujet  étant donné :  « qu’il reste encore 50 jours pour que l’affaire soit réellement signée et qu’en attendant nous préférons mettre en lumière les réalisations de nos clients et nos propres produits.  » Pour les observateurs financiers, l’accord permet de valoriser des actifs de VMware, ce qui était prévu. Sur le rachat d’EMC, Michael Dell a toutefois précisé que cela donnerait pour Dell principalement l’accés à de très grandes entreprises et que cela étendrait son porte feuille de produits de stockage pour devenir incontournable. A la fin de cette conférence, nous avons pu poser une seule question à Tom Sweet, le directeur financier de Dell, sur le fait que le rachat correspondait à la plus grande sortie de bourse jamais réalisée, mais celui-ci  nous a précisé que si la structure de contrôle d’EMC-Dell devrait être privée, EMC resterait en bourse, ce qui correspondrait pour être cohérent, selon notre point de vue, à un pilotage d’une structrure publique cotée en bourse par une structure privée, indépendante, un rêve pour Michael Dell qui a toujours considéré les actionnaires comme des tyrans aveugles. « Vous en saurez plus bientôt » nous a précisé Tom Sweet, le directeur financier de Dell, sereinement. Comment une société privée, Dell, en l’occurrence, peut-elle racheter une société publique cotée en bourse et piloter une de ses filiales sans être soumise aux mêmes contraintes que toutes autres firmes cotées ? Le montage, soumis à l’approbation de la  SEC, méritera d’être expliqué dans le détail .