La consolidation des ESN françaises se poursuit. Après Alfun et Inetum, c’est au tour d’Umanis d’être racheté pour 310 millions d’euros par le groupe canadien CGI.

Décidément, après deux ans de crise pandémique aux conséquences multiples et variées, l’univers des ESN et ETI françaises est en pleine transformation avec des rachats et des fusions un peu dans tous les sens. Ce n’est pas une surprise. En 2021, une étude du cabinet de conseil In Extenso Finance & Transmission évoquait déjà les inquiétudes des dirigeants d’ESN même si ces dernières ont globalement moins souffert de la crise que bien d’autres secteurs. 86% d’entre eux anticipaient une baisse des valorisations des ESN et s’attendaient dès lors à des rachats et des rapprochements.

Loin des rumeurs qui ciblent aujourd’hui Atos qui cristallise les difficultés de croissance organique des ESN après 2 ans de crise pandémique aujourd’hui suivie d’une crise géopolitique, on assiste aux grandes manœuvres anticipées. Les fonds de LBO ont beaucoup investi dans les ESN ces derniers mois (Talan, Smile, Magellan, Devoteam,…). Et les rapprochements se sont multipliés : Leansys rachetée par Objectware, Alfun rachetée par DevoTeam, et surtout Inetum (ex GFI) rachetée par un fonds américain pour deux milliards d’euros.

On apprend cette semaine que c’est au tour de l’ESN Umanis d’être rachetée par un groupe canadien, CGI.

Umanis avait racheté l’ESN Alphonse en mars 2021, mais aussi réalisé 670 recrutements en 2021 et un chiffre d’affaires de 246 millions d’euros l’an dernier. Essentiellement basée en France mais combinant de multiples compétences notamment dans le domaine du Digital Workplace, l’IA, l’intégration, et les infrastructures cloud, l’ESN semblait avoir le vent en poupe. Mais ses succès ont attiré les regards d’un groupe étranger qui cherchait justement à assoir sa présence dans l’hexagone.

Né en 1976 au Québec, le groupe CGI a réalisé un CA de 12 milliards de dollars en 2021 et compte 82 000 collaborateurs dans le monde.
Le groupe annonce être entré en discussion exclusive afin d’acquérir 70,6% du capital d’Umanis (représentant 81,9% des droits de vote). Une première phase qui sera ensuite suivie d’une OPA pour acquérir les parts restantes.
Pour George Schindler, Président et Directeur Général de CGI, « cette transaction s’inscrit dans notre stratégie Build & Buy visant à générer une croissance externe rentable tout en servant de catalyseur à notre croissance organique future ». Ce rachat permet à CGI de renforcer encore un peu plus sa présence en Europe de l’Ouest et marque une vraie volonté de s’imposer dans le paysage français en s’appuyant sur une ESN déjà bien connue des entreprises.

« J’ai fondé Umanis en 1990, introduite en bourse en 1998 et je suis particulièrement fier du parcours de l’entreprise et de la valeur créée pour tous nos actionnaires au cours des dernières années. À l’avenir, les collaborateurs et les clients d’Umanis bénéficieront grandement du soutien de CGI, avec qui nous partageons une vision et des valeurs communes » explique Laurent Piepszownik, Président-Directeur Général d’Umanis.


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