La semaine dernière, la Chine décidait de bannir Windows 8 des ordinateurs gouvernementaux. Officiellement il s’agissait de garantir la sécurité de ces derniers après l’abandon par la firme de Redmond du support de Windows XP.

Nous pensions alors qu’il s’agissait en fait d’une mesure de rétorsion après les poursuites engagées aux Etats-Unis contre 5 militaires chinois accusés d’espionnage au détriment de grandes entreprises du nucléaire, de la métallurgie et du secteur photovoltaïque.

Une nouvelle décision des autorités chinoises – si elle se vérifie – semble confirmer cette hypothèse.

D’après Bloomberg, qui se base sur quatre personnes proches du dossier mais souhaitant rester anonymes, Pékin aurait en effet demandé aux banques chinoises de se séparer de leurs serveurs IBM et de les remplacer par des équipements locaux.

Un groupe de travail présidé par le chef de l’Etat chinois, Xi Jinping, aurait par ailleurs diligenté une enquête gouvernementale sur l’espionnage US dans le pays.

Selon le Financial Times cette fois, Pékin fermerait pour les mêmes raisons la porte aux grands cabinets d’analyse US (Mc Kinsey, Boston Consulting Group).

Incontestablement, le ton monte entre les deux pays qui s’accusent mutuellement d’espionnage.

Les révélations d’Edgar Snowden sur les pratiques de la National Security Agency n’en finissent pas de menacer les intérêts de l’industrie IT, non seulement en Chine, mais également dans le monde entier.

Dans un courrier envoyé récemment au président Obama, le CEO de Cisco, John Chambers, se plaignait d’ailleurs des méthodes de la NSA, qu’il qualifiait de  « problème qui affecte un secteur dans sa totalité ».

Il évoquait notamment les interceptions et les modifications d’équipements réalisés par l’agence de sécurité avant leur livraison.

Si l’information de Bloomberg se vérifie on sera en droit de se poser une autre question : Pourquoi le gouvernement chinois accuse-t-il directement IBM alors que le constructeur est sur le point de transférer ses serveurs à Lenovo, un constructeur chinois qui rappelons-le, va également avaler la téléphonie mobile de l’Américain Motorola ?