Depuis mercredi dernier, Google affronte, dans la presse et sur le terrain, les fonctionnaires californiens du DMV (Department of Motor Vehicles) sur les projets de règlements de voitures « autoconduites ». Après avoir investi 60 millions de dollars dans l’intelligence artificielle automobile, Google attendait depuis 2012 que l’état de Californie en termine avec ses études de faisabilité.
Mais depuis mercredi dernier, c’est la douche froide, le DMV a publié un rapport, trés orienté sécurité, qui impose une floppée de contraintes qui remettent ses projets d’autonomie aux calendes grecques. La directrice du DMV, Jean Shiomoto ( photo)
a précisé dans le communiqué accompagnant le nouveau règlement que l’objectif principal de la législation proposée « est la sécurité des véhicules autonomes et la sécurité du public qui va partager la route avec ces véhicules « . Le gouvernement californien, en invoquant la sécurité, ne veut surtout pas, à notre avis, remettre en cause les firmes impliquées dans la situation économique actuelle du secteur automobile. Ainsi, il faudra disposer d’un permis et passer une qualification, ce qui démolit l’objectif original des Google cars, des sortes de taxis pour personnes dépendantes que l’on pourrait piloter en entrant une adresse de destination. Dans le même document, sorte de règlement publié mercredi, un détenteur de permis de conduire devrait être dans la voiture, prêt à prendre le relais en cas de besoin, ce qui impose des pédales de frein, d’accélérateur et un volant, trois éléments absents de googles cars actuelles. Le pilote sera responsable de toutes les violations de la circulation. C’est d’ailleurs cette notion de responsabilité des accidents qui a pesé lourd dans les choix du DMV.
Un conducteur classique serait plus fiable qu’un ordinateur ?
Google est en désaccord total avec cette idée d’homme « plus sûr que la machine », précisant que toute la technologie développée jusque-là avait pour but d’aider les gens qui ne peuvent pas conduire, comme les handicapés et les personnes âgées. Google qui, en quatre ans, a créé une voiture autonome l’aurait fait rouler sur plus de 1,6 million de kilomètres en Californie et au Texas sans accidents notoires. Pour Google, sa technologie serait donc suffisamment aboutie pour passer dans une nouvelle phase, immédiatement d’ailleurs, dans des lieux moins fréquentés que les routes de campagne comme des campus universitaires ou de ceux de grandes entreprises.
Les espoirs liés au projet de Jerry Brown paraissent abandonnés
On est désormais loin de la signature du projet de loi signé par le sénateur Jerry Brown en Septembre 1992. (photo avec Sergei Brin au premier plan). Ce jour-là, le cofondateur de Google, Sergey Brin avait prédit que les véhicules autonomes seraient disponibles dans les cinq ans. 
Google a ce projet compromis en travers de la gorge
Le porte-parole de Google, Johnny Luu, a déclaré que la priorité absolue de Google était aussi la sécurité, et que les voitures sans conducteur visent à réduire le nombre d’accidents causés par une erreur humaine. Certains experts disent que la présence d’un conducteur détenteur de permis et donc responsable d’un véhicule autonome ne le rendrait pas plus sécurisé. Don Norman, professeur et directeur du Design Lab à l’UC San Diego avait d’ailleurs récemment rappelé que « Les véhicules autonomes les plus dangereux sont ceux qui requièrent la surveillance humaine. Les gens sont incapables de contrôler quelque chose sur de longues périodes, puis prendre le contrôle quand une urgence survient. Des décennies de recherches scientifiques et l’expérience acquise avec des pilotes bien formés, dans l’aviation commerciale, le démontrent tous les jours. »
La déception ne va pas se limiter aux USA
En France, l’Observatoire Cetelem de l’Automobile 2016 a justement remis cette semaine un rapport sur les véhicules autonomes. Il a interrogé sur ce sujet plusieurs milliers d’automobilistes, dans quinze grands pays du monde, par le bureau d’étude TNS Sofres. Ceux-ci estimaient à 75 % que la voiture autonome deviendrait une réalité. 
De l’autonomie à l’aide au pilotage.
Face aux voitures autonomes, Carlos Goshn, le PDG de Renault/Nissan avait, lors du salon de Tokyo, (photo ci-dessous) pour sa part, mis en valeur la technologie maison, le »Nissan Intelligent driving « qui aiderait le conducteur à voir, penser et réagir plus vite.





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