Rendre le big data simple et accessible à tous, tel est l’objectif poursuivi par la société Datameer qui a développé une solution complète basée sur Hadoop.
21 datameer 3C’est en 2005 que Stefan Groschuft décide de partir dans la Silicon Valley pour créer sa propose société de consulting dans l’analytics. En 2009, il décide de passer de l’activité de conseil à celle de développement de produits pour proposer ce qu’il appelle la troisième génération de business intelligence. La première est constituée de solutions telles que BO ou Cognos dans lesquelles rien ne peut se faire sans l’implication de l’informatique. Dans la seconde génération avec des entreprises comme Tableau ou Spotfire, la partie visualisation est accessible aux utilisateurs non expérimentées et proposée en mode libre-service. La troisième que veut incarnée Datameer apporte une démocratisation totale dans laquelle l’utilisateur peut accéder à l’ensemble des phases de la business intelligence, de l’intégration des données à la visualisation en passant la préparation et l’analyse.

Hadoop s’est rapidement imposé car il supporte « 80 % des données brutes (structurées, non structurées ou semi structurées (logs) ». « C’est aujourd’hui une évidence, indique Stefan Groschuft, CEO et fondateur de Datameer, mais quand j’ai lancé ce projet personne n’y prêtait vraiment attention ». N’importe quelle distribution d’Hadoop peut être utilisée avec Datameer.

La solution couvre l’ensemble des étapes d’un projet de business intelligence : intégration préparation analyse, visualisation, exportation des données. Datameer est conçu pour tirer parti de la puissance d’Hadoop notamment en utilisant ce qu’on appelle le principe schema-on-read (voir ci-dessous) selon laquelle les données sont copiées dans leur format natif. « Les projets traditionnels de BI, de l’ETL au reporting nécessitent 18 moins pour être mis en œuvre », explique Stefan Groschuft. Avec une solution de type Datameer, des données brutes à la visualisation et la préparation par simple drag & drop, il faut compter seulement deux mois ».  

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Pour l’utilisateur, Datameer a repris la métaphore du tableur, le produit de loin le plus utilisé, encore aujourd’hui, pour manipuler des données. Au niveau de l’intégration, sont disponibles quelque 70 connecteurs permettent de récupérer des données de nombreuses sources différentes. La préparation et l’analyse s’effectue dans une interface de type tableur offrant plus de 250 fonctions qu’il est possible d’appliquer aux différentes données. Par exemple, extraire des portions d’url. Ensuite, les données sont transférées au module de visualisation qui propose de nombreux modèles de dessins et autres graphiques ainsi que des widgets qu’il est possible d’actionner par drag & drop.

La plate-forme inclut également des fonctionnalités avancées de sécurité, de gouvernance des données, d’analyse de séries temporelles, de machine learning… Une solution complète pouvant être manipulée sans connaissance avancée. Une nécessité lorsqu’on sait que seulement 10 % des données des entreprises sont exploitées alors qu’elles constituent de véritables mines d’or. « Quand vous utilisez un iPhone, vous n’avez pas besoin de lire le guide utilisateur et d’ailleurs vous ne souhaitez pas le faire, explique Stefan Groschuft. Avec Datameer, nous avons eu une approche similaire ».

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Les cas d’utilisation son variées et peuvent couvrir de applications de détection des fraudes ou de suivi de comportement clients ? A ce jour, les secteurs les plus actifs sont la finance, la distribution et les télécoms.

La tarification s’effectue au forfait de 5000 dollars par serveur et par an ou en mode cloud (Le produit est disponible sur Azure) pour 50 000 dollars par an tout inclus.  Aujourd’hui, la majorité des clients utilisent Datameer en mode licence installée sur site. Parmi les partenaires commerciaux, on peut mentionner Fujitsu ou Microsoft.

Stefan Groschuft entend rester indépendant et prévoit une introduction en bourse en 2019. A ce jour, la société a levé 76 M$ en plusieurs tours et indique adopter une approche guidée la prudence. « Nous avons été créé en période de crise et nous nous fixons comme objectif de proposer un produit qui apporte de la valeur plutôt que de nous concentrer sur le montant de financement recueilli ».