La plupart des processeurs actuels sont gravés en 10 nm voire en 7 nm. Continuer de descendre ainsi la finesse de gravure des CPU conduit à des processeurs sans cesse moins consommateurs de puissance et à la production de chaleur réduite (à puissance égale). Cela permet aussi d’insuffler de nouvelles fonctionnalités sans augmenter la taille des chips.

Intel a connu quelques déboires ces dernières années pour passer en 10 nm. Mais ces derniers sont aujourd’hui du passé. La génération 2019 d’Intel Core i est bien gravée en 10 nm. Et le fondeur estime désormais pouvoir réduire la finesse tous les deux ans et être en mesure de suivre cette cadence également imposée par la concurrence (notamment ARM).

Ainsi, lors du dernier IEEE International Electron Devices Meeting (IEDM) il a été ainsi beaucoup question de gravure en 5 nm dès 2023, de 3 nm dès 2025 et de 2 nm vers 2027. Intel a créé la surprise au travers un de ses partenaires ASML qui a annoncé une finesse de gravure de 1,4 nm en 2029.

Certains estiment ce rythme effréné un peu trop optimiste. Pour ne pas se retrouver coincer, Intel affirme avoir réussi à séparer le processus de design des CPU de la technologie de gravure qui devra être appliquée pour donner naissance aux processeurs. Intel concevrait ses CPU en appliquant un principe de précaution dénommé « Back-Porting » : typiquement, les processeurs génération 7nm en cours de design pourront être gravés en 10 nm si le process industriel n’est pas prêt, et ceux en cours de conception pour du 5 nm pourront l’être en 7nm si la technologie n’est pas prête en temps voulu. De quoi éviter les retards connus ces dernières années.

Mais jusqu’où irons-nous ? Difficile à prédire, mais lors de cette conférence certaines discussions ont porté sur « 0,3 nm », une finesse extrême qui soulève d’énormes défis et nécessite encore des années de recherche fondamentale pour que l’on puisse prédire sa faisabilité et une date potentielle d’arrivée. Mais souvenons-nous qu’au milieu des années 80, alors que les processeurs étaient gravés en 1000 nm voire 800 nm, les experts craignaient qu’il soit simplement impossible de graver en dessous de 90 nm.