Une intense activité pour un marché très atomisé dans une profusion de standards, de technologies et un vaste éventail d’usages, aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises. Par Alain Baritault

Difficile de traduire le terme anglais de wearable pour caractériser cette très vaste gamme de produits numériques connectés et portables sur soi. C’est un Français qui vit en Silicon Valley depuis plus de 40 ans qui fut un des pionniers particulièrement innovant de ce secteur. En effet, lors de la naissance de sa fille Sophie en 1997, Philippe Kahn inventait la 19-wearable-3première solution de téléphone couplé à un appareil photo, lui permettant d’envoyer en temps réel les photos de son bébé à sa famille dans le monde entier, par le réseau téléphonique. L’innovation a rapidement été adoptée au point de remettre en question l’appareil photo grand public.  Il n’en n’était pas a son coup d’essai puisque depuis une quinzaine d’année, il avait déjà crée plusieurs sociétés dont Borland (Turbo Pascal, Sidekick, Paradox, Quattro Pro, C++…). Il est aujourd’hui CEO de la société Full Power, une sorte de laboratoire de développements technologiques autour des capteurs mobiles. Il a créé 2 plateformes appelées Sleeptracker et Motion X qui sont utilisées sur une dizaine de produits wearable vendus par Nike, Jawbone, Comcast, Pioneer, JVC et d’autres. Ses technologies équipaient, entre autres, des sportifs américains aux jeux olympiques de Rio.

Un écosystème riche et innovant, très actif mais encore instable

Sous-ensemble de l’Internet des Objets, les wearables incluent vêtements, montres, bracelets, lunettes, caméras, et de nombreux appareils généralement associés à un ou plusieurs capteurs, jusqu’aux appareils médicaux ou des appareils plus spécialisés que l’on porte sur soi et qu’on utilise directement ou indirectement pour une effectuer une tâche professionnelle ou un diagnostic. Grâce à leur connectivité, souvent reliés à un smartphone, ils sont à l’arrivée d’une chaine de composants semi conducteurs divers qui assurent leurs fonctionnalités, ils s’appuient sur les infrastructures de télécommunications existantes et sont le point de départ d’une vaste étendue de services immédiats ou induits qui s’adressent directement ou indirectement aux personnes qui les portent ou les utilisent.

Les secteurs industriels et de nombreux métiers y ont maintenant de plus en plus recours, particulièrement dans la santé et la sécurité. Parce qu’ils captent et retiennent les informations en temps réel, Ils produisent enfin un nombre astronomique de données sur les usages et un grand nombre d’activités, données qui font rêver les responsables marketing, les analystes, les vendeurs, les gouvernements… Enfin, la sécurité et la confidentialité de ces données, ainsi que leur utilisation, restent encore un aspect plutôt problématique et s’imposent comme un élément clé de l’évolution future du secteur. Toutes ces caractéristiques en font un secteur varié très actif basé sur un écosystème dont la dynamique reste assez fragile et imprévisible, parce que les conditions économiques de mise en œuvre de cette chaine de valeur sont encore assez instables.

 


Les Wearables tiennent conférence dans La Silicon Valley 

A Fort Mason, dans les anciens docks tout près de la Marina de San Francisco se tenait, les 12 et 13 juillet, la 10ème WT Conference, organisée par Wearable Technologies AG, une société allemande qui regroupe une nébuleuse de sociétés autour de Navispace, organisme de services basé près de Munich crée par Christian Stammel en 2003, très clairement un précurseur dans le domaine des wearables. 19-wearable-1WT semble fonctionner comme un business accélérateur pour l’écosystème des technologies wearables et regroupe une vingtaine de partenaires grandes entreprises et startups. Là durant 2 jours, les intervenants se sont succédé autour de plusieurs thèmes, chacun disposant d’une petite demi heure pour présenter sa technologie, son produit, ses réflexions, son expérience sur l’un des nombreux aspects de ce vaste secteur. Quelques 300 participants étaient venus les écouter et voir une trentaine de sociétés présentant leurs activités sur des petits stands, dans le hall attenant. Une semaine plus tard se tenait à San Jose, à l’autre bout de la Silicon Valley, la conférence  Wearable Tech Con and IoT.

19-wearable-2Ensuite à la fin du mois de juillet se tenait à Santa Clara une conférence appelée Linley Mobile and Wearable Conference organisé par un des organisateurs du Microprocesseur Forum qui reste toujours au coeur de tout ce qui se passe en matière de circuits intégrés pour l’industrie électronique, plus particulièrement maintenant pour les nouvelles évolutions des télécommunications mobiles. Il faut ajouter à ces conférences une manifestation incontournable, IDF 2016, où Intel, l’un des 3 ou 4 poids lourds de la région impliqués dans l’IoT, présentait plusieurs nouveautés dans le domaine des wearables.