Lors de sa rencontre avec Donald Trump au mois de décembre, la CEO d’IBM, Ginni Rometty a déclaré haut et fort que son entreprise allait recruter 25.000 personnes aux Etats-Unis. Elle réitérait ainsi des promesses rendues publiques le mois précédant dans une lettre ouverte au nouvel hôte de la Maison Blanche.
Elle a semble-t-il omis de dire que ces recrutements concernaient certaines activités stratégiques comme le cloud, l’analytique ou encore l’intelligence artificielle, mais que les suppressions de postes et les délocalisations d’emplois entamées lors de la grande restructuration triennale lancée en 2015 se poursuivaient.
Ses propos ont suscité une vague de commentaires sur les réseaux sociaux constate Bloomberg. « Ginni Rometty met fin à la carrière de milliers de salariés de l’IT et se vante d’être une sorte de héros qui va recruter 25.000 personnes. Selon moi, c’est parfaitement hypocrite », explique ainsi Sara Blackwell, une avocate de Saratoga (Floride) qui défend près d’une centaine de salariés licenciés, lesquels ont notamment porté plainte contre l’employeur pour discrimination. Certains salariés ou ex-salariés fraîchement remerciés s’étonnent par ailleurs que la CEO n’a pas jugé bon de dévoiler combien de personnes avaient été licenciées aux Etats-Unis en 2016.
La dirigeante a toutefois reconnu dans un article qu’elle a publié dans USA Today en décembre, qu’elle « recrutait parce que la nature du travail évoluait », laissant ainsi entendre que ces recrutements pouvaient avoir comme contrepartie des licenciements.
Les divisions « legacy » de Big Blue poursuivent leurs délocalisations constatent nos confrères. A titre d’exemple, début 2016, deux anciens managers de Big Blue expliquaient que 30% des effectifs de la division Technology Services étaient basés aux USA. A la fin de l’année, ce pourcentage avait été réduit d’un tiers selon un de ces managers.
Les licenciements peuvent également être motivés par d’autres considérations économiques. « Je trouve insultant que la raison invoquée pour mon départ était, entre guillemets, la transformation des compétences », explique de son côté, un salarié remercié il y a deux mois après 20 ans de présence malgré, selon lui, de bonnes performances. « Mais au même moment, mon emploi exact et celui d’un de mes collègues ont été attribués à de jeunes embauchés. »
Il y a encore trois ans, rappelle Bloomberg, IBM fournissait la liste des salariés remerciés, avec leur position, le nom de leur département, leur âge ainsi que d’autres informations qui permettaient notamment de vérifier l’absence de discriminations. En 2014, la firme d’Armonk a mis fin à cette pratique, ce qui empêche d’évaluer l’ampleur des licenciements.
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