IBM investit 1,2 milliard dans le cloud, rachète Cloudant, un service de base de données cloud et prépare une nouvelle vague de suppression d’emplois pour l’année 2014.

En juin 2013, IBM procédait à l’acquisition de SoftLayer et redéfinissait sa stratégie dans le cloud en constituant une nouvelle offre autour des services SmartCloud pour des solutions de cloud privé et public. Suite à cette annonce, IBM a annoncé qu’elle allait développer un réseau mondial de centres Cloud locaux à destination des entreprises, constitué de 40 data centers – dont un à Paris qui devrait être ouvert au second semestre 2014 – dans le monde.

C’est à l’occasion de Pulse, la première conférence Cloud qui se tient actuellement à Las Vegas, IBM dévoile un nouvel environnement de développement et des « Capacités as a service » autour de trois nouveautés pour accélérer l’adoption des clouds hybrides

Premier étage de cette annonce, IBM lance une nouvelle « Plateforme as a Service » baptisé BlueMix, qui associe la force des logiciels d’IBM et les technologies tiers et ouvertes. BlueMix met à disposition un portefeuille de solutions DevOps[1] dans le Cloud pour planifier, développer, tester, déployer et gérer des applications dans le Cloud. Les services de DevOps aident les développeurs, les sociétés indépendantes et les équipes des grandes firmes à commencer à construire des applications d’entreprise directement dans le cloud sans avoir à investir dans des infrastructures.

IBM porte son portefeuille middleware, en particulier l’ensemble des logiciels WebSphere, sur l’infrastructure Softlayer à travers des « patterns » (modèles ou logiciels prédéfinis). Plus de 200 patterns d’application et de middleware sont disponibles auprès d’IBM ou de ses partenaires. Ils permettent la portabilité d’applications à travers un environnement Cloud hybride, offrant ainsi la flexibilité pour déployer les applications et le middleware sur site ou hors site et simplifiant ainsi le management IT hybride.

Dernier étage de cette nouvelle vague d’annonces, IBM porte ses services de management sur le Cloud à travers le portefeuille de solutions Systems Management as a Service. En quelques clics, les professionnels de l’IT peuvent essayer et acheter des services de management en mode SaaS, à la fois dans le Cloud et sur site, ainsi que des objets connectés et des applications d’entreprise. Cette nouvelle offre est disponible à la fois en mode « as a Service » hébergée sur IBM Softlayer ou sous forme de logiciel installé sur site.

SoftLayer intègre IBM Power Systems dans son infrastructure Cloud. Les premières offres qui bénéficieront de Power Systems incluent :

– Des solutions Watson : Watson Discovery Advisor, Watson Engagement Advisor et The Watson Development Cloud ;
– Software as a Service qui comprendra un large éventail de services de données optimisés sur Power Systems, y compris DB2 BLU d’IBM et IBM Cognos ;
– Infrastructure as a Service : des « bare metal » Power Systems seront proposés aux clients recherchant une plateforme d’infrastructure à la demande.

IBM lance également IBM Wave pour z/VM, un outil de gestion de la virtualisation (avec l’automatisation, la visualisation intelligente, le contrôle simplifié et une administration unifiée) pour gérer l’hyperviseur IBM z/VM et des serveurs virtuels Linux sur System z.

Toujours dans le cloud, IBM annonce la finalisation de l’acquisition de Cloudant, Inc., un éditeur de logiciels basée à Boston qui propose une « Base de données as as Service » (DBaaS) permettant aux développeurs de créer plus rapidement et plus facilement de nouvelles générations d’applications mobiles et internet.

Suppression d’emplois en vue

Parallèlement à cette annonce, IBM s’apprête à une nouvelle vague de suppression d’emplois : « A large scale downsizing » indique pudiquement le Poughkeepsie Journal qui s’appuie sur une information donnée par le syndicat Alliance@IBM. Le New York Times évalue cette suppression entre 10 000 et 15 000 emplois pour l’année, un montant calculé sur la provision de 1 milliard de dollars décidé par Big Blue. Cette décision résulte des résultats mitigés de l’exercice 2013 et sur le cap fixé par Sam Palmisano d’atteindre les 20 dollars de revenus par action en 2015, repris par Ginni Rometty et qui s’est transformé en une véritable obsession pour lequel IBM semble prêt à tout. Même si IBM a réussi à maintenir un haut niveau de profitabilité (16,5 milliards de bénéfices) malgré une baisse de 5 % de son chiffre d’affaires en 2013.

Alliance@IBM appelle les salariés de l’entreprise de s’habiller en noir et bleu chaque mercredi pour « signifier les mauvais traitements infligés par la direction aux employés ». Le syndicat appelle à des actions en s’appuyant sur le message « No job cuts, Halt Roadmap 2015 » faisant allusion à cet objectif pour 2015.

Un des problèmes d’IBM est que malgré des rachats à tour de bras, elle n’arrive plus à construire de la croissance. Elle continue à se débarrasser des activités jugés à faible marge, la vente des serveurs d’entrée de gamme, mais les nouvelles activités, cloud ou Watson, n’ont pas encore réussi à contrebalancer ces manques à gagner.

 


[1] Devops, qui est la concaténation des mots Development et Operation, consiste à rapprocher deux activités en général distante.