Même s’il reste morcelé, le monde du smartphone est dominé par les fournisseurs asiatiques. Côté OS, Android est le grand gagnant.

Deux Coréens, Samsung et LG, deux chinois, Lenovo et  ZTE, partagent le Top5 avec Apple, seul fournisseur américain. Dopé par les ventes de son Galaxy S4 lancé au deuxième trimestre, Samsung survole désormais le marché des smartphones avec plus de 30 % de parts de marché et 72 millions d’unités vendues selon les derniers chiffres du cabinet IDC. Désormais, Samsung est au marché des smartphones ce que Nokia fut au marché des mobiles. De son côté, le constructeur finlandais a complètement raté le virage de ces nouveaux terminaux.

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La performance de Samsung est  impressionnante puisqu’il a vendu plus d’unités que les quatre fournisseurs suivants réunis. Pour la première fois, Samsung a dépassé Apple en termes de profit  avec la vente de ce matériels : 5,2 mds$ de résultat opérationnel contre 4,6 mds$ à la firme de Cupertino. Et pourtant le constructeur coréen semble bien précautionneux puisqu’il a annoncé qu’il augmenterait ses investissements de 1 milliard de dollars dans les semi-conducteurs afin de compenser le ralentissement à venir de la croissance sur le marché des smartphones.

Ce ralentissement étant lié à une croissance moins forte sur le haut de gamme notamment en raison de l’arrivée de terminaux plus économiques. Et à la différence d’Apple qui  soustraite entièrement la fabrication de ses appareils, Samsung est orienté vers une intégration complète de ses filières de fabrication et fabrique l’ensemble de ses composants.

Apple, qui n’a pas inventé ce marché mais la réinventé avec l’iPhone, ne semble plus en mesure d’impressionner les investisseurs ni les particuliers. L’esprit d’innovation qui avait soufflé sur l’entreprise et lui avait permis d’enchainer les succès avec l’iPod, l’iPhone et l’iPad s’est transformé en activisme dans le marketing avec l’annonce d’un nouveau modèle à chaque fin d’année qui n’apporte pas grand-chose de nouveau. Steve Job serait donc bien difficile à remplacer.

Si les firmes américaines ont créé le marché du PC et l’on dominé pendant longtemps, elles sont relativement absents du marché du mobile, en termes de matériels s’entend. Car au niveau du logiciel, les trois grands OS sont d’origine américaine : Android, iOS et, assez loin derrière, Windows Phone. C’est Andr oid le grand gagnant puisqu’il devrait motoriser selon Gartner plus d’un milliard de smartphones en 2014. La stratégie du tout propriétaire d’Apple a peut-être trouvé ses limites. Quant à Microsoft, ses tentatives répétées pour prendre une place significative se heurte à un mur de verre.

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Et lorsque le mobile sera le terminal prédominant pour accéder à Internet et aux applications grand public comme d’entreprise, Microsoft devra désormais se contenter d’une place de second rôle dans les technologies de l’information. Car peu à peu, l’expertise et les ressources des développeurs se déplaceront vers l’univers Android y favorisant ainsi l’innovation au détriment des plates-formes Windows. C’est sans doute l’une des raisons de la récente réorganisation de la firme de Seattle qui inclut notamment la création d’une division matériels incluant la conception et le développement (Un Microsoft pour tous, tous pour un Microsoft).

Maintenant se pose le problème de l’effet domino pour Apple. Il fut un temps où les succès enregistrés sur une nouvelle catégorie de matériels dopaient les ventes des autres. L’iPod a boosté l’iPhone qui a lui-même dopé l’iPad avec une résultante positive sur les ventes d’ordinateurs. Il n’est donc pas impossible d’assister à l’effet inverse. Après avoir tout réussi et s’être forgé une image de modernité et d’entreprise innovante, la marque Apple va-t-elle devenir complètement démodée ?