IBM serait en discussion depuis plus d’un an pour céder tout ou partie de son activité serveur x86. Lenovo serait sur les rangs, Dell aussi.

Bis Repetita placent. La question a été posée à maintes reprises à IBM sur une possible cession de son activité serveurs x86 tant celle-ci s’inscrit dans la logique implacable que suit Big Blue depuis deux décennies et l’industrie IT en général. Constructeur de matériel informatique, IBM a pris le virage des logiciels, puis des services sous l’impulsion de Lou Gernster, puis de Sam Palmisano. Ce dernier a largement accentué le mouvement qu’il a complété d’un transfert de compétences des Etats-Unis  et de l’Europe vers l’Inde. L’objectif étant d’aller sur des secteurs profitables et de délaisser les produits qu’il considère comme une commodity.

C’est ainsi qu’IBM s’est délesté de son activité micro-informatique en la revendant à son partenaire chinois Lenovo en 2004. En neuf ans, le constructeur chinois a parcouru bien du chemin puisqu’il est aujourd’hui le numéro Un mondial du PC depuis l’année dernière devant HP. On pourra ajouter qu’il n’y a rien de particulier à l’IT dans cette évolution et que toute l’industrie manufacturière est concernée. Les accords entre PSA et le chinois Dongfeng procèdent de la même logique. Les  Chinois ont les capitaux, la technologie, la main d’œuvre et l’accès direct à des marchés en pleine croissance.  Cette opération est présentée par le Gouvernement comme une manière de permettre à PSA de rester français. Mais qui pourrait garantir que PSA ne sera pas sous le contrôle chinois dans les dix ans à venir ?

Au printemps dernier, selon le Wall Street Journal, IBM était déjà en négociation avec Lenovo pour la cession de cette activité, mais les discussions auraient achoppé sur un prix d’acquisition proposé par Lenovo trop faible (Lenovo in Talks to Buy IBM Server Business). Depuis cette période, les mauvais résultats de la division serveurs n’ont fait que renforcer les spéculations. Au troisième trimestre 2013, la division Systems & Technologies (principalement les serveurs) a réalisé un chiffre d’affaires de 3,2 milliards de dollars en baisse de 17 % par rapport à la même période de l’exercice précédent.

L’activité serveurs d’IBM n’arrête pas de se réduire comme peau de chagrin sachant qu’elle regroupe trois grandes familles : les mainframes, descendants directs de l’IBM 360, les machines Power qui regroupent désormais les systèmes i et p, et les systèmes x86. Le bénéfice avant impôts réalisé avec les ventes de matériels en 2000 représentait 35 % du total. Amputé des PC et des disques, il est à 14 % aujourd’hui.  A l’inverse, en 2015, le logiciel génèrera 50 % des profits avant impôts.

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Au-delà de la logique que cette opération suivrait, Lenovo a indiqué qu’il était en pourparlers depuis plusieurs mois sans préciser la cible visée ni l’activité. Pour le constructeur chinois, racheter la division serveur x86 serait l’occasion d’acquérir d’un seul coup une stature de fournisseur mondial. A ce jour, il détient encore une position modeste. Au troisième trimestre 2013, selon le Gartner, il n’était pas dans le Top5 des fournisseurs de serveurs sachant que le dernier de ce club, Oracle (ex Sun) détient environ 4% de parts de marché en valeur soit 500 M$ de chiffre d’affaires.

Alors que le marché des serveurs dominé par les constructeurs américains qui trustent les 5 premières, les fournisseurs asiatiques sont beaucoup plus présents sur le marché des PC. Lenovo, désormais numéro Un, Acer et Asus en quatrième et cinquième position.