Le chaos engendré par le rachat de VMware par Broadcom n’engendre pas encore de fuite massive de clients et ne profite donc pas à Nutanix. « Pas encore, mais ça viendra » explique en substance l’éditeur pour expliquer ses résultats trimestriels.

Pour son premier trimestre calendaire, qui correspond en réalité à son troisième trimestre fiscal de son année 2024, Nutanix fait moins bien que le précédent trimestre mais dépasse néanmoins les anticipations des analystes. Son chiffre d’affaires trimestriel atteint les 524,6 millions de dollars en croissance de 17% par rapport au même trimestre de l’an dernier. C’est presque 10 millions de dollars de mieux que les estimations de Wall Street.

Le CA trimestriel est en hausse, les revenus annuels récurrents (ARR) sont en hausse (de 24%), la valeur moyenne des contrats (AVC) est en hausse (de 20%) et le nombre de clients est en hausse (490 clients nouveaux acquis ce trimestre). Que du positif.

Mais, traditionnellement chez Nutanix, le troisième trimestre fiscal est toujours le plus faible. Et cette faiblesse fait renouer la marque avec les déficits alors que Nutanix célébrait le trimestre dernier le premier trimestre bénéficiaire de son histoire !

Ce déficit trimestriel s’élève à 15,6 millions de dollars contre un déficit de 70,8 millions de dollars il y a un an. Nutanix continue donc d’améliorer sa santé financière et c’est ce qui compte.

Nutanix résultats Q1 - 2024 / Fiscal Q3-2024

Donner du temps au temps

La Bourse a néanmoins accueilli fraichement ces résultats, les actionnaires s’attendant probablement à voir le chaos régnant dans l’univers « VMware by Broadcom » comme un boost pour son concurrent. Mais ce n’est pas aussi simple, rappelait Rajiv Ramaswami, CEO de Nutanix, à l’occasion du dernier événement « Nutanix .Next 2024 ». Bien sûr, ce chaos bouleverse profondément la vision stratégique en matière d’infrastructure de bien des entreprises et des fournisseurs de services cloud managés à moyen et long termes. Mais les deals prennent du temps.

Rajiv Ramaswami explique ainsi que « notre plus grande nouvelle victoire client du trimestre a été un contrat ACV à huit chiffres avec une société de services financiers figurant au classement Fortune 50 basée en Amérique du Nord, qui cherchait à rationaliser et à automatiser le déploiement et la gestion de leur importante flotte de bases de données. … Cette victoire était considérablement plus importante que nos conquêtes types sur le marché et marque l’aboutissement d’une discussion d’environ deux ans avec ce client. »

Le message officiel de Nutanix, c’est que le rachat de VMware par Broadcom n’a pas d’impact à court terme parce qu’on ne « bascule » pas une infrastructure de production à l’improviste. Bien au contraire, ravi de l’afflux de demandes et d’interrogations provenant d’anciens fidèles à l’univers VMware, Nutanix veut s’inscrire dans une démarche de discussion à long terme, invitant ses prospects à une approche réfléchie en profondeur centrée sur l’avenir plutôt qu’à une réaction épidermique sans vision complète.

Un méga partenariat avec Dell

Parallèlement, l’éditeur reste particulièrement à l’écoute de ces prospects naturels. Après un deal clé avec Cisco l’an dernier, il vient de signer un important partenariat avec Dell. Des partenariats qui conduisent Nutanix à faire évoluer ses technologies AOS et AHV.

À « Nutanix .NEXT 2024 », l’éditeur a révélé plusieurs améliorations pour aider les actuels clients VMware à migrer vers Nutanix notamment en leur permettant de reconditionner, réattribuer, réutiliser leurs équipements existants.
Typiquement, AHV supporte désormais tous les équipements certifiés au départ « VSAN Ready Nodes » qui peuvent être reconvertis en nœuds Nutanix.
Autre exemple, les serveurs CISCO UCS des entreprises peuvent désormais être utilisés pour ajouter des nœuds uniquement « Compute » à l’infrastructure NCI (Nutanix Cloud Infrastructure). Il en sera prochainement aussi le cas de la plupart des serveurs Dell PowerEdge.
Et ce n’est pas tout. L’ère de l’obligation de faire évoluer simultanément Compute et Stockage au sein des clusters hyperconvergés (une caractéristique historique des offres HCI) est révolue. Non seulement l’infrastructure hyperconvergée NCI peut désormais évoluer librement du côté « compute », mais elle pourra également évoluer plus librement du côté « stockage » avec l’intégration de baies externes aux infras Nutanix. L’éditeur a dévoilé lors de sa conférence le support des baies Dell PowerFlex (et à plus long terme de la plupart des baies en IP).

Dit autrement, Nutanix soigne ses résultats financiers autant que son image et fourbit ses armes pour contrer les velléités de nouveaux acteurs comme Proxmox (avec Proxmox VE) et Red Hat (avec OpenShift Virtualization) à venir marché sur les ruines du champ de bataille VMware.

 

À lire également :

Nutanix .NEXT 2024 : Les 10 annonces que les DSI doivent retenir

“.NEXT 2024” : Nutanix veut simplifier la gestion du multicloud hybride

.Next 2024 : Avec NKP, Nutanix s’offre une stack Kubernetes complète

.Next 2024 : Nutanix « containerise » son AOS et ses Data Services

Nutanix GPT-in-a-Box 2.0 pour faire de l’IA on-premises comme les grands