A l’occasion de sa conférence « .Next 2024 » à Barcelonne, Nutanix a dévoilé sa nouvelle stratégie autour des containers et de Kubernetes et lancé une plateforme très universelle de gestion, supervision et sécurisation des clusters Kubernetes dénommée NKP, Nutanix Kubernetes Platform, qui – au delà de sa propre plateforme – est conçue pour fonctionner nativement avec les moteurs Kubernetes des hyperscalers.

L’information était un peu passée sous les radars. Mais en décembre dernier, Nutanix faisait l’acquisition de D2iQ, un acteur de l’univers Kubernetes, connu pour sa stack « DKP » très complète autour de Kubernetes et plus connu encore sous son ancien nom, Mesosphere.

Un rachat dont les tenants et aboutissants ont finalement été dévoilés la semaine dernière à l’occasion de Nutanix .NEXT 2024. Nutanix y a lancé NKP, Nutanix Kubernetes Platform, adaptation de la plateforme DKP à la plateforme et aux consoles Nutanix.

Les acteurs de l’hyperconvergence et de la virtualisation que sont VMware et Nutanix ont compris depuis quelques années déjà que les infrastructures de demain seraient probablement bien davantage basées sur les containers plutôt que les VM. Et que les entreprises auraient besoin dans un premier temps de faire converger ces deux technologies pour en simplifier la gestion. Cela a donné naissance à vSphere 7 et Tanzu (fruit du rachat de Heptio et Pivotal) chez VMware et à la création de Karbon devenu NKE (Nutanix Kubernetes Engine) chez Nutanix.

Mais l’adoption des containers – notamment avec l’adoption des concepts de multicloud et de cloud hybride – a été encore plus rapide qu’anticipée. Selon Gartner, en 2029, 95% des organisations à travers le monde exécuteront des applications containerisées en production.

« Aujourd’hui, l’un des plus grands défis auxquels les organisations sont confrontées avec les applications cloud natives est le déploiement, la sécurisation et la gestion des flottes de clusters Kubernetes en expansion rapide déployées sur site et dans les clouds publics » constate Tobi Knaup, GM Cloud Native chez Nutanix.

Dans un premier temps, face à des besoins croissants de gestion de multiples clusters Kubernetes, Nutanix s’était tourné vers Red Hat et sa plateforme « OpenShift » spécialement optimisée pour Nutanix Cloud Infrastructure.

Mais alors que Red Hat lorgne de plus en plus sur la virtualisation avec Red Hat OpenShift Virtualization (à l’instar de ce que Google a fait avec GKE Enterprise et le service Spot VMs), Nutanix a étendu sa vision du « Build Once, Run Everywhere » à Kubernetes. Pour faire face aux problématiques de déploiements et de gestion de flottes de clusters Kubernetes, sur tous les clouds y compris un cloud privé Nutanix Cloud Plaform, Nutanix s’est donc offert D2iQ afin de proposer une vraie plateforme « Ops » étendue au-dessus de Kubernetes et de son NKE.

Désormais dénommée NKP, Nutanix Kubernetes Plaform, la nouvelle solution ne se veut pas seulement optimisée pour l’infrastructure Nutanix mais cherche d’abord à offrir plus de cohérence et d’uniformité à la gestion de tout Cloud répondant au cahier des charges du CNCF (la fondation en charge de Kubernetes notamment). « Les entreprises ont standardisé Kubernetes pour accélérer le développement d’applications et simplifier la portabilité dans le cloud hybride. Cependant, la culture DevOps a conduit à l’adoption d’environnements Kubernetes disparates au sein d’une même organisation, entraînant une complexité opérationnelle, une surcharge et des silos« , constate ainsi Simon Robinson, analyste principal chez Enterprise Strategy Group. « Nutanix Kubernetes Platform offre une voie vers la cohérence à travers une flotte de clusters Kubernetes, ce qui peut aider à réduire considérablement les coûts d’exploitation et à accélérer le temps de mise sur le marché. »

Un Kubernetes pour les gouverner tous

Selon Nutanix, NKP offre une stack Kubernetes étendue et complète, conforme à CNCF, pour proposer un modèle d’exploitation cohérent afin de déployer, administrer et gérer en toute sécurité de multiples clusters Kubernetes dans des environnements sur site, hybrides et multicloud.

 

Ça sonne un peu comme du Tanzu et ça suit d’ailleurs une vision similaire bien que l’approche de Nutanix soit au final assez différente. Car NKP complémente le projet « Project Beacon » de Nutanix et ne cherche pas à imposer une distribution de Kubernetes mais à étendre les moteurs Kubernetes existants. Ainsi NKP vient chapeauter NKE sur une infrastructure Nutanix, mais également GKE sur Google Cloud, EKS sur AWS, AKS sur Azure et n’importe quel autre moteur Kubernetes conforme CNCF.

 

Et bien évidemment, NKP sonne aussi comme un concurrent de Red Hat OpenShift, toujours présenté comme un partenaire de prédilection de Nutanix. Selon les responsables de l’éditeur, les clients qui recherchent une plateforme couvrant tout leurs besoins « DevOps » s’orienteront plutôt vers OpenShift. Nutanix et sa plateforme KNP se focalisent davantage sur les problématiques « Ops ».

NKP cherche à uniformiser le déploiement et la gestion du cycle de vie de flottes de clusters Kubernetes, à offrir une console unique, à gérer l’observabilité et la sécurité (gouvernance et policy management) des applications déployées au travers de ces clusters, à uniformiser les workflows GitOps, à proposer un catalogue de services global et centralisé, garantir la portabilité, simplifier les mises à jour de différentes versions/forks de Kubernetes, fournir des insights pour anticiper les pannes et dysfonctionnements, garantir la fiabilité et la résilience (backup & restore), etc. L’idée étant de mettre en place une telle infrastructure en quelques minutes et non en quelques semaines voire plusieurs mois et de permettre une mobilité non seulement des containers mais également de toutes les règles de contrôle/observabilité/sécurité/conformité entre le cloud interne et le cloud public, entre le cloud interne et l’edge, mais plus encore entre les clouds publics et entre n’importe quel cloud ou edge.

Selon Tobi Knaup, « NKP cible une nouvelle classe d’équipes d’ingénierie de plateforme Kubernetes. NKP apporte résilience, opérations de jour 2 et conformité aux applications modernes à grande échelle. Par exemple, les clients peuvent gérer des clusters exécutant des conteneurs sur Nutanix sur site et des clusters s’exécutant dans le cloud public avec un seul tableau de bord, réduisant ainsi la complexité et les coûts d’exploitation. NKP permet également aux organisations de gérer des clusters s’exécutant dans des environnements non Nutanix, y compris les services Kubernetes populaires du cloud public, ainsi que les environnements connectés et isolés. Cela aide les clients à innover plus rapidement en éliminant les obstacles à l’adoption d’architectures cloud native pour leurs applications ».

 

À lire également :

.Next 2024 : Nutanix « containerise » son AOS et ses Data Services

Nutanix étend son portfolio de solutions PaaS en s’appuyant sur Kubernetes

.NEXT 2024: Nutanix élargit sa vision multicloud Run Everywhere

Nutanix GPT-in-a-Box 2.0 pour faire de l’IA simplement en s’affranchissant des clouds publics

Malgré le contexte économique, Nutanix bat des records

« HCI, Multicloud, IA… Nutanix est une entreprise hyperconvergente…. »