Nous entrons dans une phase baptisée de « Digital Humanism » dans laquelle l’homme devient au cœur des technologies et de ce que le Gartner appelle les digital businesses and digital workplaces.

Le Gartner vient donc de publier l’édition 2015 de son hype cycle qui place les technologies émergentes selon les 5 phases désormais bien connues qui vont des premiers pas (Innovation Trigger) jusqu’à la phase de maturité (Plateau of Productivity).

Une des technologies qui est au premier plan des sujets qui préoccupent les DSI, le cloud hybride devrait être mature dans les 2 à 5 ans qui viennent. On ne peut que rapprocher cette prévision de l’annonce que vient de faire Netflix en annonçant qu’elle fermait son dernier data center et qu’elle mettait toutes ses données et ses applications sur le cloud public (Netflix Leads Way Into Cloud, Closing Final Data Center). Rappelons que Netflix représente à lui seul près du tiers du trafic sur Internet aux Etats-Unis. Mais ce cap à 100 % vers le cloud public de cette entreprise n’empêche pas à de nombreux analystes de penser que le cloud hybride sera la configuration majoritaire dans les entreprises : les données sensibles seront gardées sur des data centers gérés en direct par l’entreprise et les autres sur des clouds publics.

19 Gartner 1

Le cabinet propose également un modèle en 6 phases qui mesure la maturité des entreprises dans leur marche vers la transformation numérique : Digital Marketing, Digital Business et Autonomous.

La première, Digital Marketing, correspond à l’émergence de ce que le Gartner appelle le Nexus of Forces (mobile, social, cloud et analytics) et qui est mis en œuvre à grande dans l’entreprise. A cette étape, l’entreprise interagit directement et de manière plus intense avec ses consommateurs précisément grâce aux technologies suivantes : Gesture Control, Hybrid Cloud Computing, Internet of Things (IoT), Machine Learning, People-Literate Technology, Speech-to-Speech Translation.

Dans la seconde, on assiste à une convergence entre « people, business and things ». De plus en plus d’équipement deviennent numériques grâce à l’ajout de capteurs ce qui permet de les intégrer de manière beaucoup plus étroite dans la chaîne de valeur. Dans cette phase de Digital Business, les frontières entre les mondes réels et virtuels sont de plus en plus floues. Les technologies à considérer dans cette phase sont : 3D Bio printing for Life Science R&D, 3D Bio printing Systems for Organ Transplant, Human Augmentation, Affective Computing, Augmented Reality, Bioacoustics Sensing, Biochips, Brain-Computer Interface, Citizen Data Science, Connected Home, Cryptocurrencies, Cryptocurrency Exchange, Digital Dexterity, Digital Security, Enterprise 3D Printing, Smart Robots, Smart Advisors, Gesture Control, IoT, IoT Platform, Machine Learning, Micro Data Centres, Natural-Language Question Answering, Neurobusiness, People-Literate Technology, Quantum Computing, Software-Defined Security, Speech-to-Speech Translation, Virtual Reality, Volumetric and Holographic Displays, and Wearables.

Enfin, la dernière phase, Autonomous correspond à l’autonomisation de nombreuses tâches prises en charge jusqu’ici par les humains. A ce sujet, le cabinet Deloitte vient de publier une enquête qui montrerait que la technologie n’a pas été destructrice d’emplois, au contraire (Technology has created more jobs than it has destroyed, says 140 years of data). «La tendance dominante est que la contraction de lemploi dans lagriculture et lindustrie par exemple, est plus que compensée par une croissance rapide dans les secteurs des services, des soins, de la création ou encore des affaires», indiquent les économistes Ian Stewart, Debarpratim De et Alex Cole. «Les machines vont sattaquer aux tâches plus répétitives et laborieuses ».

Mais on se souvient aussi de l’enquête du cabinet Roland Berger qui indiquait qu’à l’horizon 2025, le numérique pourrait supprimer jusqu’à 3 millions d’emplois. Et pour la première fois, la production de biens matériels n’est plus la seule concernée. Les services le sont aussi : big data, digitalisation, machine apprenante, autant de tendances susceptibles de transformer profondément des activités de service, intellectuelles, qu’on croyait jusqu’ici protégées de l’automatisation. Les classes moyennes des services seraient durement touchées par ce mouvement (Les classes moyennes face à la transformation digitale). Les technologies à considérer pour entrer dans cette phase ultime sont : Autonomous Vehicles, Bioacoustics Sensing, Biochips, Brain-Computer Interface, Digital Dexterity, Human Augmentation, Machine Learning, Neurobusiness, People-Literate Technology, Quantum Computing, Smart Advisors, Smart Dust, Smart Robots, Virtual Personal Assistants, Virtual Reality, and Volumetric and Holographic Displays.

 

Les 5 phases du hype cycle du Gartner

No. Phase Description
1 Lancement de la technologie L’arrivée sur le marché d’une nouvelle technologie, mais il s’agit non de produits utilisables, mais plus de prototypes ou d’une technologie « prometteuse ».
2 Pics des espérances exagérées Un emballement médiatique aboutit à des attentes exagérées et non réalistes. Des startups se créent pour développer et commercialiser des produits basés sur la nouvelle technologie
3 Gouffre des désillusions Les produits disponibles ne parviennent pas à répondre aux espoirs exagérés qui avaient étés formulés. En conséquence, les médias vouent aux gémonies ce qu’ils ont adoré précédemment ou on assiste à un krach boursier : c’est « l’anti-hype ».
4 Pente de l’illumination Certaines entreprises persistent et développent des produits de deuxième génération. On commence à comprendre les véritables avantages et pratiques d’application concrètes de la technologie. On assiste à un développement progressif et solide du marché.
5 Plateau de productivité Dans cette dernière phase, la technologie est rôdée et permet le développement de produits de troisième génération. L’étendue des applications est variable selon que la technologie est largement applicable ou sert qu’un marché de niche.

(Source Wikipedia)