En rachetant XtremIO en 2012, EMC a eu le nez creux et transformé cette emplette en une gamme qui constitue désormais le porte-drapeau de la révolution flash chez le constructeur.
A l’instar d’IBM, SAP, Oracle et quelques autres, EMC[1] a largement construit sa croissance depuis deux décennies sur l’acquisition d’entreprises. Plus de 70 entreprises largement établies mais aussi startups. Au rang des premiers, on peut citer Data General, RSA Security, Documentum ou VMware, XtremIO figure parmi les secondes. C’est en 2012 qu’EMC rachète XtremIO pour un montant évalué entre 400 et 450 M$. Depuis le début de la commercialisation de la famille de système de stockage tout en un Flash (All-flash arrays ou AFA), EMC indique avoir atteint un milliard de chiffre d’affaires en six trimestres avec une montée en puissance progressive. A l’issue du deuxième trimestre 2015, EMC indiquait avoir reçu pour 300 M$ de commandes pour ce système de stockage. Pour le premier semestre 2014, IDC place EMC en tête des fournisseurs de systèmes AFA devant la startup Pure Storage, IBM et NetApp. EMC fait état de 1750 clients avec 60 % parmi les Fortune 100 et 47 % parmi les Fortune 200. De son côté, Le Gartner place EMC avec XtremIO dans le carré des leaders en compagnie de Pure Storage, IBM et HP.
XtremIO system and scale out linearly by adding more XtremIO X-Bricks.
System | Raw Capacity | Read/Write IOPS | Read IOPS |
Starter X-Brick | 5 TB | 150K | 250K |
1 X-Brick | 10, 20, or 40 TB | 150K | 250K |
2 X-Brick Cluster | 20, 40, or 80 TB | 300K | 500K |
4 X-Brick Cluster | 40, 80, or 160 TB | 600K | 1M |
6 X-Brick Cluster | 120 or 240 TB | 900K | 1.5M |
8 X-Brick Cluster | 160 or 320 TB | 1.2M | 2M |
EMC précise que XtremIO est plus qu’un simple rapide AFA, c’est un système de stockage qui embarque des fonctionnalités permettant la gestion de réplication de données intégrées pour les bases de données, pour le développement rapide ou encore la fourniture de reporting d’activités ou d’analytics sur la gestion de données.
XtremIO va donc permettre à EMC d’être très bien placé dans la substitution qui est en train de s’opérer entre les disques magnétiques et les disques électroniques. Jusqu’ici les prix de ce type de stockage restait prohibitif ce qui les réservait à des applications très spécifiques très demandeuses en I/O. Mais les prix évoluent à la baisse de manière très rapide.
Dans un rapport récent (Enterprise Flash vs. HDD Projections 2012-2026), David Floyer, CTO du cabinet estime que le stockage est désormais mûr pour prendre place dans les data centers comme stockage primaire. Et le basculement devrait se faire assez rapidement en passant de 490 M$ de chiffre d’affaires en 2012 à 2,54 mds$ l’année dernière, 4,55 mds en 2015 et 7,54 mds en 2016. Et cette augmentation accélère la baisse des prix au To. Il y a 3 ans, le cabinet évalue ce prix à 20 000 $/ To, il devrait tomber à 4 320 $/To. Le ratio entre coût du stockage magnétique et stockage flash sera de l’ordre de 1 à 4 mais à des niveaux nettement inférieurs qui permettent de le prendre en considération pour le stockage primaire. Et en 2026, le rapport entre les deux technologies devrait s’inverser : 16 $/To pour le stockage hybride ou 100 % flash et 26 $/To pour le stockage traditionnel.
On assiste donc à une sorte de glissement : les technologies flash en remplacement des technologies magnétiques pour le stockage et ces dernières en remplacement des bandes pour les opérations de sauvegarde.
[1] Créé en 1979, EMC tient son nom de ses fondateurs : Richard Egan pour le E and Roger Marino pour le M (C pour Corp).