Trois semaines après le lancement du premier serveur hyper convergé d’HP, Dell vient de lancer sa propre gamme : les PowerEdge FX2.

Le serveur HP Converged System 200-HC Store Virtual, combinait réseau, stockage, virtualisation et des logiciels de gestion en les destinant aux entreprises de taille moyenne. Il ciblait le projet Evorail de VMWare pour simplifier la gestion des machines virtuelles. L’objectif du nouveau Server PowerEdge FX2 de Dell (photo ci-dessous) vise exactement la même cible. Le discours « convergent » des deux fabricants est au-delà de l’administration des VM, surtout d’obtenir de meilleurs performances en rapprochant le stockage des processeurs. L’enjeu pour les deux firmes est de taille car il s’agit du cœur du marché des entreprises, celles qui emploient entre 100 et 5000 employés. Depuis que les machines virtuelles dominent l’activité des serveurs et que de plus en plus, les administrateurs cherchent à améliorer les performances de leurs machines, on s’est rendu compte que le stockage pesait très lourd et que les disques SSD faits de puces flash bouleversaient les temps de réponses. D’où l’intérêt de reconstituer de nouveaux cocktails hyperconvergés et plus explosifs. Car on ne le dit pas assez souvent mais le cloud en élargissant le spectre des services des machines virtuelles et en augmentant la distance entre les postes client et les serveurs a augmenté les temps de réponse des applications. Désormais l’objectif est finalement de récupérer les millisecondes des temps de réponses perdues et optimiser chaque serveur pour un type particulier de service.

 

Le serveur PowerEdge FX2 de Dell

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Un marché qui devrait doubler en trois ans

IDC a estimé que le marché des systèmes intégrés passera de 5,4 milliards de dollars en 2013 à 14,3 milliards de dollars en 2017. Les systèmes dits d’hyper-convergence et dont le plus le meilleur représentant était Nutanix suivi par quelques startup prometteuses – Simplivity, Yottabyte, Scale computing – représentent le cœur de l’évolution des infrastructures. Elles devraient aider les entreprises de taille moyenne à simplifier leurs opérations informatiques en réduisant le nombre d’interventions, le nombre de composants étant moindre. Après la grande décentralisation du cloud, on pratique la grande convergence au sein même des data centers. C’est un peu la fin de l’euphorie des réseaux de stockage et le début des « software defined data center » dont le réseau virtuel entre différents racks et différents data centers sera aussi l’’un des arguments.

datatcenter Dell
« Plus simple que moi, tu meurs »

Pour répondre à ces besoins de performances, Dell a donc repris les méthodes qui avaient plu avec son VRTX, un serveur de taille moyenne mais administrable par chacun d’entre nous. Enfin presque. On pourra dire surtout que Dell reprend les mêmes ficelles marketing pour vendre ses gros serveurs hyper convergés à des administrateurs qui rêvent tous de systèmes faciles à administrer.

Si en novembre 2012 à Londres, HP avait surpris tout le monde avec ses serveurs Moonshot faits de dizaines des micros serveurs à base de cartouches, la firme d’Austin innove avec un serveur 2U à multiples tiroirs, dans le même esprit modulaire que le Moonshot. Chacun d’entre eux rassemble tous les composants d’un vrai serveur extrêmement puissant. Les processeurs en piste vont de l’Atom au plus puissant des processeurs Intel. Outre ces notions de tiroirs, la firme a gardé ses cartes contrôleurs d’administration IDRAC 3 ce qui permettrait une intégration plus simple. « En gardant le même contrôleur de gestion de châssis à travers ses serveurs en lames – y compris le M1000e, VRTX et FX2 – Dell a permis à nos clients de faire évoluer leur infrastructure sans avoir à apprendre une nouvelle application de gestion. Si vous avez utilisé l’un, vous pouvez utiliser l’autre. » précisait l’intégrateur Flagship Networks.

L’argument du mètre carré « efficace »

Plus besoin d’hésiter, entre serveurs en rack ou serveurs en lames, la haute densité n’est pas un vain mot puisque Dell annonce une compacité 5 fois supérieure à tous ses anciens modèles en rack et d’après les hébergeurs présents, l’argument tient la route. Ce qui coûte cher en fait dans un data center, c’est la surface à louer et l’électricité consommée. Avec le FX2, Dell battrait tous les records dans ce domaine et deviendrait le « mètre carré » le plus puissant du monde.

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« Les petites et moyennes entreprises cherchent à simplifier leurs opérations informatiques et à fournir à leurs employés des applications et des services plus rapides avec une simplicité absolue » avait déclaré Nariman Teymourian, le responsable des systèmes convergents d’HP à la conférence VMware à Barcelone. Ravi Pendekanti, le responsable des serveurs convergés chez Dell, a tenu les mêmes propos. Dell met cependant en avant toute une série d’outils d’administration qui ont l’air de faire partie de son offre globale alors que du coté d’HP l’offre de service paraît additionnelle. Mais il faudrait approfondir le sujet pour savoir ce que propose réellement chacun des fabricants. L’affaire ne sera pas simple car entre les solutions d’administration à distance et le paramétrage de base, toutes les formules existent. On ne peut que se réjouir de voir le marché des serveurs à base de composants Intel reprendre du poil de la bête. Il ya un an déjà Dell sortait son VRTX avec un certain succès. Le FX2 sera t-il l’arme absolue ? Cisco et Fujitsu, les prochains fabricants à sortir leurs solutions miracles, n’ont pas dit leur dernier mot.