À l’occasion du Salon APS 2025 (qui se tiendra du 7 au 9 Octobre à Paris), le spécialiste des technologies de sécurisation des accès et des contrôles d’accès HID publie son rapport annuel PACS 2025 qui met en lumière une mutation profonde des systèmes de contrôle d’accès physique (PACS). Le smartphone devient la nouvelle clé universelle : accélérateur de sécurité, simplificateur de gestion et vecteur d’expérience fluide au quotidien. Du bureau au datacenter, la mobilité redessine les parcours d’accès, tout en ouvrant la voie à un PACS plus sûr, durable et connecté.

À l’heure où la convergence entre sécurité physique et cybersécurité devient un enjeu central pour les entreprises, un indicateur frappe : 69 % des décideurs considèrent que l’accès mobile sera le levier le plus déterminant pour faire évoluer leur système de contrôle d’accès. Ce constat ne se limite pas à une tendance technologique : il traduit un basculement profond des priorités des DSI. Dans un environnement marqué par des réglementations plus strictes (NIS2, RGPD), une pression accrue sur la cyber‑résilience et une exigence croissante de fluidité pour les utilisateurs, le contrôle d’accès ne se résume plus à « ouvrir des portes ». Il devient une brique stratégique de la protection des données et de la continuité d’activité, au même titre que les solutions de sécurité réseau ou de gestion des identités numériques.

Le rapport annuel PACS 2025 de HID met en lumière cette transition : entre infrastructures vieillissantes, souvent fragmentées, et volonté affirmée de migrer vers des plateformes mobiles, interopérables et intelligentes. Ce virage ne répond pas seulement à un impératif technique ; il incarne une réponse aux menaces hybrides qui ciblent la jonction entre monde IT et sécurité physique, et aux attentes d’une expérience utilisateur unifiée, du bureau au datacenter.

Entre patchwork vieillissant et virage mobile

Ainsi le nouveau rapport publié par HID dresse un constat sans détour : une double réalité où cohabitent des infrastructures vieillissantes et cloisonnées, et une volonté marquée d’évoluer vers des solutions mobiles, interopérables et plus intelligentes. Plus de 40 % des lecteurs et contrôleurs déployés ont plus de six ans, un décalage qui devient critique à l’heure de cycles technologiques raccourcis et d’une pression réglementaire croissante. Les décideurs l’ont bien compris : si 39 % citent la conformité comme défi majeur, la préoccupation numéro un reste la protection contre les failles de sécurité, mentionnée par 78 % des répondants.

Ces systèmes hérités sont mal armés face aux menaces hybrides (ces attaques qui visent la jonction entre le monde IT et la sécurité physique), aux usurpations d’identifiants, et aux défauts d’interopérabilité. En France comme ailleurs en Europe, le sujet n’est plus cantonné aux équipes sûreté : le contrôle d’accès est désormais une brique de cybersécurité, qui conditionne continuité d’activité et protection des données sensibles.

Moderniser sans tout remplacer

Premier frein : le budget, devant les craintes de perturbations opérationnelles et les doutes sur la compatibilité avec l’existant. Pourtant, la voie de la mise à niveau progressive se confirme. Elle  permet d’aligner les systèmes sur les bonnes pratiques (NIS2, architectures « transparentes ») sans repartir de zéro, de renforcer la sécurité avec des identifiants de nouvelle génération et de préserver les investissements déjà réalisés.

« Mettre votre système en conformité ne signifie pas nécessairement le changer. Il existe des solutions pour prolonger la durée de vie des équipements tout en leur donnant les fonctionnalités attendues de la nouvelle génération », rappelle Steven Commander, Directeur Consultants et Régulations HID – ASSA ABLOY.

Le smartphone comme clé universelle

La mobilité devient le moteur de transformation : 61 % des organisations prévoient d’équiper leurs sites de lecteurs compatibles smartphones dans les trois prochaines années.

L’identité dans le wallet mobile s’impose peu à peu comme un standard attendu, parce qu’elle améliore l’expérience (motivation citée par 54 % des répondants), simplifie la gestion des identifiants (46 %) et accroît la sécurité (38 %). Dans cette logique de convergence, le smartphone fédère identité physique et numérique et fluidifie les parcours d’accès du bureau au datacenter.

Interopérabilité et simplicité, demandes phares en Europe

Les priorités exprimées pour les futures plateformes confirment la fin des silos : 60 % réclament des technologies fondées sur des normes ouvertes pour garantir l’interopérabilité, 54 % la facilité d’usage, 46 % des solutions mobiles. En Europe, où l’interopérabilité et la conformité sont des impératifs, les systèmes PACS sont appelés à dialoguer nativement avec l’IT (IAM, annuaires) et les autres briques de sécurité (vidéosurveillance, alarmes) mais aussi avec les outils de gestion de bâtiments.

Durabilité et smart buildings : un PACS plus responsable

La modernisation ne se limite pas à la sûreté. 38 % des décideurs jugent la durabilité déterminante pour les prochaines années. Les nouveaux systèmes contribuent à réduire l’empreinte carbone via des matériels sobres et des scénarios intelligents qui optimisent l’énergie en fonction des usages. Près d’un quart des organisations place d’ailleurs l’optimisation énergétique parmi les facteurs clés, tandis que 23 % priorisent les applications d’expérience en milieu de travail. Loin d’« ouvrir des portes », l’accès devient l’un des capteurs‑actionneurs du bâtiment connecté.

IA : prudence active

L’intelligence artificielle s’invite logiquement : 46 % des organisations envisagent de l’intégrer pour automatiser des tâches chronophages, améliorer l’analyse et renforcer la conformité. Mais le marché reste exploratoire et une part significative des répondants s’interroge sur les bénéfices concrets. Les DSI devront arbitrer entre cas d’usage à valeur prouvée et exigences de sécurité et de gouvernance des données.

Ce que cela change pour les DSI

Dans un contexte d’exigences accrues (convergence IT/sûreté, NIS2, sensibilisation aux risques), le contrôle d’accès physique devient un sujet de stratégie, pas uniquement de matériels. Les feuilles de route qui se démarquent combinent à la fois :
– un inventaire précis des équipements et de leurs âges,
– une trajectoire de migration des identifiants vers des technologies de nouvelle génération et des wallets mobiles,
– l’adoption de normes et protocoles ouverts pour l’interopérabilité,
– et une intégration mesurée avec les systèmes de gestion énergétique et d’expérience collaborateurs.

Au final, ce rapport suggère que 2025 marque un tournant. Les entreprises ne peuvent plus se satisfaire de systèmes en fin de vie ni de solutions hermétiques. La mobilité s’installe en standard, l’interopérabilité devient une exigence de base et la convergence avec la cybersécurité s’impose. Comme le résume HID, il s’agit de « prolonger la durée de vie des équipements » tout en leur apportant « les fonctionnalités attendues de la nouvelle génération ». Tout l’enjeu est d’arriver à faire du PACS une fonction stratégique, au service de la confiance, de la fluidité et de la conformité à l’ère numérique.

 

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