L’essor des modèles hybrides transforme l’IA en véritable partenaire de travail, alliant raisonnement, endurance et polyvalence dans des environnements professionnels qui ont besoin de fiabilité et de qualité. Avec Claude Sonnet 4.5, Anthropic prétend détenir non seulement le meilleur modèle pour écrire du code mais aussi un modèle capable de s’affirmer en vrai collègue du quotidien.

Les modèles Claude d’Anthropic font partie de ces rares modèles du marché à concurrencer les modèles d’OpenAI par la pertinence et la qualité de leurs réponses. Au point qu’en août dernier, une étude de Menlo Ventures annonçait que les API de ces modèles étaient désormais plus utilisées que celles d’OpenAI dans les entreprises américaines. Anthropic a également rendu publiques des données sur les usages professionnels de Claude, confirmant que l’IA est désormais sollicitée pour des tâches allant de la relation client à l’analyse juridique.

Cette adoption massive s’explique notamment par une innovation pionnière : Anthropic a été le premier acteur à proposer des modèles hybrides, capables de combiner raisonnement, dialogue et exécution de tâches complexes avec ses modèles Claude 3.x et plus encore la sortie de Claude 4 en mai dernier. Cette approche a ouvert la voie à une nouvelle génération d’assistants, plus proches de collaborateurs que de simples outils.

En août dernier, la sortie de Claude Opus 4.1 avait marqué une nouvelle progression du plus puissant des modèles d’Anthropic. Ce dernier brillait dans le domaine du codage, au point d’être classé par certains benchmarks comme le plus performant sur des tâches concrètes de développement. Mais en dehors de ce terrain, il n’a pas vraiment réussi à éclipser ses rivaux. GPT‑5, malgré une sortie controversée, se démarque par sa cohérence et sa polyvalence, tandis que Gemini 2.5 Pro s’est imposé comme une référence de fiabilité et de performance avec un mode « Deep Think » qui a obtenu une médaille d’or dans les plus prestigieux concours humains de codage et de mathématiques.

Sonnet 4.5, l’ambition d’un collègue numérique

C’est dans ce contexte qu’Anthropic a dévoilé cette semaine son nouveau modèle Claude Sonnet 4.5. Plus compact et moins onéreux qu’Opus 4.1 mais jugé « plus intelligent dans presque tous les domaines » par ses créateurs, il se positionne comme une alternative plus agile et plus sûre. Dans de rapides tests réalisés sur nos usages quotidiens, la différence ne nous a pas semblé flagrante. En fait, Opus 4.1, Gemini et GPT-5 nous ont même semblés plus pertinents. Mais, il faudra lui confier des tâches plus sérieuses sur le long terme pour s’en faire une vraie idée.

La startup insiste tout particulièrement sur la capacité de son nouveau modèle « à travailler de manière autonome pendant plus de trente heures », un bond considérable par rapport aux sept heures d’Opus. Jared Kaplan, cofondateur d’Anthropic, résume l’esprit du modèle : « Les gens découvrent avec Sonnet 4.5 qu’il est plus qu’un assistant, c’est un collègue avec qui il est agréable de résoudre des problèmes ».

Les usages mis en avant sont révélateurs de cette ambition. Dans le codage, Sonnet 4.5 est présenté comme « le meilleur modèle au monde » selon les benchmarks de référence. Mais il va plus loin : finance, droit, cybersécurité ou encore recherche scientifique, autant de domaines où il démontre une endurance et une précision inédites. C’est peut-être justement en prévision de Sonnet 4.5 que Microsoft a récemment montré un grand intérêt dans les modèles d’Anthropic et en a intégré le choix dans Microsoft 365 Copilot.

Anthropic insiste également sur la sécurité et l’alignement de son nouveau modèle, affirmant avoir réduit les comportements problématiques comme la flatterie excessive ou la manipulation. La jeune pousse met en avant un modèle « plus aligné que jamais », capable de défendre contre des attaques de type prompt injection et de maintenir une cohérence sur des tâches longues et sensibles.

Avec Sonnet 4.5, Anthropic cherche donc à dépasser le statut d’alternative pour s’imposer comme la nouvelle référence du marché. Plus qu’un outil, le modèle se veut un partenaire de travail, capable de coder, d’analyser, de raisonner et de collaborer sur la durée. Dans une industrie où chaque trimestre redéfinit la hiérarchie, Anthropic espère rapidement imposer son « Sonnet 4.5 » et transformer Claude en un véritable collègue numérique, là où ses concurrents restent parfois encore perçus comme de simples assistants. La sortie du nouveau modèle s’accompagne d’ailleurs de la disponibilité en Europe d’une fonction en bêta annoncée il y a peu aux USA : la possibilité pour Claude de directement éditer et modifier des fichiers bureautiques. Preuve que l’assistant sait désormais « faire » des choses et plus simplement « discuter ».

 

À lire également :

Claude for Chrome : Anthropic teste l’IA agentique dans le navigateur

OpenAI dévoile GPT-5-Codex, un modèle conçu pour l’ingénierie logicielle agentique

Claude Opus 4.1 : Anthropic élève le niveau

L’IA Claude n’est pas un bon patron… pour l’instant

Ça y est… GPT-5 est là !

Claude 4 réfléchit mieux, code mieux, mais n’aime pas qu’on le menace